Jacques Grésa

1898 - 1964

Informations générales
  • Né le 16 mai 1898 à Canet (Pyrénées-Orientales - France)
  • Décédé le 27 juillet 1964 à Canet (Pyrénées-Orientales - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XVIe législature
Mandat
Du 3 mai 1936 au 21 janvier 1940 *
Département
Seine
Groupe
Communiste
Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
Ire Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 21 octobre 1945 au 10 juin 1946
Département
Haute-Garonne
Groupe
Communiste
Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
2e Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 2 juin 1946 au 27 novembre 1946
Département
Haute-Garonne
Groupe
Communiste
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
Ire législature
Mandat
Du 10 novembre 1946 au 4 juillet 1951
Département
Haute-Garonne
Groupe
Communiste

* : Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936

Biographies

Né le 16 mai 1898 à Canet (Pyrénées-Orientales).

Député de la Seine de 1936 à 1940.

Fils de commerçant, Jacques Grésa est l'aîné d'une nombreuse famille. Se destinant à l'enseignement, il entre à l'Ecole normale, mais ses études sont interrompues par la guerre.

Pilote aviateur breveté, son service militaire terminé il entre par voie de concours dans l'administration des finances où il remplissait, au moment de son élection législative, les fonctions de vérificateur principal et venait de subir avec succès l'examen de contrôleur principal.

Militant dès l'origine de sa vie administrative dans le mouvement syndical, la confiance de ses camarades le place à divers postes de direction, notamment dans le syndicat national des contributions indirectes.

Entré au parti communiste en 1925, il est membre du bureau régional du Languedoc et se présente, en mai 1935 aux élections pour le conseil municipal de Paris et le conseil général de la Seine, dans le XIXe arrondissement (quartier du pont de Flandre), battant le député de la circonscription, M. Martineau-Deplat, qui s'était substitué au conseiller sortant, M. Lhenry.

Invalidé par décision du Conseil d'Etat, à la veille des élections sénatoriales, en même temps que ses amis Auguet et Bossus, il est réélu dès le premier tour, le 1er décembre 1935.

Secrétaire du groupe communiste à l'Hôtel de ville, il est membre de la 2e commission du conseil municipal, de la commission des Beaux-arts et du contrôle des travaux au conseil général. Aux élections législatives des 26 avril et 3 mai 1936, sa candidature est présentée dans la 2e circonscription du Ier arrondissement. Au premier tour, sur 16.590 inscrits, 14.883 votants et 14.592 suffrages exprimés, il recueille 6.075 voix, devancé de 58 voix par M. Martineau-Deplat, député sortant radical-socialiste (6.131 voix) et suivi de M. Périgaud, S.F.I.O., 1.219 voix, de M. Marron (républicain national indépendant) 522 voix et de M. Chevrier 376 voix, divers autres candidats recueillant 257 voix.

L'accord électoral du Front populaire et le jeu des désistements le laisse face à face avec M. Martineau-Déplat qu'il bat cette fois de 437 voix (7.504 contre 7.067) sur 14.770 votants et 14.577 suffrages exprimés. Membre de la commission des finances, il est rapporteur du budget de l'Imprimerie nationale et intervient à plusieurs reprises dans les débats économiques et financiers (réforme fiscale, en 1936, réforme des impôts directs en février 1938, redressement financier en avril et octobre 1938) pour demander un allégement de la charge fiscale des travailleurs et des petites gens grâce à une c taxation plus sévère des riches ».

Au cours des débats budgétaires pour les trois exercices 1937, 1938 et 1939, il intervient en faveur de diverses catégories d'agents de l'Etat, réclamant l'octroi de certaines indemnités pour le personnel de l'administration des finances, l'amélioration des finances, l'amélioration des retraites ouvrières de l'Imprimerie nationale et celle de la situation des auxiliaires.

A la suite du pacte germano-soviétique et de la dissolution du parti communiste par le gouvernement de M. Daladier, Jacques Grésa est l'un des 27 députés communistes qui, pour avoir voulu reconstituer leur parti, furent déchus de leurs mandats de parlementaire le 21 janvier 1940. M. Grésa fut condamné et transféré dans le Sud algérien.



Né le 16 mai 1898 à Canet (Pyrénées-Orientales)

Décédé le 27 juillet 1964 à Canet

Député de la Seine de 1936 à 1940

Membre de la première et de la seconde Assemblée nationale constituante (Haute-Garonne)

Député de la Haute-Garonne de 1946 à 1951

(voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, tome V, p. 1881-1882)

Après le Pacte germano-soviétique et l'interdiction du Parti communiste, Jacques Grésa participe à la création du groupe parlementaire GOPF (Groupe ouvrier et paysan français), continuation du groupe communiste. Mais il est arrêté le 8 octobre 1939, déchu de son mandat le 21 janvier 1940, et enfin condamné par le tribunal militaire de Paris le 3 avril 1940 à cinq ans de prison, 4 000 francs d'amende et cinq ans de privation de ses droits civiques. Il effectue sa peine d'abord à la prison de Poitiers, puis à Maison-Carrée en Algérie.

Ce sont les troupes anglo-américaines qui le libèrent en 1942. Il devient alors directeur du cabinet de Fernand Grenier, commissaire de l'Air dans le gouvernement d'Alger. Ses qualités d'organisateur impressionnent Charles Tillon, ministre de l'Air, qui le prend à son tour comme directeur de cabinet.

Une fois la guerre finie, Jacques Grésa entend poursuivre une carrière politique déjà riche. Il se présente donc en Haute-Garonne aux élections à la première Assemblée nationale constituante. Il est élu, la liste communiste recueillant 59 335 voix sur 229 719 suffrages exprimés. Sa liste arrive néanmoins en deuxième position, la liste SFIO menée par Vincent Auriol l'emportant avec 80 338 voix. Lors des élections à la deuxième Constituante, le 2 juin 1946, toujours tête de liste, il est réélu, le Parti communiste recueillant 58 710 voix sur 244 991 suffrages exprimés. Cette fois, sa liste est devancée, non seulement par la liste SFIO, mais également par celle du MRP. Sa réélection est assurée à l'occasion des élections pour la première législature, le 10 novembre 1946. La liste qu'il mène obtient 62 796 voix sur 232 924 suffrages exprimés. Une fois encore, la liste SFIO, menée par Vincent Auriol l'emporte. A nouveau candidat, lors des élections du 17 juin 1951, Jacques Grésa n'est pas réélu. En effet, sa liste, bien qu'obtenant 54 827 voix sur 228 534 suffrages exprimés, soit 24 % des suffrages exprimés, est battue par la coalition des trois listes apparentées SFIO, Radicale-socialiste et MRP qui obtient 59% des suffrages exprimés et se partage les sept sièges à pourvoir.

Durant son mandat, Jacques Grésa est élu questeur, puis secrétaire de l'Assemblée nationale. Il est également nommé membre de trois commissions (des finances et du contrôle budgétaire, de la défense nationale, d'enquête sur l'accident de l'avion « Cormoran N.C. 211 »), et chargé de représenter l'Assemblée nationale au sein de la Commission centrale de classement des débits de tabac.

Jacques Grésa se montre particulièrement actif, tant par les nombreuses propositions de lois ou de résolutions qu'il dépose que par ses interventions durant les débats. Quatre domaines retiennent particulièrement son attention.

Il porte tout d'abord un intérêt particulier aux problèmes relatifs à l'aviation, tant civile que militaire. Ainsi, le 7 mars 1947, il dépose une proposition de résolution visant à améliorer la situation des aspirants de réserve de l'armée de l'air, qui donnera d'ailleurs lieu à un rapport présenté le 3 décembre 1947. De même, le 20 avril 1948, il dépose un rapport portant sur l'aviation civile et commerciale. Le 16 février 1951, il prend la parole pour présenter des observations sur le déficit d'Air France, la concurrence américaine et le statut du personnel navigant.

Les questions relatives à la fonction publique font également partie de ses préoccupations majeures. Il dépose ainsi, dès le 18 juillet 1946, une proposition de loi tendant à établir le statut général des fonctionnaires. Le 21 novembre 1947, il se soucie des veuves de fonctionnaires retraités et de leur droit à une pension de réversion. Le 9 juillet 1948, il invite, par une proposition de résolution, le gouvernement à fixer le minimum vital applicable aux fonctionnaires. Par une proposition de loi du 21 novembre 1950, il demande la revalorisation du traitement des retraites des fonctionnaires. Mais la rémunération des fonctionnaires n'est pas son seul souci, puisque le 17 juin 1949, il interpelle sur les sanctions infligées aux fonctionnaires ayant fait grève.

En outre, il veille avec grand soin à protéger les détenteurs de brevets d'invention. Ainsi, il dépose le 23 décembre 1946 une première proposition de loi relative aux brevets déposés depuis 1939 et non exploités, puis une deuxième, le 13 mai 1947, tendant à faire bénéficier les inventeurs d'une extension des délais de grâce pour le paiement des taxes d'annuités des brevets.

Mais, en tant que membre de la Commission des finances et du contrôle budgétaire, Jacques Grésa est avant tout intéressé par les questions touchant aux finances publiques. A ce titre, il prend part chaque année à la discussion du projet de loi de finances. Il fait entendre ses positions sur chaque chapitre de la loi de finances, aussi bien sur des sujets qu'il maîtrise parfaitement le 4 février 1948, il prend part à une discussion sur l'ouverture de crédits pour le reclassement de la fonction publique que sur des sujets qui lui sont, a priori, moins familiers. Il présente ainsi, le 12 février 1948, une proposition de résolution tendant au maintien des orchestres régionaux.

Comme député communiste de la Haute-Garonne, Jacques Grésa respecte scrupuleusement la discipline de vote existant au sein de son parti. Aussi, se prononce-t-il en faveur des deux projets de constitutions (19 avril et 28 septembre 1946). S'il vote la confiance au gouvernement Blum (17 décembre 1946), il la refuse au gouvernement de Paul Ramadier le 4 mai 1947, ce dernier se séparant alors de ses ministres communistes. De même, il vote contre la ratification du Plan Marshall (7 juillet 1948), contre le statut du Conseil de l'Europe (9 juillet 1949), puis contre le Pacte atlantique (26 juillet 1949). Il s'oppose à la loi instituant le système des apparentements (7 mai 1951), qui met en péril l'audience électorale du Parti communiste.

Jacques Grésa ne reste pas inactif une fois son mandat expiré. Il continue à militer au sein du Parti communiste, et est encore, en 1962, vice-président de l'association France-Espagne et secrétaire général du Comité national de défense des victimes du franquisme.

Jacques Grésa est mort le 27 juillet 1964 à Canet.