Edouard Grinda

Né le 20 décembre 1886 à Nice (Alpes-Maritimes).

Député des Alpes-Maritimes de 1919 à 1932.

Ministre du Travail du 13 décembre 1930 au 22 janvier 1931.

Chirurgien en chef des hôpitaux de Nice, adjoint au maire, le docteur Grinda s'illustra par les améliorations qu'il fit apporter à l'équipement sanitaire de sa ville natale. C'est ainsi qu'il la dota de l'hôpital Pasteur, construit selon ses propres conceptions, et qu'il entreprit des travaux d'assainissement urbain qui mirent un terme aux épidémies de typhoïde.

Au lendemain de la première guerre mondiale, où il servit comme chirurgien-major, il se présenta aux élections législatives sur la liste de l'union républicaine démocratique. Elu à la Chambre le 16 novembre 1919 avec 23.314 voix, la majorité absolue étant de 23.066, il s'inscrivit au groupe de l'action républicaine et sociale.

Membre de la commission d'assurance et de prévoyance sociales et de la commission de l'hygiène, le docteur Grinda ne tarda pas à faire autorité dans les travaux parlementaires tendant à la mise en place d'institutions de protection sociale qui furent un des grands thèmes de la douzième législature. Lui-même auteur d'une proposition de loi ayant pour objet la réorganisation des hôpitaux et l'établissement de l'assurance-maladie, ainsi que d'une proposition de loi tendant à modifier la loi du 30 juin 1838 sur les aliénés, ce fut lui qui rapporta en 1923 et 1926 le projet de loi qui fut à l'origine de nos assurances sociales. Sa suggestion tendant à financer une partie de ces charges par un prélèvement sur la plus-value de l'impôt financier résultant de la révision du cadastre, fut écartée en vertu du principe de la non-affectation des ressources.

Après avoir été élu le 21 janvier 1923 conseiller général de Beausoleil, le docteur Grinda fut confirmé dans son mandat parlementaire aux élections du 11 mai 1924. Inscrit sur la même liste qu'en 1919, il fut élu cette fois à la plus forte moyenne avec 27.815 voix sur 57.474 suffrages exprimés et il s'inscrivit au groupe de la gauche républicaine démocratique.

En sa qualité de président de la commission d'assurances et de prévoyance sociales, il participa activement à la discussion de tous les textes de portée sociale. Il se préoccupa également des difficultés des locataires titulaires de baux de longue durée et intervint à différentes reprises pour obtenir une protection efficace des paysages contre l'abus des panneaux publicitaires. Aux élections générales du 22 avril 1928 faites au scrutin uninominal, le docteur Grinda dont le programme soulignait que c le seul moyen de combattre les menées révolutionnaires c'est de pratiquer une politique sociale généreuse » recueillit, dans la 1re circonscription de Nice 5.667 voix sur 11.433 votants, contre 2.034 à son concurrent le plus favorisé.

Républicain de gauche, à nouveau président de la commission d'assurance et de prévoyance sociales et membre de la commission de l'hygiène, il fut rapporteur de diverses propositions de loi tendant à compléter le régime des assurances sociales. Il déposa d'autre part une proposition de loi ayant pour objet de développer la vente des véhicules automobiles et une demande d'interpellation sur les vexations et mesures infligées aux employés des services locaux soupçonnés d'avoir fourni des indications sur les causes du mauvais fonctionnement du téléphone dans les Alpes-Maritimes.

Nommé ministre du Travail dans le cabinet Théodore Steeg le 13 décembre 1930, il demanda la discussion immédiate d'un texte tendant au rajustement des rentes des mutilés ; le gouvernement auquel il participait fut renversé dès le 22 janvier 1931, lors de la discussion budgétaire.

Renonçant à poser sa candidature aux élections de 1932, le docteur Grinda abandonna son siège à M. Jean Médecin, maire de Nice.

Officier de la Légion d'honneur et titulaire de la Croix de guerre, il avait fait partie de tous les grands organismes consultatifs nationaux coiffant les institutions d'assurance sociale.

Il a laissé un ouvrage sur la construction des hôpitaux modernes.