Jean-Claude Abrioux

1931 - 2011

Informations générales
  • Né le 1er décembre 1931 à Aulnay-sous-bois (Seine-et-Oise - France)
  • Décédé le 11 septembre 2011 à Aulnay-sous-Bois (Seine-St-Denis - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
Xe législature
Mandat
Du 2 avril 1993 au 21 avril 1997
Département
Seine-St-Denis
Groupe
Rassemblement pour la République
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
XIe législature
Mandat
Du 1er juin 1997 au 18 juin 2002
Département
Seine-St-Denis
Groupe
Rassemblement pour la République
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
XIIe législature
Mandat
Du 19 juin 2002 au 19 juin 2007
Département
Seine-St-Denis
Groupe
Union pour la majorité présidentielle

Biographies

Biographie de la Ve République

ABRIOUX (Jean-Claude)

Né le 1er décembre 1931 à Aulnay-sous-Bois (Seine-et-Oise)

Décédé le 11 septembre 2011 à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis)

Député de Seine-Saint-Denis de 1993 à 2007


Jean-Claude, Jules, Maurice Abrioux est né le 1er décembre 1931 à Aulnay-sous-Bois, commune alors incluse dans le département de la Seine-et-Oise. Son père est dessinateur lithographe. Son oncle est premier maire adjoint de la ville dans les années 1960. A 17 ans, Jean-Claude Abrioux entre à la SNCF comme élève d’exploitation à la gare d’Aubervilliers. Entre 1948 et 1986, il est inspecteur à la direction commerciale de la SNCF. Sa carrière politique débute lors des élections municipales de 1965. Il est candidat du parti gaulliste Union pour la nouvelle République (UNR) dans sa ville natale d’Aulnay-sous-Bois. La ville, caractérisée par une forte croissance démographique (près de 47 000 habitants en 1962, environ 61 000 en 1968), est un fief de gauche depuis des décennies, alternant depuis les années 1930 maires socialistes et maires communistes. Lors de cette élection, les forces de gauche sont divisées. Une liste « d’union des républicains » est constituée, menée par le député communiste Robert Ballanger, le conseiller général communiste (depuis 1964) du nouveau canton d’Aulnay-sous-Bois-Nord, Louis Solbes, et le maire sortant socialiste Maurice Cadot. Mais la majorité de la section socialiste locale refuse une telle union et monte sa propre liste, ouverte aux démocrates-chrétiens du Mouvement républicain populaire (MRP). Dans ce contexte de division, Jean-Claude Abrioux estime avoir une carte à jouer, mais il échoue, avec 48 % des suffrages, contre la liste d’union conduite par Robert Ballanger. Néanmoins, ce n’est pas ce dernier qui devient maire, mais Louis Solbes.

Lors des élections cantonales de 1982, premières élections locales depuis la victoire de François Mitterrand à la présidentielle de 1981, puis de la gauche lors des élections législatives de la même année, Jean-Claude Abrioux obtient un succès remarqué dans le canton d’Aulnay-sous-Bois-Sud en étant élu face au conseiller général sortant, le maire communiste de la ville, Pierre Thomas. La performance est d’autant plus remarquée que, si la gauche observe à l’échelle nationale un net recul, la Seine-Saint-Denis reste un bastion du Parti communiste, et demeure l’un des rares départements présidés par l’un de ses membres. L’année suivante, Jean-Claude Abrioux mène une liste d’union de la droite lors des élections municipales contre Pierre Thomas qui, pour sa part, est à la tête d’une liste d’union de la gauche. Les résultats sont particulièrement serrés. Au premier tour, le maire sortant obtient 12 563 voix contre 12 130 pour son adversaire. Le second tour voit la victoire sur le fil de Pierre Thomas par 14 088 voix contre 13 786 pour Jean-Claude Abrioux. Mais le 14 septembre 1983, le Conseil d’État annule l’élection en raison de fraudes. Une élection municipale partielle est alors organisée les 6 et 13 novembre. Jean-Claude Abrioux arrive cette fois en tête au premier tour. Alors que, deux mois auparavant, l’alliance entre la droite et le Front national (FN), lors d’une élection municipale partielle à Dreux, avait suscité beaucoup d’émotion, Jean-Claude Abrioux refuse de s’allier avec l’extrême-droite, qui a réalisé le score de 9,32 %. Cela ne l’empêche pas de remporter nettement le second tour, confirmant ainsi le basculement d’un fief historique de gauche.

Lors des élections législatives du 16 mars 1986, au scrutin proportionnel départemental de liste, les deux forces principales de la droite de gouvernement, le Rassemblement pour la République (RPR), nom du parti gaulliste depuis sa réorganisation par Jacques Chirac en décembre 1976, et l’Union pour la démocratie française (UDF), confédération de partis de droite et de centre-droit fondée en 1978 pour soutenir l’action de Valéry Giscard d’Estaing, présentent des listes séparées. Jean-Claude Abrioux est sixième de la liste RPR en Seine-Saint-Denis, conduite par un très proche de Jacques Chirac, l’ancien directeur de la Police nationale, Robert Pandraud. Dans ce département, treize sièges sont à pourvoir. La liste RPR arrive en seconde position avec 22,39 % des suffrages exprimés et a trois élus, derrière la liste socialiste 29,13 % (quatre élus). Suivent la liste communiste (18,66 % et trois élus), la liste Front national (14,52 % et deux élus) et la liste UDF (9,77 % et un élu). Jean-Claude Abrioux n’est par conséquent pas élu député. A l’échelle nationale, la droite obtient une majorité de sièges, et François Mitterrand nomme Jacques Chirac Premier ministre.

Jean-Claude Abrioux tente une nouvelle fois d’intégrer le Parlement, cette fois-ci, lors des élections sénatoriales du 28 septembre 1986. Six sièges sont à pourvoir en Seine-Saint-Denis. Il est troisième de la liste « Union de la majorité gouvernementale et parlementaire, présentée par le RPR, l'UDF, le CNI et les non-inscrits » conduite par l’ancien député Robert Calméjane. Si les partis de droite sont unis au sein de cette liste, une autre liste de droite est en lice, la liste « Démocratie dans l’union de la majorité ». Composée essentiellement de membres de l’UDF, elle est conduite par Ernest Cartigny. La liste RPR-UDF arrive seulement en troisième position avec 23,37 %, derrière la liste communiste (38,87 % et trois élus) et la liste socialiste (24,63 % et un élu). La liste d’Ernest Cartigny obtient 13,13 % et un élu, lui-même. La liste RPR-UDF n’obtient également qu’un seul siège, celui de Robert Calméjane. Jean-Claude Abrioux manque ainsi, une fois de plus, d’entrer au Parlement.

Après la dissolution de l’Assemblée nationale par François Mitterrand à la suite de sa réélection comme président de la République en mai 1988, Jean-Claude Abrioux est le candidat de l’union de la droite dans la nouvelle 10e circonscription de Seine-Saint-Denis. La gauche part divisée entre Pierre Thomas pour le Parti communiste et Jacques Delhy pour le Parti socialiste. Dans une telle situation, Jean-Claude Abrioux arrive en tête au premier tour, avec 34,99 % des suffrages exprimés, devançant son rival socialiste (28,27 %). Mais les 19,45 % de Pierre Thomas constituent pour Jacques Delhy une solide réserve de voix que n’a pas Jean-Claude Abrioux. Sa réserve potentielle serait du côté du Front national (FN). Son candidat, François Bachelot, a obtenu 5 038 voix (16,6 %). Mais un report sur Jean-Claude Abrioux n’est pas une évidence, car le refus de s’allier avec le FN lors des municipales partielles est encore dans les mémoires. Ainsi, il est battu au second tour avec 48,81 % des voix. Jean-Claude Abrioux est néanmoins réélu maire d’Aulnay-sous-Bois lors des élections municipales de 1989, contre Jacques Delhy.

Le contexte lors des élections législatives de mars 1993 est tout autre, la gauche étant très affaiblie à la fin du mandat présidentiel de François Mitterrand. Une véritable vague bleue déferle sur le pays. Dans la 10e circonscription de Seine-Saint-Denis, Jean-Claude Abrioux est le candidat commun du RPR et de l’UDF. Dans sa profession de foi du premier tour, il appelle à « mettre fin à plus d’une décennie de régression généralisée ». Il arrive en tête avec 28,85 % des suffrages exprimés. Le député socialiste sortant, qui souffre de la concurrence d’un candidat communiste (12,39 %) et d’un candidat écologiste (7,94 %), est éliminé dès le premier tour (14,35%), devancé par la candidate FN Mireille Roset (20,51 %). Dans cette configuration, Jean-Claude Abrioux remporte aisément le second tour, avec 62,74 %. A l’Assemblée nationale, il est membre du groupe RPR et de la commission de la production et des échanges. Conformément à la loi sur le cumul des mandats, il démissionne de son mandat de conseiller général.

Jean-Claude Abrioux s’intéresse notamment aux questions relatives à la police et à la sécurité. Il pose le 9 juin 1993 une question au gouvernement sur la réorganisation de la police nationale, et présente ensuite, le 6 juillet, une proposition de loi pour donner aux inspecteurs de police la qualité d’officier de police judiciaire.

En octobre 1995, intervenant sur les crédits prévus au titre de l’intégration et de la lutte contre l’exclusion prévus pour le projet de loi de finances pour 1996, il insiste sur la situation difficile des quartiers dans sa ville.

En janvier 1994, Jean-Claude Abrioux est rapporteur du projet de loi relatif à l’initiative et l’entreprise individuelle. Enfin, le 3 décembre 1996, il pose une question au gouvernement sur les perspectives de l’emploi dans un contexte économique alors dégradé.

La présidentielle de 1995 voit s’affronter deux candidats issus de la droite républicaine, Jacques Chirac et Alain Juppé. Quelques semaines après l’élection de Jacques Chirac à la présidence de la République, lors des élections municipales organisées au mois de juin, Jean-Claude Abrioux est réélu maire d’Aulnay-sous-Bois avec seulement 250 voix d’avance sur son adversaire communiste Bernard Labbé, qui mène une liste d’union de la gauche.

Les choix de l’exécutif en faveur de la rigueur budgétaire entraînent Jacques Chirac à dissoudre l’Assemblée nationale le 21 avril 1997 pour essayer de retrouver une majorité unie et une nouvelle dynamique. Aux élections législatives anticipées les 25 mai et 1er juin, Jean-Claude Abrioux est à nouveau candidat et arrive en tête dans la 10e circonscription de Seine-Saint-Denis. Avec 30,11 % des suffrages exprimés, il devance le candidat du FN Philippe Milliau (21,44%) et le candidat socialiste Harlem Désir (21,36 %). Cette configuration de second tour en triangulaire semble le désavantager, d’autant que le candidat communiste Bernard Labbé, arrivé quatrième par 12,9 %, représente pour Harlem Désir une réserve de voix. Néanmoins Jean-Claude Abrioux emporte le second tour avec 47,57 % des suffrages exprimés dans une triangulaire, contre 37,94 % pour Harlem Désir et 14,48 % pour Philippe Milliau. Ce dernier a notamment perdu des voix entre les deux tours (6 309 puis 4 632), ce qui permet de supposer qu’une partie de son électorat s’est reporté sur Jean-Claude Abrioux pour contrer le candidat socialiste. Mais à l’échelle nationale, la gauche redevient majoritaire, entraînant une cohabitation et la nomination comme Premier ministre de Lionel Jospin. Au Palais-Bourbon, Jean-Claude Abrioux retrouve le groupe RPR et la commission de la production et des échanges. Entre juillet 1997 et avril 1998, il est aussi membre de la mission d'information commune sur la situation et les perspectives de l'industrie automobile en France et en Europe. Puis, du 12 décembre 1998 au 26 mai 1999, il est membre de la commission d'enquête sur le Département protection sécurité (DPS), le service d’ordre du Front national, dont les activités estimées insuffisamment transparentes soulèvent des questions et des soupçons d’incidents.

Jean-Claude Abrioux continue à se spécialiser dans les questions de police et de sécurité. Il pose ainsi plusieurs questions au gouvernement : le 26 novembre 1997, sur le projet de loi prévu par le gouvernement de Lionel Jospin en matière de police municipale ; le 7 avril 1998, sur le plan de lutte contre la violence dans les établissements scolaires ; le 2 mai 1998, sur la politique en faveur des jeunes et la lutte contre la violence, le 3 février 1999, sur la délinquance des jeunes ; le 31 mai 2000 sur les chiffres exacts de la délinquance en Île-de-France et le 10 janvier 2001, sur la situation dans les transports en commun de la région.

En 2001, Jean-Claude Abrioux est réélu maire d’Aulnay-sous-Bois. L’année suivante, en 2002, aux élections législatives qui suivent la réélection de Jacques Chirac lors de l’élection présidentielle, marquée par un duel au second tour avec le chef du Front national, Jean-Marie Le Pen, il se présente une nouvelle fois dans la 10e circonscription de Seine-Saint-Denis, sous l’étiquette UMP (Union pour la majorité présidentielle, destinée à devenir un parti unique de la droite et du centre). Il arrive très nettement en tête du premier tour, avec 43,61 % des suffrages exprimés, devançant le candidat d’union de la gauche (écologiste, socialiste et communiste) Alain Amedro (30,5 %). Au second tour, il l’emporte par 57,27 %. A l’Assemblée nationale, il intègre le groupe UMP, qui rassemble les députés issus du RPR et une majeure partie de ceux issus de l’UDF. Il devient également membre de la commission de la défense nationale et des forces armées. Mais au mois d’août, sa femme, Monique Abrioux, décède, ce qui le marque profondément. Il démissionne de son mandat de maire et est remplacé par un proche, Gérard Gaudron, son adjoint à la mairie depuis 1983 et premier adjoint depuis 1995. Au mois de novembre, il dépose une proposition de résolution visant à créer une commission d'enquête sur les violences et les maltraitances dont font l'objet les enfants.

En séance publique, Jean-Claude Abrioux pose une question au gouvernement sur les sans domicile fixe le 21 janvier 2003, puis à nouveau sur la délinquance le 27 janvier 2004.

Le 19 septembre 2006, il dépose une proposition de loi visant à instaurer le port obligatoire d’une tenue commune à l’école, alors que point un débat sur l’uniforme scolaire.

Jean-Claude Abrioux ne se représente pas aux élections législatives de 2007. Mais tandis que l’UMP (renommée en novembre 2002 Union pour un mouvement populaire) investit Gérard Gaudron, qui était son suppléant depuis 1997, Jean-Claude Abrioux apporte son soutien au sénateur Philippe Dallier, qui se présente en candidat dissident. Au premier tour, le candidat socialiste Gérard Ségura tire profit de cette division pour arriver en tête avec 28,83 % des suffrages. Gérard Gaudron est second, avec 27,51 %, talonné par Philippe Dallier (24,29 %). Le candidat dissident se retire, permettant à Gérard Gaudron de remporter d’un fil le second tour (50,98 % contre 49,02 %). L’année suivante, ce dernier perd la mairie d’Aulnay-sous-Bois face à Gérard Ségura. En 2009, Jean-Claude Abrioux quitte l’UMP pour intégrer le Parti radical. Il décède le 11 septembre 2011 dans sa ville d’Aulnay-sous-Bois.