Louis Fieu
1879 - 1973
* : Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936
Né le 7 novembre 1879 à Albi (Tarn).
Député du Tarn de 1932 à 1942
Fils d'un modeste cultivateur qui abandonna sa ferme en 1882 pour travailler aux houillères de Carmaux, Louis Fieu dut quitter l'école dès l'âge de 14 ans pour gagner sa vie comme aide-comptable chez un commerçant de cette ville. Trois ans après, âgé de 17 ans, Louis Fieu entrait dans les services municipaux de l'octroi en qualité d'auxiliaire, puis à la mairie, en 1899, comme expéditionnaire.
Sa carrière administrative y fut brillante et, malgré l'absence de tout diplôme, Louis Fieu devint successivement rédacteur et chef de bureau.
Dès le 4 août 1914 il monta au front et combattit pendant toute la première guerre mondiale, deux années sur le front français, deux années sur le front d'Orient, en Macédoine.
Démobilisé à Salonique, après l'armistice, Louis Fieu reprit son poste à la mairie de Carmaux mais, inscrit depuis plusieurs années au parti socialiste, il milita activement, prenant part à toutes les campagnes électorales de 1919 à 1928 comme secrétaire du comité électoral de la S.F.I.O. et fut élu conseiller général de Carmaux, sous l'étiquette S.F.I.O. en 1919, sans concurrent. II fut réélu en 1925, 1931 et 1937, toujours au premier tour de scrutin, triomphant de ses adversaires soit venant de la droite, soit venant du parti communiste.
En 1928, devenu premier adjoint, il remplaça en 1930 le maire, M. Jean Calvignac, démissionnaire pour raison de santé et conserva cette fonction en 1932 et 1936.
Aux élections générales législatives de mai 1932, après la décision de M. Paul Boncour de ne pas se représenter, la section du parti socialiste S.F.I.O. désigna Louis Fieu comme candidat au siège qu'avait illustré Jean Jaurès. Après une ardente campagne, il fut élu au premier tour (1er mai 1932) par 6.744 voix sur 10.503 votants, contre M. Guérin (démocrate populaire) avec 3.131 voix et M. Raynal (communiste) 625 voix. Inscrit au parti socialiste (S.F.I.O.), Louis Fieu fut membre des commissions des mines et force motrice, des P.T.T. et de l'administration générale et départementale.
En 1935, Louis Fieu fit partie du bureau de la Chambre en qualité de secrétaire.
Le 26 avril 1936, aux élections générales, il fut réélu dès le premier tour de scrutin, par 5.559 voix, contre MM. Ichard Marceau (U.S.R.) qui obtenait 3.528 voix et Pélisson (communiste) avec 1.158 voix.
De nouveau membre de la commission des mines et de la force motrice, de celle des P.T.T. et de celle de l'administration générale et départementale, Louis Fieu présenta un important rapport sur l'extension des services des chèques postaux et intervint, lors de la discussion du budget de l'éducation nationale de 1938, pour se plaindre de l'insuffisance des écoles dans les communes dont la population avait augmenté récemment. II vota les pleins pouvoirs au maréchal Pétain le 10 juillet 1940.
Né le 7 novembre 1879 à Albi (Tarn)
Décédé le 5 novembre 1973 à Albi
Député du Tarn de 1932 à 1942
(voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, tome V, p. 1691)
Le 11 juillet 1941, avec tout son Conseil, Louis Fieu démissionne de son mandat municipal en signe d'hostilité à la politique du gouvernement de Vichy. Toutefois, en février 1942, à la demande des élus, des syndicalistes et de la population, il accepte de reprendre l'exercice de ses fonctions de maire de Carmaux. Cela ne l'empêche pas, bien au contraire, de participer à la Résistance, distribuant lui-même des tracts, s'occupant des parachutages, cachant des résistants et des personnes en fuite, ravitaillant le maquis avec des camionnettes municipales.
Membre des FFI depuis le 5 juillet 1943, il a 63 ans, Louis Fieu, quelques mois plus tard, refuse de procéder au recensement de la classe 1944 et en février de cette année, il démissionne à nouveau.
A la Libération, il se retire volontairement pour ne pas gêner son parti. Il ne sollicitera plus aucun mandat, mais aux municipales de 1947, il contribuera au succès de la liste socialiste à Carmaux.
Par sa décision du 19 décembre 1945, le jury d'honneur le relève de l'inéligibilité qui le frappait en raison de son vote du 10 juillet 1940, favorable au projet de loi constitutionnelle. La SFIO le réintégrer cinq ans plus tard.