René Enjalbert

1890 - 1976

Informations générales
  • Né le 8 septembre 1890 à Aïn-témouchent (Algérie)
  • Décédé le 29 décembre 1976 à Hyères (Var - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XVIe législature
Mandat
Du 3 mai 1936 au 31 mai 1942 *
Département
Anciens départements d'Algérie
Groupe
Gauche démocratique et radicale indépendante

* : Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936

Mandats au Sénat ou à la Chambre des pairs

Sénateur
du 31 mai 1959 au 4 juillet 1962

Biographies

Né le 8 septembre 1890 à Aïn-Temouchent (Algérie).

Député d'Oran de 1936 à 1942.

Après des études qui le mènent au baccalauréat de mathématiques élémentaires, M. Enjalbert est mobilisé. Elève officier d'artillerie de côte en 1912 à Toulon, il devint sous-lieutenant en 1913. Sa brillante conduite pendant la Grande guerre lui vaudra la Croix de guerre et le grade de capitaine.

Il se consacre alors à la vie politique locale. Il occupe de 1919 à 1940 les fonctions d'adjoint au maire, puis de maire de sa ville natale et sera membre des délégations financières de l'Algérie de 1920 à 1936. Il se présente aux élections générales législatives des 26 avril et 3 mai 1916, dans la circonscription d'Oran. Arrivé en tête au premier tour de scrutin avec 8.404 voix contre 5.087 à son principal adversaire, M. Valleur, il triomphe au second tour par 9.890 voix contre 7.968 à ce même adversaire sur 18.130 votants.

Il s'inscrit à la Chambre au groupe de la gauche démocratique et radicale indépendante et fait partie des commissions des douanes et des conventions commerciales, des mines et de la force motrice, de l'aéronautique, des bois sons. Représentant un département extra-métropolitain, c'est aux questions douanières - concernant surtout l'empire - qu'il consacre ses activités parlementaires. Ses interventions dans l'hémicycle ont essentiellement pour objet les questions algériennes : observations relatives au crédit foncier d'Algérie lors de la discussion d'un projet de loi portant dévaluation, opposition au vote sans débat d'un projet de loi tendant à ratifier un décret instituant la police d'Etat dans certaines communes d'Algérie; interventions dans la discussion d'un projet de loi tendant à inclure l'Algérie dans le champ d'action de la commission d'enquête créée par la loi du 30 janvier 1937, interpellation sur les remèdes à apporter pour rétablir rapidement la vie économique et accroître la participation des populations françaises et indigènes d'Algérie à la défense nationale et sur la politique algérienne. Il était également intervenu en 1936 lors de la création d'un Office national interprofessionnel du blé.

Au Congrès de Vichy, le 10 juillet 1940, il fut des 80 qui refusèrent leur vote au maréchal Pétain.

M. René Enjalbert est officier de la Légion d'honneur.



Né le 8 septembre 1890 à Aïn-Témouchent (Oran)

Décédé le 26 décembre 1976 à Hyères (Var)

Député d'Oran de 1936 à 1942

Sénateur d'Oran de 1951 à 1958

(voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, tome V, p. 1369 à 1371)

Comme député d'Oran, René Enjalbert compte parmi les 80 parlementaires qui votèrent contre la loi constitutionnelle du 10 juillet 1940.

Il renoue avec la vie politique nationale lors de son élection au Conseil de la République, le 30 septembre 1951, comme sénateur du premier collège d'Oran, en remplacement d'Henri Fouques-Duparc, élu député.

Sous l'étiquette de Républicain Indépendant, il recueille alors 320 voix sur 527 suffrages exprimés.

Il est facilement réélu au premier tour, le 18 mai 1952 ; il mène alors la liste d'entente constituée avec le sortant Jules Gasser, et obtient 316 voix sur 626 exprimés.

Membre du groupe des Républicains Indépendants, il siège à la Commission des affaires économiques et des douanes, et à celle de l'intérieur.

Parlementaire actif, il intervient fréquemment sur tous les aspects, économiques, sociaux et politiques, de l'évolution des départements d'Algérie.

Ainsi est-il chargé, au nom de la Commission de l'intérieur, des rapports sur les régimes de sécurité sociale en Algérie, et sur les houillères du Sud oranais (1952), sur les allocations familiales au profit des marins-pêcheurs d'Algérie (1953), l'exécution des travaux géodésiques et topographiques en Algérie, sur la retraite des officiers publics et ministériels d'Algérie (1954) ; cette même année, il est chargé par la Commission des douanes, du rapport sur le tarif douanier algérien.

L'année suivante, il intervient, pour la Commission de l'intérieur, sur le projet de loi relatif au recrutement, à l'avancement et au statut des magistrats du cadre des justices de paix d'Algérie, ainsi que sur la création de cours d'appel et de postes de magistrats et de fonctionnaires judiciaires dans ces départements.

L'extension des troubles en Algérie ne le laisse naturellement pas indifférent, et son intervention dans la discussion sur l'octroi de pouvoirs spéciaux au Gouvernement en Algérie, résume, avec dignité et hauteur de vue, ses interrogations sur l'évolution du conflit. S'il y exprime « sa confiance dans la République pour maintenir l'indivisibilité du territoire français », il y affirme que « l'Algérie est en danger, et ses ennemis ne sont pas tous à l'intérieur de nos frontières » ; il se félicite de l'assurance donnée par le Gouvernement que « les pouvoirs spéciaux ne seraient pas utilisés pour promulguer des réformes institutionnelles », et termine en affirmant que : « La perte de l'Algérie sonnerait le glas de la puissance française. Vous voudrez être, non pas les hommes de l'abandon, mais ceux de la renaissance française dans le monde. Pour cette tâche, messieurs du Gouvernement, nous serons, l'Algérie sera, à vos côtés ».

Mais, lors du débat, le 15 janvier 1958, sur les institutions et les élections en Algérie, son discours se fait plus radical, et il appelle à la « défense de la civilisation occidentale, appuyée sur la volonté farouche de la France et de ses alliés de poursuivre inlassablement l’œuvre de pacification, faite de générosité, mais aussi d'autorité bienveillante ».

A la suite de la crise du mois de mai 1958, il vote, les 2 et 3 juin, en faveur des pleins pouvoirs, et de la révision constitutionnelle.

Il est réélu sénateur d'Oran le 31 mai 1959.