Léopold Figuères
1918 - 2011
Né le 27 mars 1918 à Perpignan (Pyrénées-Orientales)
Membre de la première et de la seconde Assemblée nationale constituante (Pyrénées-Orientales)
Léo Figuères est né le 27 mars 1918 dans une vieille famille d'horticulteurs de Perpignan. Son père s'installe à Prades en 1922 pour se faire embaucher comme journalier. Après avoir fréquenté l'école primaire et l'école primaire supérieure de cette ville, Léo, à l'âge de 15 ans, est apprenti typographe à Perpignan. Bien que sa famille soit plutôt conservatrice et dénuée d'engagement politique, la lecture de l'Humanité et la fréquentation du monde ouvrier le décident à adhérer aux Jeunesses communistes en 1932, et au Parti communiste en 1935. Quelques mois après son adhésion, il est nommé membre du Comité régional du Languedoc. Très vite, il est repéré par la direction nationale pour devenir un des futurs dirigeants du mouvement communiste. En juin 1935, le Comité central des Jeunesses communistes lui demande de devenir « instructeur ». D'août 1935 à mars 1937, comme le rapporte le « Maîtron », Léo Figuères suit à Moscou les cours de l'Ecole de l'Internationale. De retour en France, il devient l'un des dirigeants nationaux des Jeunesses communistes.
En 1938, Léo Figuères part faire son service militaire en Corse. Il y reste jusqu'à sa démobilisation en avril 1941. Mais, dès juillet 1940, il reprend son action militante en liaison avec la direction du Parti communiste. A partir de mai 1941, il est le premier responsable des Jeunesses communistes clandestines pour la zone non occupée. Son action dans la Résistance et l'importance de ses responsabilités lui valent la Médaille de la Résistance, la Croix du Combattant volontaire et la Légion d'honneur. A l'Assemblée consultative provisoire de Paris, en décembre 1944, il représente les Forces unies de la jeunesse patriotique (FUJP).
Le 21 octobre 1945, aux élections à la première Assemblée nationale constituante, le Parti communiste lui demande de conduire la liste dans le département des Pyrénées-Orientales dont il est originaire et dans lequel il avait longtemps milité. Soutenue par les militants et l'hebdomadaire Le Travailleur catalan, la liste communiste devance les listes socialiste et radicale avec 42 612 voix sur 106 614 suffrages exprimés. Le 2 juin 1946, Léo Figuères est réélu membre de l'Assemblée constituante avec cette fois-ci 40 773 voix sur 106 721 suffrages exprimés.
Au Palais-Bourbon, le jeune député des Pyrénées-Orientales, secrétaire d'âge sous la première Constituante, est naturellement nommé membre du Conseil provisoire de la jeunesse, et de la commission de l'Education nationale et des beaux-arts, de la jeunesse, des sports et des loisirs sous les deux Constituantes. Il intervient assez peu dans les débats si ce n'est sous la forme de questions au Gouvernement ou pour défendre l'intérêt de ses mandants. Notons, le 30 septembre 1946, le dépôt d'une proposition de loi tendant à fixer à 23 ans l'âge de l'éligibilité aux Assemblées ou collèges électoraux élus au suffrage universel et direct.
Pour assurer pleinement les fonctions de Secrétaire général de l'Union de la Jeunesse républicaine de France et de directeur de son hebdomadaire l'Avant-Garde, Léo Figuères abandonne aux élections législatives la tête de liste à André Tourné, lui-même se présentant les 10 novembre 1946 et 17 juin 1951, sans espoir d'être élu en deuxième position.
Son départ du Palais-Bourbon ne s'accompagne pas d'un désintérêt pour la politique. Bien au contraire. Membre suppléant du Comité central du Parti communiste français de 1945 à 1956, puis titulaire de 1956 à 1976, Léo Figuères joue au niveau national et international un rôle très important dans la lutte contre la politique d'endiguement pratiqué par le Département d'Etat américain et ses alliés, à commencer par la France. Son action contre la guerre d'Indochine l'oblige à entrer à nouveau dans la clandestinité. Il représente à Bucarest le Parti communiste français au Bureau d'information (Kominform) en 1952. De retour en France en 1954, il est arrêté pour le motif de « démoralisation de l'armée et de la nation » en 1956. Son procès, ouvert en 1957, fut renvoyé sine die.