Hassan Gouled
1916 - 2006
Né le 15 octobre 1916 à Djibouti (Côte française des Somalis)
Sénateur de la Côte française des Somalis de 1952 à 1958
Issu d'une modeste famille d'agriculteurs, Hassan Gouled a fait ses premières armes politiques au sein du Conseil de la République.
Lorsque son pays accédera à l'indépendance, il y assumera les plus hautes fonctions.
De 1929 à 1935, il fréquente l'école publique de Djibouti, puis trouve un poste d'apprenti préparateur en pharmacie à l'Hôpital Colonial.
En 1937, il entre comme magasinier aux établissements Dubois, qu'il quitte en 1942 pour devenir aide-comptable à l'Usine électrique, puis, en 1947, pour s'engager à l'Union Commerciale et Industrielle de Djibouti.
Mis en cause pour sa participation supposée à des incidents survenus en 1949 dans le territoire, il est placé sous mandat de dépôt, à la fin du mois d'août, puis mis en liberté provisoire en novembre. Un non-lieu sera rendu sur cette affaire en 1951.
Il choisit alors de se rendre en France, en compagnie d'un autre dirigeant Issa, Mahmoud Harbi, et y séjourne de janvier à avril 1950.
De retour à Djibouti, il est élu au Conseil représentatif du Territoire, et accède à la vice-présidence de cette assemblée, en octobre 1950. Il est également membre de la Commission Permanente d'octobre 1950 à mai 1952.
C'est fort de cette notoriété qu'il se présente, le 25 mai 1952, au Conseil de la République : avec 14 voix sur 23 suffrages exprimés, il remporte le siège à pourvoir sur le sortant, Ali Dj amah.
Il rejoint alors le groupe du Rassemblement d'Outre-mer, et siège à la Commission du travail, et à celle de la France d'Outre-mer.
La plupart de ses interventions publiques sont consacrées aux problèmes de son Territoire ; ainsi s'exprime-t-il, en juillet 1953, dans les débats consécutifs à ses propositions de résolution relatives à la situation des marins de commerce originaires des territoires d'outre-mer, et aux victimes de la Résistance de 1941, en Côte française des Somalis.
Il reprend ce dernier thème en 1954, et évoque le protocole signé entre l'Ethiopie et la France, protocole qui avait conduit à la cession du territoire d'Afambo, situé en Côte française des Somalis. L'année suivante, il est chargé par la Commission de la France d'Outre-mer du rapport sur sa proposition de résolution tendant à la création d'une cale de radoub à Djibouti ; il intervient également dans la discussion budgétaire en évoquant l'insuffisance de l'infrastructure aérienne de la Côte française des Somalis, et la milice de Djibouti.
En 1956, il est l'auteur d'un rapport d'enquête, fait au nom de la Commission de la France d'Outre-mer, sur la situation des marins en chômage originaires des territoires d'outre-mer, et intervient sur les pouvoirs spéciaux en Algérie, le projet de loi-cadre sur l'outre-mer, la composition des assemblées territoriales, l'aide financière à apporter à la Côte française des Somalis - c'est lui qui avait déposé une proposition de résolution en ce sens -, les mesures propres à élever le niveau de l'enseignement dans ce territoire, ainsi que sur le renouvellement de l'Assemblée représentative.
Il s'exprime également sur la composition de cette assemblée, les réformes politiques dans les territoires d'outre-mer, et la procédure d'expropriation spéciale qui y est appliquée.
Absent pour congé lors des votes des 2 et 3 juin 1958, il n'y prend pas part.
Lors du renouvellement du Conseil de la République, le 8 juin suivant, il échoue à conserver son siège ; c'est en effet Ahmed Robleh Gourmaneh qui l'emporte, sous les couleurs du RDA, par 18 voix sur 31 suffrages exprimés.
Hassan Gouled, qui se présente au nom du Rassemblement d'outre-mer, recueille, pour sa part, 14 voix.
Cependant, son mandat au Conseil de la République laissera une trace durable dans le Territoire, et contribuera puissamment à sa formation politique.
Durant cette période, il aura su utiliser tous les moyens de procédure à sa disposition pour défendre avec vigueur les intérêts de Djibouti, ce qui facilitera son accession à la Présidence du Conseil du Gouvernement de la Côte française des Somalis, en décembre 1958.