André Gautier

1908 - 1983

Informations générales
  • Né le 26 avril 1908 à Breloux-la-crèche (Deux-Sèvres - France)
  • Décédé le 16 avril 1983 à La seyne-sur-mer (Var - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
Ire Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 21 octobre 1945 au 10 juin 1946
Département
Seine-et-Marne
Groupe
Communiste
Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
2e Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 2 juin 1946 au 27 novembre 1946
Département
Seine-et-Marne
Groupe
Communiste
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
Ire législature
Mandat
Du 10 novembre 1946 au 4 juillet 1951
Département
Seine-et-Marne
Groupe
Communiste
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIe législature
Mandat
Du 17 juin 1951 au 1er décembre 1955
Département
Seine-et-Marne
Groupe
Communiste
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 2 janvier 1956 au 8 décembre 1958
Département
Seine-et-Marne
Groupe
Communiste

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1940 à 1958 (La documentation française)


Né le 26 avril 1908 à Breloux-la-Crèche (Deux-Sèvres)

Décédé le 16 avril 1983 à La Seyne-sur-Mer (Var)

Membre de la première et de la seconde Assemblée nationale constituante (Seine-et-Marne)

Député de Seine-et-Marne de 1946 à 1958

André Gautier, né le 26 avril 1908 à Breloux-la-Crèche, dans les Deux-Sèvres, inscrit tout son parcours politique dans le sillage du Parti communiste : issu d'un milieu modeste- son père est fonctionnaire au ministère de la justice -, il milite au Parti dès 1925, à dix-sept ans. A l'origine ouvrier du bâtiment, André Gautier devient employé à la sécurité sociale, mais interrompt toute activité professionnelle pour s'engager en Espagne, dès 1935, dans les Brigades internationales.

Lorsque éclate la seconde guerre mondiale, André Gautier combat dans les autos-mitrailleuses ; puis, dès les premiers jours de l'Occupation, refusant la soumission, il organise les premiers groupes armés de la Résistance en Seine-et-Marne ; mais, engagé parmi les Francs Tireurs Partisans Français, il se fait arrêter et enfermer, deux ans et demi durant, en tant qu'interné politique, dans les prisons de la Santé, de Fresnes, puis de Compiègne.

Son activité dans la Résistance lui vaut de nombreuses décorations : Croix de guerre 1939-1945, il est aussi titulaire de la Croix du Combattant Volontaire et de la Médaille de la Résistance ; elle lui vaut aussi de participer à diverses structures issues de la Résistance : homologué lieutenant à la Libération, André Gautier devient membre du Comité Départemental de la Libération de la Seine-et-Marne, puis président de la Fédération départementale des déportés, internés, résistants et patriotes.

Au lendemain de la guerre, André Gautier cesse toute activité professionnelle pour se consacrer exclusivement au combat politique : secrétaire de la Fédération communiste de Seine-et-Marne de 1945 à 1957, il se fait élire en octobre 1945, dans ce département, député de la première Assemblée nationale constituante, en seconde position sur la liste du Parti Communiste qui obtient un peu plus de 60 151 voix sur 201 085 suffrages exprimés ; et lorsque la France retourne aux urnes, en juin 1946, pour élire une seconde Assemblée nationale constituante, André Gautier est de nouveau élu, tandis que sa liste consolide ses positions par l'apport de près de 5 000 voix supplémentaires. Durant ces deux courts mandats, André Gautier est nommé membre de la Commission de la reconstruction et des dommages de guerre ; de fait, la très grande partie de son activité parlementaire se concentre autour des questions relatives au statut des résistants et à la reconstruction du pays. En témoigne sa longue intervention du 15 mars 1946 à la tribune de l'Assemblée : « En temps de guerre, personne ne s'aviserait de rogner sur les dépenses militaires. Eh bien ! la bataille de France, maintenant, c'est la bataille pour la reconstruction du pays. il nous faut la gagner et pour cela ne pas faire des économies sur le budget de la reconstruction ».

André Gautier sollicite le renouvellement de son mandat lors des élections législatives du 10 novembre 1946 ; les 70 393 voix obtenues par la « liste du parti communiste et d'Union républicaine et résistante », sur laquelle il figure en deuxième position, lui assurent sans peine sa réélection. Il conserve alors, à l'Assemblée, les domaines de compétence qui étaient les siens, mais aborde aussi les questions relatives au fonctionnement de la justice ; à ce titre, il est élu le 18 novembre 1947 juge titulaire de la Haute cour de justice. André Gautier est nommé membre de la Commission de la reconstruction et des dommages de guerre, de la Commission de l'intérieur, de la Commission de la justice et de la législation ; l'amendement qu'il dépose le 21 novembre 1950, tendant à ne pas appliquer aux amnistiés la loi sur les dommages de guerre, est caractéristique de son souci constant de préserver les intérêts de la Résistance : « ... il ne nous semble pas possible d'admettre que des gens qui portent une lourde responsabilité dans les malheurs de notre pays, par conséquent dans les destructions qu'il a subies, puissent obtenir réparation de leurs propres dommages ». André Gautier vote la confiance à Léon Blum (17 décembre 1946), s'abstient volontairement sur le statut de l'Algérie (27 août 1947) et refuse le texte du gouvernement sur les écoles privées des houillères nationalisées (14 mai 1948) ; il vote contre le plan Marshall (7 juillet 1948) et contre le projet relatif à la constitution du conseil de l'Europe (9 juillet 1949) ; il vote aussi contre la ratification du pacte Atlantique (26 juillet 1949) et enfin contre la réforme électorale instituant le régime des apparentements (7 mai 1951).

La législature suivante voit André Gautier conserver sans peine son siège de député, toujours sous les couleurs du Parti communiste ; il est réélu en deuxième position sur la liste communiste conduite par Laurent Casanova, avec 62 012 voix sur 200 464 suffrages exprimés; nommé de nouveau à la Commission de justice et de législation, son activité parlementaire se concentre alors notamment autour de la dénonciation de la mansuétude de l'amnistie à l'égard des collaborateurs ; il prend part, en octobre 1952, aux débats qui s'élèvent autour de la proposition de loi portant amnistie, et intervient lors du dépôt de nombreux amendements (amendements tendant à n'amnistier que les condamnés à un an de prison ; à excepter de l'amnistie les coupables de meurtres, de dénonciation ou ceux qui ont exposé des personnes à une arrestation). André Gautier se penche aussi sur les questions relatives au fonctionnement du système pénitentiaire ; le projet de loi qu'il dépose le 9 décembre 1952 avec MM. Linet, Cagne, Gravoille et Du-puy, tendant à exonérer les chômeurs du paiement de leur loyer, témoigne par ailleurs de la constance de ses préoccupations sociale. André Gautier vote contre la loi Barangé-Marie (21 septembre 1951) et contre la CECA (13 décembre 1951) ; il accorde sa confiance à Pierre Mendès-France (17 juin 1954), s'oppose à la CED (30 août 1954), et vote contre le cabinet Faure (23 février 1955).

André Gautier conserve son siège de Seine-et-Marne en 1956, lorsque les Français élisent la troisième Assemblée législative : la liste du Parti communiste français sur laquelle il figure, toujours en seconde position derrière Laurent Casanova, obtient 69 989 voix sur 225 658 suffrages exprimés. André Gautier est nommé membre, puis, en octobre 1957, vice-président de la Commission de la justice et de législation. Durant ce cinquième mandat, il étend le champ de ses interventions aux questions relatives au logement, à l'urbanisme et surtout à la politique algérienne du Gouvernement. André Gautier vote la confiance à Guy Mollet (31 janvier 1956), et vote contre le projet de loi portant ratification des traités instituant la CEE et l'Euratom (9 juillet 1957) ; il vote contre les pouvoirs spéciaux en Algérie (12 novembre 1957) refuse la confiance à Charles de Gaulle (1er juin 1958) et vote contre les pleins pouvoirs (2 juin 1958).

Mais l'Assemblée n'est pas le seul théâtre des activités politiques d'André Gautier ; à côté de ses mandats législatifs, André Gautier exerce aussi des mandats municipaux : adjoint au maire de Melun de 1947 à 1953, il demeure, après cette date, au conseil municipal de cette ville.

Candidat aux élections législatives de novembre 1958, André Gautier n'est pas réélu.

Il décède le 16 avril 1983 à La-Seyne-sur-Mer.