Thadée Gabrielli

1856 - 1940

Informations générales
  • Né le 8 août 1856 à Tralonca ( - France)
  • Décédé le 10 avril 1940 à Compiègne (Oise - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
VIIIe législature
Mandat
Du 27 avril 1902 au 31 mai 1906
Département
Corse
Groupe
Gauche démocratique
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
IXe législature
Mandat
Du 6 mai 1906 au 21 janvier 1909
Département
Corse
Groupe
Gauche démocratique

Mandats au Sénat ou à la Chambre des pairs

Sénateur
du 1er janvier 1909 au 1er janvier 1920

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 (Jean Jolly)

Né le 7 août 1856 à Tralonca (Corse), mort le 10 avril 1940 à Compiègne (Oise).

Député de la Corse de 1902 à 1909.

Sénateur de la Corse de 1909 à 1920.

Thadée Gabrielli, né à Tralonca le 7 août 1856 d'une vieille famille de la région de Corte, fit ses études classiques à Bastia et ses études de droit à Aix-en-Provence. Licencié en 1879, il s'inscrivit d'abord comme avocat près la Cour d'appel de Bastia, au barreau de Corte.

Sa carrière politique commence en 1886 où il est élu, le 1er août, conseiller général du canton de Sermano contre une forte opposition. Il fut réélu mais alors sans concurrent, à l'unanimité, en 1892 et 1898. Très actif, il fut rapporteur des chemins vicinaux, rapporteur général du budget, membre de la commission départementale et, à plusieurs reprises, secrétaire ou vice-président de l'assemblée départementale.

En août 1892, Thadée Gabrielli était entré dans la magistrature. Successivement procureur de la République près le tribunal de Sartène, puis près le tribunal d'Ajaccio, il devint en 1901 avocat général près la Cour d'appel de Bastia.

En 1902, après avoir, par esprit de discipline républicaine renoncé à se présenter à Corte contre le député sortant, Giacobbi, il se présenta comme candidat républicain aux élections législatives du 27 avril, dans la circonscription de Sartène. Il fut élu par 5.955 voix, sur 7.044 votants (et 11.602 inscrits) contre 748 voix à Jean-Paul Susini, nationaliste, 80 à Martin Serra et 11 à Sinoncelli. Il s'inscrivit au groupe de l'union démocratique.

Au renouvellement de 1906, dans le même arrondissement de Sartène, la lutte fut plus vive. Le 20 mai, sur 12.807 inscrits et 8.312 votants, Gabrielli obtenait 4.228 voix et son seul concurrent Quilichini 4.085. Mais il avait la majorité absolue et fut proclamé élu. Malgré la protestation de Quilichini, soutenue en séance publique par le député Suchetet, l'élection fut validée le 9 juillet à main levée.

En 1909, profitant d'une élection partielle destinée à remplacer deux sénateurs de la Corse, Ranc et Emmanuel Arène, décédés en août 1908, Gabrielli quitte la Chambre des députés pour le Sénat. II est en effet élu le 3 janvier avec Nicolas Péraldi. Sur 790 inscrits et 771 votants, il y avait eu 678 voix pour Gabrielli, 530 pour Péraldi, 259 pour Dominique Forcioli et 21 pour divers autres candidats.

Au renouvellement triennal de 1912, Gabrielli fit liste commune avec Paul Doumer et Gavini et la liste fut élue en entier contre celle de M. de Casabianca. Les chiffres avaient été les suivants : Inscrits 792, votants 776, Doumer 455 voix, Gavini 450, Gabrielli 426, Casabianca 320, Pugliesi-Conti 213, Giacobbi 211, Cuneo d'Ornano 122 et Decori 81. Malgré les protestations des anciens sénateurs, Casabianca et Giacobbi qui invoquèrent des actes de corruption sans en apporter de preuves formelles, l'élection fut validée par le Sénat.

Sans attendre la fin de son mandat qui était renouvelable en janvier 1921, Thadée Gabrielli démissionna le 8 novembre 1920. Il avait en effet, le mois précédent, sollicité sa réintégration dans la magistrature et, nommé juge au tribunal civil de la Seine, il devait, pour incompatibilité, abandonner son siège de sénateur.

Ainsi s'achevait une vie parlementaire de dix-neuf années consacrées essentiellement à la défense des intérêts de la Corse. Il intervient régulièrement, notamment au moment de la discussion budgétaire, en faveur des routes forestières et des chemins de fer de Ghisonaccia à Bonifacio, du pénitencier de Castelluccio et de la commune de Petreto-Bicchisano, de l'assainissement de la côte orientale ou du service militaire. D'ailleurs les affaires de la mer, dans leur ensemble, retiennent son attention : il fait partie de la commission de la marine et participe fréquemment à la discussion du budget de la marine, rapporte des projets de loi sur le remorquage, sur le code de justice pour l'armée de terre et de mer, sur la vente des terrains dans les îles du littoral, sur l'organisation du corps des officiers de marine. Le juriste intervient sur le recrutement des magistrats, fait partie de la commission de procédure civile, de la commission chargée de revoir l'article 1558 du Code civil. Il avait en outre appartenu à la commission des postes, à la commission d'initiative parlementaire, à la commission de comptabilité et à la commission chargée par la Chambre des députés, en 1903, d'examiner les complicités politiques dénoncées dans l'affaire Humbert.

Thadée Gabrielli, inscrit au groupe de la gauche démocratique, manifesta dans tous ses votes un républicanisme modéré mais convaincu.

Quand il se retire de la vie politique il a 64 ans. Il consacre encore six ans à la magistrature avant de cesser ses fonctions de juge au tribunal de la Seine le 8 août 1926.

Thadée Gabrielli mourut à Compiègne le 10 avril 1940 dans sa quatre-vingt-cinquième année.