Pierre Even
1884 - 1941
Né le 6 mai 1884 à Vieux-Marché (Côtes-du-Nord).
Député des Côtes-du-Nord de 1910 à 1924 et de 1928 à 1929.
Sénateur des Côtes-du-Nord de 1929 à 1941.
Issu d'une vieille famille bretonne - son père, le docteur Jacques Even était l'ancien député de la première circonscription de Lannion (voir ci-dessus) - Pierre Even fit ses études de médecine à l'Université de Paris. De retour à Vieux-Marché, il y fut élu conseiller municipal dès juillet 1909. Un mois après seulement, il était nommé maire et élu conseiller général du canton de Plouaret.
Il se présenta aux élections générales législatives des 24 avril et 8 mai 1910, dans la 1re circonscription de Lannion, contre le marquis de Rosanbo, député depuis deux législatures. Au premier tour de scrutin, le député sortant était largement en tête, avec 4.536 voix sur 10.296 votants contre 2.866 au jeune docteur Even et 2.688 à Soisbault. Ce dernier s'étant au second tour désisté en faveur de Pierre Even, celui-ci l'emporta le 8 mai, avec 5.502 voix contre 4.753 au marquis de Rosanbo, sur 10.361 votants. Le 26 avril 1914, il était réélu, mais de justesse, ayant obtenu 4.936 voix sur 10.031 votants, contre 4.732 à Huon de Penanster. Les élections générales du 16 novembre 1919 eurent lieu au scrutin de liste ; inscrit en neuvième et dernière position sur la liste d'union républicaine, conduite par Henri Servain, qui fut élue tout entière, il obtint pour sa part 54.179 suffrages sur 110.263 votants. En 1924, le 11 mai, Pierre Even, toujours inscrit en dernière position sur la liste d'union républicaine et nationale, ne fut pas élu : cette liste, en effet, ne compta que six élus pour huit sièges ; il avait totalisé 45.158 voix sur 114.422 votants. En 1928, le retour au scrutin uninominal lui permit de retrouver, avec la circonscription de Lannion, son siège de député. Au premier tour de scrutin, le 22 avril, il arrivait en tête avec 7.111 voix sur 20.522 votants 6.070 voix allant à Kergariou, 4.569 à Vibert-Truchon et 1.386 à Le Lay ; le 29 avril, au scrutin de ballottage, seul Vibert-Truchon s'était maintenu contre lui et avait obtenu 6.256 voix sur 19.572 votants, alors qu'il était confortablement élu avec 12.695 voix. Au bout de dix-huit mois, le 31 janvier 1930, il se démettait de son mandat de député, ayant été élu le 20 octobre 1929 au Sénat, lors du renouvellement de la Haute Assemblée.
Inscrit au groupe des républicains socialistes, puis des radicaux et radicaux-socialistes, il fut surtout un des membres les plus actifs de la commission de l'hygiène publique.
Le docteur Even avait 26 ans lorsqu'il entra à la Chambre, aussi en fut-il, en 1910, 1911 et 1912 le secrétaire d'âge.
Auteur de plus d'une trentaine de propositions de loi ou de résolution, dont la presque totalité était consacrée à la lutte contre la tuberculose et d'une vingtaine de rapports, souvent sur ses propres propositions de loi ou de résolution, Pierre Even intervint à la tribune surtout lors de la discussion des budgets et pour soutenir avec ardeur l'œuvre de protection de la santé publique et de prophylaxie antituberculeuse qu'il poursuivra toute sa vie.
Dix-huit mois à peine après avoir retrouvé son banc de député il entrait au Sénat, lors du renouvellement triennal de la Haute Assemblée, le 20 octobre 1929. Il fut élu dans les Côtes-du-Nord, dès le premier tour de scrutin, avec 625 voix sur 1.238 votants, en troisième position ; son élection ayant été validée dans la séance du 15 janvier 1930, il donnait sa démission de député le 31. Sa réélection, lors du renouvellement du 23 octobre 1938 fut plus difficile ; ce ne fut en effet qu'au troisième tour qu'il fut élu, par 603 voix sur 1.233 votants, après avoir obtenu 564 voix sur 1.235 votants au second tour et 443 sur 1.236 votants au premier tour.
Figurant sur la liste de l'union des gauches, Pierre Even resta fidèle aux convictions républicaines, laïques et sociales affirmées dès ses premières professions de foi. Membre du groupe de la gauche démocratique, son activité fut constamment axée sur les questions économiques vitales pour la Bretagne.
Il parvint, en outre, à obtenir, en mars 1930, la création du ministère de la Santé publique qu'il avait vainement demandée à la Chambre depuis 1921.
Sa compétence en matière de préservation de la santé publique fut reconnue par des missions officielles aux Antilles en 1931 et en Corse en 1933. Il collaborait étroitement avec l'Institut prophylactique de la rue d'Assas à Paris et fut président, ou membre, des principaux organismes consultatifs d'hygiène.
Le 10 juillet 1940, il apporta à l'Assemblée nationale de Vichy son suffrage au projet de loi constitutionnelle présenté par le maréchal Pétain.
Né le 6 mai 1884 à Vieux-Marché (Côtes-du-Nord)
Décédé le 29 juin 1941 à Plancoët (Côtes-du-Nord)
Député des Côtes-du-Nord de 1910 à 1924, puis de 1928 à 1929
Sénateur des Côtes-du-Nord de 1929 à 1941
(voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, tome V, p. 1638)
Pierre Even disparaît en 1941 à l'âge de 67 ans.