Camille Ferrand
1892 - 1963
Né le 10 janvier 1892 à Boussac-Bourg (Creuse).
Député de la Creuse de 1928 à 1936.
Sénateur de la Creuse de 1937 à 1945.
Issu d'une vieille famille creusoise, fils de directeur d'école publique, et proche parent d'Emile Labussière, député-maire de Limoges, Camille Ferrand fait ses études secondaires au lycée de Guéret et ses études supérieures à la faculté de médecine et de pharmacie de Toulouse.
Quoique pharmacien diplômé, il n'exerça jamais son art, se sentant plus attiré par les lettres que par la pharmacopée. D'abord journaliste, il collabora au Quotidien, à l'Ère nouvelle et au Petit-Bleu, puis fit paraître un ouvrage Paysans de France qui fut couronné par l'Académie française (prix Montyon), enfin, amoureux des belles images, il se lança dans la cinématographie en signant le film l'Eternel Espoir qui était une invitation à l'entente des peuples.
Pendant la guerre de 1914-1918, il fut attaché aux hôpitaux de Toulouse.
Militant dans les rangs du parti radical-socialiste depuis plusieurs années, et conseiller d'arrondissement du canton de Guéret, il se présenta aux élections générales législatives des 22 et 29 avril 1928, dans la circonscription de Guéret, et fut élu au second tour de scrutin par 8.555 voix, contre 6.294 au député sortant, Camille Bénassy, sur 16.434 votants. Ses électeurs devaient lui renouveler leur confiance aux élections générales des 1er et 8 mai 1932, dans la même circonscription, au second tour, par 9.425 voix contre 1.456 à Lamothe sur 12.781 votants.
Dès son arrivée au Palais Bourbon, il s'inscrivit naturellement au groupe radical-socialiste et devient membre en 1928 des commissions d'Alsace-Lorraine, de l'enseignement et des beaux-arts, des pensions civiles et militaires, des comptes définitifs et des économies, de celle du suffrage universel où il retrouva son fauteuil en 1932 et enfin, à cette dernière date, de celle des affaires étrangères dont il fut secrétaire.
Défenseur vigilant de l'agriculture française, il interpella le gouvernement à plusieurs reprises, sur la crise que traversait alors celle-ci; il porta également un vif intérêt aux questions de défense nationale, Battu aux élections générales des 26 avril et 3 mai 1936, au second tour de scrutin, par Sylvain Blanchet qui obtint 7.657 voix, alors qu'il n'en obtenait que 3.186 sur 16.192 votants, il eut la bonne fortune, au moment où il se disposait à se retirer de la vie politique, de constater la vacance d'un siège de sénateur dans son propre département, celui de M. Alfred Grand. Il se présenta à l'élection partielle du 3 octobre 1937 et emporta le siège au second tour de scrutin par 374 voix sur 630 votants. Il fit de nouveau acte de candidature au renouvellement du 23 octobre 1938 et conserva son siège au deuxième tour avec 370 voix sur 633 votants.
Inscrit au groupe de la gauche démocratique et membre de la Commission des comptes définitifs (1937), des pétitions, des travaux publics et de celle des affaires étrangères (1939), il ne fit qu'une intervention, le 24 mars 1938, qui devait ébranler le gouvernement Léon Blum, dont la chute intervint cinq jours plus tard, intervention abondamment commentée par Le Courrier du Centre du 25 mars 1938 qui lui donna un grand retentissement et par L'Ère Nouvelle.
Il fut, à cette même époque, chargé de diverses missions diplomatiques dont une en Roumanie à la veille du deuxième conflit mondial.
Le 10 juillet 1940, au Congrès de Vichy, il ne se rangea pas parmi les 80 opposants aux pouvoirs constituants demandés par le maréchal Pétain.
Né le 10 janvier 1892 à Boussac-Bourg (Creuse)
Décédé le 30 avril 1963 à Guéret (Creuse)
Député de la Creuse de 1928 à 1936
Sénateur de la Creuse de 1937 à 1945
(voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, tome V, p. 1675)
Le 10 juillet 1940, Camille Ferrand se prononce en faveur de la révision constitutionnelle. Mais il manifeste très rapidement son opposition au régime de Vichy ainsi que ses sentiments anti-allemands. En juin 1944, il est arrêté et incarcéré par la milice.
Faisant référence à cette attitude courageuse, une décision du Jury d'honneur en date du 19 décembre 1945 le relève de l'inéligibilité qui le frappait en raison de ce vote.
Camille Ferrand se retire pourtant de la vie politique nationale, et disparaît en 1963.