Léon, Martin Fourichon

1809 - 1884

Informations générales
  • Né le 10 janvier 1809 à Thiviers (Dordogne - France)
  • Décédé le 23 novembre 1884 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Assemblée Nationale
Législature
Mandat
Du 8 février 1871 au 7 mars 1876
Département
Dordogne
Groupe
Centre droit

Mandats au Sénat ou à la Chambre des pairs

Sénateur
du 10 décembre 1875 au 23 novembre 1884

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Membre du gouvernement de la Défense nationale en 1871, ministre et sénateur inamovible de 1875 à 1884, né à Thiviers (Dordogne) le 10 janvier 1809, mort à Paris le 23 novembre 1884, il entra à l'Ecole navale en 1824 et passa successivement par tous les grades de la hiérarchie : aspirant en 1826, enseigne en 1829, lieutenant en 1833, capitaine de corvette en 1843, capitaine de vaisseau en 1848, il alla quelque temps en Algérie et fut envoyé comme gouverneur à Cayenne (1852).

Contre-amiral en 1853, il remplit ensuite les fonctions de major-général à Brest, commanda la station de l'Océan Pacifique, et, après avoir été chargé de la direction de la marine à Alger, fut rappelé dans la Méditerranée, avec le grade de vice-amiral (17 août 1859). Il devint, en outre, membre du conseil d'amirauté et président du conseil des travaux de la Marine (février 1864).

Commandant en chef de l'escadre d'évolutions (mars 1870), il fut placé, au début de la guerre de 1870-71, à la tête de l'escadre d'opérations de la mer du Nord sur le Magnanime ; mais il ne put que bloquer dans le port de Jahde la flotte prussienne qui s'y était réfugiée.

Après le 4 septembre, l'amiral Fourichon fut nommé ministre de la Marine par le gouvernement de la Défense nationale. Le 16, il se rendit à Tours auprès de MM. Glais-Bizoin et Crémieux ; là, il exerça pendant quelque temps, à titre intérimaire, les fonctions de ministre de la Guerre, en même temps que celles de ministre de la Marine, et eut à s'occuper de l'organisation de la première armée de la Loire. La subordination de l'autorité militaire à l'autorité civile fit qu'il abandonna (5 octobre) à Crémieux l'intérim de la Guerre, en attendant l'arrivée de Gambetta. Il s'associa, d'ailleurs, comme membre du gouvernement, à tous les décrets de la Délégation, tels que la création d'un gouvernement civil en Algérie, la restitution aux trois départements d'Alger, d'Oran, de Constantine, du droit d'élire des députés, la dissolution des conseils généraux, l'inéligibilité des fonctionnaires de l'empire déchu à l'Assemblée nationale, etc. L'amiral Fourichon appartenait à l'opinion orléaniste.

Elu, le 8 février 1871, le 10e et dernier de la liste conservatrice, par 73 293 voix (97 443 votants, 149 476 inscrits) représentant de la Dordogne à l'Assemblée nationale, il prit place au centre droit, vota pour les prières publiques, pour le pouvoir constituant de l'Assemblée, contre la dissolution, pour le gouvernement du 24 mai. Il prit quelquefois la parole, notamment pour soutenir, avec succès, l'amendement qui rendait aux colonies leurs quatre députés. Il se sépara toutefois de ses amis politiques pour appuyer la proposition du centre gauche en faveur de l'organisation définitive de la République, ainsi que l'amendement Wallon et l'ensemble des lois constitutionnelles. Il se fit alors inscrire au groupe Lavergne et se rallia aux républicains. Ce mouvement le fit porter aux élections sénatoriales sur la liste des gauches.

Il fut élu sénateur inamovible, le 18e sur 75, par l'Assemblée nationale, avec 346 voix (690 votants).

Le 9 mars 1876, l'amiral Fourichon fut appelé à prendre le portefeuille de la Marine dans le cabinet Dufaure-Ricard, qui se retira le 11 décembre pour faire place au cabinet Jules Simon. Il resta ministre de la marine dans la nouvelle combinaison (du 12 décembre 1876 au 16 mai 1877), reprit, lors de la chute du ministère, sa place sur les bancs du Sénat, et s'abstint lors du vote sur la demande de dissolution de la Chambre des députés présentée par le gouvernement du 16 mai.

Il continua de voter, tantôt avec la droite, tantôt avec la gauche, soutint le ministère Dufaure, et n'eut plus à la Chambre haute qu'un rôle effacé.

Grand-croix de la Légion d'honneur du 3 juillet 1877.