Pierre Dignac
1876 - 1973
* : Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936
Né le 13 janvier 1876 à Gujan-Mestras (Gironde).
Député de la Gironde de 1919 à 1942. Sous-secrétaire d'Etat à la Marine militaire du 27 janvier 1931 au 16 février 1932.
Pierre Dignac appartient à l'une des plus vieilles familles de cette région du Sud-Ouest qu'on appelle le « captalat de Buch ». Son père Edouard Dignac (1845-1891) était procureur de la République ; son grand-père, Eugène Dignac, notaire, avait été maire de Gujan-Mestras.
La carrière politique de Pierre Dignac commença de bonne heure. Son élection à la mairie de la Teste de Buch, en mars 1901, fit de lui le plus jeune maire de France. Conseiller général en 1903, il fut reconduit dans ces fonctions locales jusqu'en 1945.
Mobilisé en 1914 comme lieutenant d'infanterie à l'Etat-Major du 18e Corps, il fut blessé deux fois grièvement à Verdun et obtint trois citations. Sa conduite lui valut la Légion d'honneur et la Croix de guerre avec palmes.
Aux élections législatives générales du 16 novembre 1919, il se présenta dans la Gironde, en tête d'une liste d'Union républicaine clémenciste dans laquelle figurait Georges Mandel. Le succès fut triomphal et toute la liste fut élue, Pierre Dignac obtenant, pour sa part, 83.934 voix sur 159.336 votants. A la Chambre, membre de la Commission d'administration générale et de la Commission de la marine marchande, il se consacra tout spécialement aux questions intéressant la navigation commerciale et se signala d'emblée par une interpellation sur les circonstances du naufrage du paquebot L'Afrique.
Il fut réélu le 11 mai 1924 sur une liste de Concentration républicaine conduite par M. Picot. Inscrit au groupe des républicains de gauche et membre de la Commission de l'administration générale départementale et communale et de celle de la marine marchande, il continua de s'intéresser aux problèmes de marine marchande et, notamment, aux inscrits maritimes et à la Caisse nationale des invalides de la marine. On remarqua également son action en faveur du rétablissement du scrutin uninominal. Il devait d'ailleurs plus tard changer d'avis à ce sujet et se prononcer pour le système de la représentation proportionnelle.
Aux élections générales du 22 avril 1928 (retour au scrutin uninominal), il se présenta dans la sixième circonscription de Bordeaux et fut élu au premier tour de scrutin par 7.015 voix contre 4.115 à M. Prieur, sur 12.007 votants. Ses interventions les plus remarquées portèrent sur l'exploitation de la forêt landaise, la batellerie, l'amélioration du sort des fonctionnaires municipaux, les phares de la Côte d'Argent et l'ostréiculture dans le bassin d'Arcachon. En 1931 et 1932, il fut nommé à trois reprises Sous-secrétaire d'Etat au Ministère de la Marine militaire dans les premier, deuxième et troisième Cabinets Pierre Laval. Il fut durant cette même période, membre de la Commission de la marine marchande, de celle de l'aéronautique civile, militaire, maritime et coloniale et de celle de l'administration générale départementale et communale.
Il obtint un nouveau succès aux élections générales du 1er mai 1932, battant au premier tour de scrutin M. Prieur par 6.813 voix contre 5.201 sur 12.360 votants, et passa à la Chambre au groupe du centre républicain. Il siégea à la Commission de la marine marchande, à celle de la marine militaire, à celle des travaux publics, et à la Commission d'enquête sur l'affaire Stavisky. Auteur de propositions de loi sur les salaires des travailleurs des forêts landaises, sur l'augmentation du prix des journaux officiels, sur la protection des exploitations forestières, il se fit entendre au cours de la discussion des budgets de la Marine marchande, des Travaux publics, de l'Intérieur et demanda la protection gemmière dans les régions sylvicoles, et l'assainissement des finances publiques.
Aux élections générales des 26 avril et 3 mai 1936, il fut réélu au second tour par 6.464 voix contre 6.322 à M. Guillet sur 12.979 votants. Inscrit au groupe des républicains de gauche et des radicaux indépendants, il fit partie de la Commission des travaux publics et de la Commission des P.T.T. Il déposa une proposition de loi sur la suppression du pourboire et poursuivit son action passée dans le domaine de la marine marchande et de la défense des produits résineux. On le vit intervenir plusieurs fois à la tribune sur les problèmes de l'aviation, sujet auquel il consacra une série d'articles parus dans un journal à grand tirage. C'est également à cette époque qu'il publia un livre intitulé Les malfaiteurs publics (Arthaud, éditeur) qui eut un certain retentissement.
En janvier 1940, Pierre Dignac fut nommé vice-président de la Chambre des Députés.
Le 10 juillet 1940, au Congrès de Vichy, il vota le projet de loi constitutionnelle présenté par le maréchal Pétain ; il fut, à la Libération, interné au Fort du Ha et libéré trois jours après. La commune de la Teste voulant lui prouver son attachement et sa reconnaissance, continua, en dépit de son inéligibilité, à lui apporter ses suffrages aux élections municipales. Officier de la Légion d'honneur en 1926, Commandeur en 1930 et Grand Officier en 1956, Pierre Dignac reçut, le 6 août 1953, l'honorariat parlementaire.
Né le 13 janvier 1876 à Gujan-Mestras (Gironde)
Décédé le 21 octobre 1973 à La Teste (Gironde)
Député de la Gironde de 1919 à 1942
Sous-secrétaire d'Etat à la Marine militaire du 27 janvier 1931 au 16 février 1932
(Voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, tome IV, p. 1453, 1454)
En janvier 1941, Pierre Dignac est nommé membre du Conseil national de Vichy pour le département de la Gironde.
A la Libération, il est interné au Fort du Hâ, et libéré trois jours après. Cependant, par sa décision du 25 septembre 1945, le Jury d'honneur maintient l'inéligibilité qui le frappait en raison de son vote du 10 juillet 1940, favorable au projet de loi constitutionnelle.
Le 6 août 1953, il reçoit l'honorariat parlementaire et est promu au grade de grand officier de la Légion d'Honneur en 1956.
Il meurt à La Teste le 21 octobre 1973.