Paul, Guillaume Dufour

Député de 1876 à 1877 et de 1885 à 1889, né à Paris le 23 février 1846, il fut chargé par le gouvernement impérial, aussitôt ses études terminées, de différentes missions en Amérique, en Chine et au Japon ; il fit ainsi à peu près deux fois le tour du monde.

De retour en France en 1870, il commanda une compagnie des mobiles de l'Indre pendant le siège de Paris ; au 31 octobre, il se trouvait avec le colonel d'Auvergne à l'Hôtel-de-Ville.

Il se retira en 1871 dans ses propriétés de l'Indre. Il était conseiller général de ce département, lorsqu'il se présenta, comme candidat conservateur bonapartiste, aux élections du 20 février 1876 : il fut élu député par la 2e circonscription de Châteauroux avec 5 239 voix (9 674 votants, 11 451 inscrits) contre M. David, républicain, 4 382. Il avait dit dans sa profession de foi : « Je n'ai pas perdu le souvenir des années de prospérité que nous a données le régime impérial, et je ne dissimule pas mes espérances de voir, quand l'heure de la révision légale sera venue, un gouvernement fort et définitif rendu à la France par l'expression libre et directe de la volonté nationale. » M. Dufour siégea dans le groupe de l'Appel au peuple, avec lequel il se prononça contre les 363, en faveur du gouvernement du 16 mai.

Le 14 octobre 1877, Il échoua dans la même circonscription, avec 4 914 voix contre M. David, élu par 4 935 suffrages.

Une nouvelle tentative, le 21 août 1881, contre le même concurrent, ne fut pas plus heureuse : M. Dufour réunit 4 243 voix, et M. David fut réélu par 5 613 suffrages.

Mais M. Dufour reparut à la Chambre des députés élue au scrutin de liste, le 4 octobre 1855 : le 3e sur 5, il passa avec 35 405 voix (69 748 votants, 83 936 inscrits). Il reprit alors sa place dans la droite impérialiste, vota contre les divers ministères qui eurent l'appui de la majorité de gauche, et. en dernier lieu, opina :

- contre le rétablissement du scrutin d'arrondissement,
- contre les poursuites contre trois députés membres de la Ligue des patriotes,
- contre le projet de loi Lisbonne restrictif de la liberté de la presse,
- contre les poursuites contre le général Boulanger.

Il s'était abstenu au scrutin sur l'ajournement indéfini de la révision de la Constitution (chute du ministère Floquet, 14 février 1889).