Raoul Francou
1890 - 1948
Né le 16 août 1890 à Marseille (Bouches-du-Rhône)
Décédé le 29 janvier 1948 à Salon-de-Provence (Bouches-du-Rhône)
Membre de la première Assemblée nationale constituante (Bouches-du-Rhône)
Raoul Francou est né à Marseille le 16 août 1890 dans un milieu modeste. Son père, employé de commerce, et sa mère couturière, s'établissent à Salon de Provence en 1895 où il fréquente l'école publique et passe son brevet élémentaire.
De 1905 à 1915, il est employé de commerce et, très vite, il devient membre actif de l'oeuvre de la Jeunesse Catholique à laquelle il consacre tous ses loisirs avant de militer à l'Association catholique de la jeunesse française dont il deviendra par la suite président régional.
A l'issue de la première guerre mondiale, où il est mobilisé comme simple 2e classe, il épouse Denise Giraud, militante chrétienne comme lui. C'est grâce à son soutien qu'il pourra mener à bien ses nombreuses activités. Ils auront dix enfants.
De retour à la vie civile, il, fonde une maison de commerce d'huiles, de savons et de cafés « La Cité nouvelle » qui ne se veut pas une entreprise ordinaire mais une communauté chrétienne de travail et une source de financement pour les œuvres sociales. Le personnel y bénéficie d'avantages, tels que les allocations familiales et la participation aux bénéfices, que les autres travailleurs ne connaîtront que bien plus tard. Dans le même esprit, Raoul Francou dirigera aussi la fabrique de liqueurs créée par les moines de Senanques.
Ses qualités humaines et professionnelles lui valent non seulement d'être élu président du syndicat de commerce des huiles, savons et cafés, mais aussi juge au Tribunal de commerce, administrateur de la Caisse d'épargne et conseiller de la Banque de France à Salon.
Journaliste bénévole au Petit Régional, hebdomadaire local d'inspiration démocrate chrétien, il en prend la direction en 1923. L'année suivante il adhère au Parti démocrate chrétien et y milite activement jusqu'en 1940.
Chef de la résistance locale pendant l'occupation, c'est tout naturellement qu'il est porté à la présidence du Conseil municipal en 1944 et qu'il est élu maire de Salon de Provence aux élections de mai 1945.
Aux élections du 21 octobre 1945 pour la première Assemblée nationale constituante, le MRP le présente en tête de liste dans la deuxième circonscription des Bouches-du-Rhône. Avec 22,1 % des suffrages exprimés, les démocrates chrétiens sont nettement distancés par la SFIO (41,4 %) et le Parti communiste (33,5 %) et n'obtiennent qu'un seul des quatre sièges à pourvoir.
A l'Assemblée nationale constituante, Raoul Francou est nommé à la Commission des affaires économiques, des douanes et des conventions commerciales. Il n'intervient pas en séance. Avec son groupe, il vote les nationalisations mais s'oppose au projet de Constitution de la IVe République qui sera rejeté par le référendum du 5 mai 1946.
C'est à sa demande que le MRP ne le fait figurer qu'en quatrième position sur la liste qu'il présente dans la deuxième circonscription des Bouches-du-Rhône aux élections du 2 juin 1946 pour la seconde Assemblée nationale constituante. Avec 25 % des voix, les Chrétiens démocrates progressent de trois points mais n'obtiennent toujours qu'un seul siège pour la circonscription.
Comme il le souhaitait, Raoul Francou peut à nouveau se consacrer à ses concitoyens. Il est réélu maire de Salon-de-Provence.
Il meurt, frappé d'une angine de poitrine, le 29 janvier 1948 alors qu'il effectuait les démarches à la Préfecture des Bouches-du-Rhône pour la construction des premières HLM de la ville.
Raoul Francou était chevalier de la Légion d'honneur.