Louis Gérard-Varet

Né le 20 août 1860 à Paris.

Député de la Côte-d'Or de 1906 à 1910.

Né à Paris, fils d'agriculteurs aisés, il revint à l'agriculture après ses études secondaires. Mais, poussé par ses anciens maîtres, il continua dans l'enseignement supérieur où, tantôt enseignant tantôt boursier, il atteindra le niveau de l'agrégation (philosophie) et du doctorat ès lettres. Après avoir enseigné dans divers lycées il fut nommé, en 1899, à la faculté des lettres de Dijon. Il commence alors à étendre ses activités. En 1899, il publie L'ignorance et l'irréflexion ; d'autre part, il donne plusieurs articles à la Revue bourguignonne de l'enseignement supérieur ; il collabore à la Revue philosophique et à la Revue internationale de l'enseignement ; enfin, en 1903, il fonde le cercle laïc dijonnais.

Le 28 octobre 1906, au cours d'une élection partielle, il succède à M. Debussy, décédé, au siège de la circonscription de Semur d'où sa famille est originaire. Il a obtenu au second tour 5.917 voix contre 4.177 à M. Benoist et 4.075 à M. Lefol. Comme son prédécesseur, il s'inscrit à la gauche radicale socialiste. Profitant de son mandat, il déploie une activité intense : c'est évidemment l'enseignement qui l'absorbe au premier chef : affirmation de la laïcité développement des bourses, de l'enseignement agricole dans les écoles primaires supérieures et les collèges, accroissement des effectifs enseignants, mixité de l'enseignement primaire, telles sont ses principales thèses. Mais son dynamisme le pousse à s'intéresser aux divers domaines de la vie économique et sociale : il s'élève contre les abus du sucrage des vins, intervient fréquemment dans les débats concernant l'impôt sur le revenu demandant notamment des allégements pour l'exploitation agricole et des déductions pour les charges de famille ; il dépose un contreprojet s'opposant à la peine de mort. Il est à la Chambre un des orateurs les plus brillants et les plus écoutés.

Cependant, il n'avait été élu en 1906 que grâce à la division de ses adversaires. Le 8 mai 1910, au second tour, il sera battu par M. Lefol, maire de Montbard, qui siégera au groupe républicain socialiste dirigé notamment par Painlevé, Millerand et Viviani. Gérard-Varet est nommé alors recteur de l'académie de Rennes, poste qu'il occupera jusqu'à sa mise à la retraite en 1930.