Jules, Gabriel Gacon

1847 - 1914

Informations générales
  • Né le 8 octobre 1847 à Le donjon (Allier - France)
  • Décédé le 21 novembre 1914 à Le donjon (Allier - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
Ve législature
Mandat
Du 6 octobre 1889 au 14 octobre 1893
Département
Allier
Groupe
Gauche démocratique
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
VIe législature
Mandat
Du 20 août 1893 au 31 mai 1898
Département
Allier
Groupe
Gauche démocratique
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
VIIe législature
Mandat
Du 8 mai 1898 au 31 mai 1902
Département
Allier
Groupe
Gauche démocratique
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
VIIIe législature
Mandat
Du 27 avril 1902 au 31 janvier 1903
Département
Allier
Groupe
Gauche démocratique

Mandats au Sénat ou à la Chambre des pairs

Sénateur
du 1er janvier 1903 au 1er janvier 1914

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 (Jean Jolly)

Né le 8 octobre 1847 au Donjon (Allier), mort le 21 novembre 1914 au Donjon.

Député de l'Allier de 1889 à 1903.

Sénateur de l'Allier de 1903 à 1914.

Il ne semblait point promis à de hautes fortunes, l'enfant qui naquit au foyer des Gacon, le 8 octobre 1847, dans la petite ville du Donjon, non loin de Vichy (Allier). Son père était artisan chaudronnier. Néanmoins, le petit Jules fit preuve à l'école d'un esprit si délié, si prometteur, que le chaudronnier n'eut pas le cœur de lui refuser ses chances. Il l'envoya au lycée de Moulins. 11 se trouvait à Paris depuis trois ans, étudiant en médecine, lorsque la guerre de 1870 éclata. Gacon fit toute la campagne en qualité d'aide-chirurgien à l'ambulance de l'Allier. Le 25 novembre 1878 il fut reçu docteur en médecine, sur quoi il retourna au Donjon et y ouvrit un cabinet.

La question sociale le passionnait. À peine installé, il rallia le parti des républicains et se signala aux yeux de ses concitoyens comme un de ses plus ardents militants. Aussi bien, lorsque, en 1881, il s'agit, par élection partielle, de remplacer un conseiller municipal décédé, c'est la République, en la personne du docteur Jules Gacon, que le Donjon envoie siéger à la mairie, et pour toujours, jusqu'à sa mort. De même, élu deux ans plus tard, en 1883, conseiller général du canton du Donjon, il ne quittera plus l'assemblée départementale, chaque fois réélu, et de plus en plus triomphalement. Voilà d'ailleurs l'un des traits de la carrière politique de Gacon : pas un mandat ne lui fut confié par l'électeur dans lequel il ne devint, pour ainsi dire, inamovible.

Aux élections législatives de 1889, on est au plus fort de la fièvre boulangiste. Aussi bien Jules Gacon, candidat, ne balance-t-il pas à attaquer de front : « Mon premier devoir, proclame-t-il dans sa circulaire électorale, sera de sauvegarder la République attaquée par la coalition des partis monarchiste et impérialiste, alliés à un général prévaricateur ». Le candidat boulangiste, Ernest Olivier, ne put rien contre le talent, la fougue et la jeunesse de Gacon. Sur 29.070 inscrits et 21.397 votants, 12.967 voix allèrent à Gacon, 8.039 à Olivier. Victoire donc dès le premier tour.

A la Chambre, où il s'inscrit au groupe de la gauche démocratique, Jules Gacon commence une assez longue période d'apprentissage parlementaire. Il semble qu'il ait réservé le meilleur de lui-même au travail des commissions dont il fut membre, portant spécialement son attention sur les problèmes, alors tout à fait à l'ordre du jour, des chemins de fer.

En 1893, les élections législatives étaient fixées au 20 août, et le maire du Donjon trouvait sur sa route le même Ernest Olivier qu'en 1889, boulangiste devenu libéral. Or, quoique le nombre des votants eut diminué de plus de deux mille, Gacon trouvait à augmenter le nombre de ses suffrages, avec 13.048 voix, Olivier tombant à 5.484.

Il subit toutefois aux élections sénatoriales, en 1894, son premier insuccès. Les législatives du 8 mai 1898 lui offrirent une belle revanche, et au premier tour comme de coutume : 16.300 voix contre 8.444 à un « républicain progressiste » Paul Debray et 21 au socialiste Morand.

Cependant, la position parlementaire du maire du Donjon n'a pas cessé de s'affermir. Son autorité, son prestige, les élections législatives du 27 avril 1902 allaient les consacrer de la plus éclatante façon. Se dressait contre le sortant un général, Meyssonnier, réputé « libéral antiministériel ». Or, fait extraordinaire, dans nombre de communes, Meyssonnier ne récolte pas une voix, toutes allant à Gacon. Au total, sur 31.941 inscrits et 25.615 votants, le résultat fut de 18.380 voix pour Gacon contre 6.889 au général et 38 à Archimbaud, socialiste. C'était la plus belle élection de ces législatives. Ce ne fut qu'une voix dans la presse pour célébrer Jules Gacon « premier élu de France ». D'aucuns ne voulurent point arrêter la louange qu'ils ne l'eussent sacré « Bayard de la démocratie ».

Entre temps, son « patron » de naguère, le sénateur Cornil, avait perdu du crédit à proportion que le maire de Donjon en gagnait. Ce fut d'un mouvement, pour ainsi dire national, que Jules Gacon, le 22 août 1898, lui ravit la présidence du Conseil général de l'Allier, présidence qu'il assumera évidemment jusqu'à la fin de ses jours, sans interruption, et il se présentait contre lui aux élections sénatoriales, le 4 janvier 1903. Ce ne fut l'affaire que d'un tour : 495 voix, Cornil n'en comptait que 236.

Avant de donner sa démission de député, Gacon n'avait point manqué de soutenir de son mieux la politique du cabinet Combes. C'est également en combiste résolu qu'il fait son entrée au Sénat, au début de 1903 : la laïcité, comme toutes les réformes inaugurées au début du siècle, n'y eurent pas meilleur défenseur. Toutefois, de très nombreux sujets encore retiennent son attention : le budget de l'agriculture, l'état sanitaire de l'armée, l'assistance obligatoire aux vieillards, aux infirmes et aux incurables privés de ressources. Mais c'est encore sur la question des chemins de fer qu'il laissera son œuvre la plus considérable. Aux yeux du Sénat, il passe tout à fait pour un spécialiste.

Enfin, en 1909 et 1910, il se bat ardemment en faveur des retraites ouvrières, sujet qui lui tient à cœur depuis longtemps.

Au renouvellement du 7 février 1912, Jules Gacon fut réélu sénateur un peu moins facilement qu'en 1903 puisqu'il fallut un second tour, mais c'est finale ment par 501 voix sur 824 votants qu'il triompha.

Déjà, malheureusement, la maladie l'affaiblissait qui devait l'emporter deux ans plus tard, en sorte qu'il prit beaucoup moins de part aux travaux du Sénat. Il mourut dans sa maison du Donjon le 21 novembre 1914. Il avait 67 ans.