Paul d'Estournelles de Constant

1852 - 1924

Informations générales
  • Né le 22 novembre 1852 à La flèche (Sarthe - France)
  • Décédé le 15 mai 1924 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
VIe législature
Mandat
Du 19 mai 1895 au 31 mai 1898
Département
Sarthe
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
VIIe législature
Mandat
Du 8 mai 1898 au 31 mai 1902
Département
Sarthe
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
VIIIe législature
Mandat
Du 27 avril 1902 au 25 novembre 1904
Département
Sarthe
Groupe
Union démocratique

Mandats au Sénat ou à la Chambre des pairs

Sénateur
du 18 novembre 1904 au 15 mai 1924

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 (Jean Jolly)

Né le 22 novembre 1852 à La Flèche (Sarthe), mort le 15 mai 1924 à Paris.

Député de la Sarthe de 1895 à 1904.

Sénateur de la Sarthe de 1904 à 1924.

Petit-neveu de Benjamin Constant, Paul d'Estournelles de Constant fit ses études secondaires au lycée Louis-le-Grand. Il obtint ensuite sa licence en droit et le diplôme de l'école des langues orientales. Puis il entra dans la carrière diplomatique. Paul Cambon l'appela comme premier secrétaire à Tunis et il eut la charge, en 1883, de négocier avec l'Angleterre la suppression des capitulations. Il fut envoyé également au Monténégro, en Turquie et en Hollande, ce qui lui permit d'assurer le secrétariat de diverses commissions internationales. En 1890, il était nommé ministre plénipotentiaire et chargé d'affaires à Londres. Il devait y rester jusqu'à sa démission, donnée en 1895, à la suite de son élection comme député de la Sarthe.

Candidat le 19 mai 1895 dans la deuxième circonscription de Mamers, pour remplacer Legludic, élu sénateur en mars, il fut élu dès le premier tour de scrutin avec 13.421 voix sur 22.610 votants, contre 8.846 à Carré. Il prit une part active aux travaux en séance publique. Opposé durant toute sa carrière à la politique coloniale - il était partisan du régime du protectorat - il essaya, en 1896, de supprimer la représentation parlementaire des colonies déjà existantes et contra avec violence le projet gouvernemental déclarant Madagascar colonie française. Dans le même esprit il prononça, le 7 février 1898, un grand discours contre les projets de «  démembrement de la Chine ».

Il se préoccupa aussi de la répression des outrages aux bonnes mœurs (1897, 1902), sujet qui le préoccupait en effet particulièrement.

Abandonnant à Joseph Caillaux la circonscription de Mamers, Paul d'Estournelles se présenta aux élections générales du 8 mai 1898 dans celle de La Flèche, où il fut élu dès le premier tour avec 13.126 voix sur 23.448 votants, contre 7.354 pour Carré et 2.887 pour Lamandé. Il s'était présenté comme un « républicain sincère », particulièrement attaché à un régime « qui nous a relevés des désastres de l'Empire. Toujours fidèle à sa ligne de conduite, il continua pendant cette législature à s'opposer à toutes les manifestations de la politique coloniale.

Le 27 avril 1902, dès le premier tour de scrutin, Paul d'Estournelles est réélu député avec 12.141 voix sur 23.248 votants, contre 10.776 pour d'Aubigny - qui sera d'ailleurs élu le 19 février 1905, après que d'Estournelles fut devenu sénateur -.

Membre de la commission des affaires extérieures, des protectorats et des colonies, et de la Commission des travaux publics et des chemins de fer, il se consacra presque uniquement aux affaires étrangères.

Candidat aux élections sénatoriales dans le département de la Sarthe le 13 novembre 1904, il fut élu par 563 voix sur 880 votants, son concurrent, Mauvais, n'ayant obtenu que 302 suffrages. Il fut admis au Sénat le 18 novembre 1904 et s'inscrivit à l'Union républicaine.

En 1906, il soutint la proposition de loi tendant à transférer au Panthéon les cendres d'Émile Zola en raison de son admiration pour « l'acte de grand courage accompli par Émile Zola » au moment de l'affaire Dreyfus.

Il fit preuve d'une grande clairvoyance à propos des encouragements que le gouvernement comptait donner aux expériences de locomotion aérienne.

Il réclama notamment la création des premiers aérodromes. Cet intérêt passionné devait le faire entrer, en 1914, au Conseil supérieur de l'aérostation militaire.

Il fut réélu le 3 janvier 1909 avec 694 voix sur 874 votants.

Au cours de la guerre, il parla assez rarement, et jamais sur les opérations militaires.

Tout au long de sa carrière, ses activités parlementaires et extraparlementaires avaient été étroitement liées. Membre de la Cour permanente d'arbitrage de La Haye en 1900 il avait, depuis, œuvré à répandre les idées d'arbitrage international et de conciliation, ce qui le rapprocha tout naturellement de certains milieux pacifistes et lui valut en 1909 le prix Nobel de la paix.

Passée la désillusion que fut pour lui le déclenchement de la guerre de 1914, les hautes amitiés internationales qu'il avait su se créer lui permirent de contribuer à obtenir l'intervention des États-unis aux côtés des Alliés.

Dès le lendemain de la guerre, il reprit sa propagande dans l'espoir de « fonder la paix mondiale sur des bases indestructibles ». La mort le surprit le 15 mai 1924, alors qu'il mettait la dernière main à un discours destiné à une réunion internationale à La Haye. Il était âgé de 72 ans.

Paul d'Estournelles de Constant avait publié plusieurs ouvrages, des préfaces, traductions et adaptations de drames grecs, ainsi que d'innombrables articles dans les principales revues françaises, américaines, allemandes et anglaises.

Il était officier de la Légion d'honneur.