Olivier Guichard
1920 - 2004
GUICHARD (Olivier)
Né le 27 juillet 1920 à Néac (Gironde)
Décédé le 20 janvier 2004 à Paris
Député de la Loire-Atlantique en 1967, 1968, 1973, de 1974 à 1976, et de 1978 à 1997
Ministre de l'Industrie, du 7 avril 1967 au 31 mai 1968
Ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé du Plan et de l'aménagement du territoire, du 31 mai I968 au 10 juillet 1968
Ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé du Plan et de l'aménagement du territoire, du 12 juillet 1968 au 21 juin 1969
Ministre de l'Education nationale, du 22 juin 1969 au 5 juillet 1972
Ministre de l'Equipement, du logement et de l'aménagement du territoire, du 6 juillet 1972 au 28 mars 1973
Ministre de l'Aménagement du territoire, de l'équipement, du logement et du tourisme, du 5 avril 1973 au 27 février 1974
Ministre de l'Aménagement du territoire, de l'équipement et des transports, du 1er mars 1974 au 27 mai 1974
Ministre d'Etat, garde des Sceaux, ministre de la Justice, du 27 août 1976 au 29 mars 1977
Descendant de Louis Guichard, un baron d’Empire, Olivier Guichard naît le 27 juillet 1920 à Néac, petite commune du Libournais située sur la Barbanne girondine. Son grand-père maternel, Joseph Brisson, proche de Marc Sangnier, le fondateur du Sillon, a été député de la Gironde de 1902 à 1906 et maire de Néac de 1884 à 1942. Après des études dans la capitale, au lycée Condorcet, le jeune homme s’inscrit à l’université de Paris, dont il sort licencié en droit et ès lettres. Il est par ailleurs diplômé de l’Ecole libre des sciences politiques. Son père, le capitaine de corvette Louis Guichard, est en 1940 auprès de l’amiral Darlan, dont il devient le directeur de cabinet en 1941. Louis Guichard est nommé par la suite ministre plénipotentiaire de France à Lisbonne par le maréchal Pétain. Ce choix paternel n’empêche pas le jeune Olivier Guichard de rejoindre l’armée française de Libération en 1944 et de participer aux campagnes de France et d’Alsace jusqu’en 1945. Conquis par le général de Gaulle, Olivier Guichard adhère au Rassemblement pour la France (RPF) dès 1947. Il est immédiatement nommé chargé de mission pour le Sud-Ouest. La même année, il rencontre Georges Pompidou avec lequel il restera intimement lié durant sa carrière politique. Il lui succède d’ailleurs en 1951 comme chef de cabinet auprès du général de Gaulle, pendant sa traversée du désert. En même temps, de 1955 à 1958, il occupe les fonctions de chef du service de presse du Commissariat à l’énergie atomique (CEA).
Après le retour du général de Gaulle en 1958, auquel il a très activement participé, Olivier Guichard est nommé directeur adjoint de son cabinet puis, en janvier 1959, conseiller technique à l'Elysée, avant d’être délégué à l’Organisation commune des régions sahariennes de 1960 à 1962 et, enfin, chargé de mission auprès de Georges Pompidou, Premier ministre, de 1962 à 1967. Jusqu’à cette date, Olivier Guichard demeure un homme de cabinet. Ce grand commis de l’Etat, discret, devient en 1963 le premier délégué à l'Aménagement du territoire et à l'Action régionale alors que la DATAR est directement attachée au Premier ministre. Passionné par ce rôle nouveau d’une administration de mission, à la confluence de la politique et de l’administration, des ambitions nationales et de l’implication régionale et territoriale, Olivier Guichard déploie une activité intense. Il donne l’impulsion et crée les premiers outils d’une politique nationale de décentralisation et de déconcentration du territoire. Son action sert de base au premier schéma routier national, aux huit métropoles d’équilibre, à la création des villes nouvelles ou comme celle des parcs naturels régionaux. En 1965, ce passionné de littérature publie d’ailleurs un ouvrage intitulé Aménager la France, aux Editions Laffont-Gonthier.
L’année 1967 est un tournant pour ce haut fonctionnaire alors peu connu des Français. Maire de Néac depuis 1962, Olivier Guichard décide de se présenter aux élections législatives de mars. L’Aquitaine où il est né, ancrée à gauche, lui offre peu de perspectives politiques intéressantes. Il se tourne vers la 7e circonscription de Loire-Atlantique, qui comprend les cantons du Croisic et de Guérande. Son grand-père paternel était attaché à cette région où il avait fondé et dirigé les Chantiers de la Loire. Le Délégué à l’aménagement du territoire se place largement en tête du premier tour avec 19 579 voix pour 41 028 suffrages exprimés (47,72 %), manquant d’un millier de voix une élection dès le premier tour. Alors que les candidats communiste Yves Autret (3 996 voix) et socialiste Maurice Cormier (3 427 voix) ne peuvent accéder au second tour, Olivier Guichard affronte le futur sénateur, Bernard Legrand, du Centre démocrate, alors conseiller général, qui avait recueilli 15 579 voix au premier tour. Avec 53,1 % des voix, Olivier Guichard est in fine confortablement élu.
Le nouveau député s’inscrit au groupe Union des démocrates pour la Ve République (UD-Ve) à l’Assemblée et siège à la commission des finances, de l’économie générale et du Plan. La consécration de ses services auprès du Premier ministre, Georges Pompidou, intervient dans la foulée de son élection. Il est nommé ministre de l’Industrie. Par la suite, cet « homme essentiellement réfléchi » et « attentif aux risques », tel que le décrit Georges Pompidou, assume brièvement la fonction de ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé du Plan et de l’aménagement du territoire du 31 mai au 10 juillet 1968 dans le quatrième gouvernement remanié de Georges Pompidou. Olivier Guichard est remplacé à l’Assemblée nationale par son suppléant, maire de Saint-Lyphard, Pierre Litoux. Dans le cadre de ses fonctions exécutives, Olivier Guichard est amené à évoquer des sujets divers à l’Assemblée. Il s’intéresse notamment à la situation des mines de Lorraines dès le 10 mai 1968. Le ministre prend activement part à la discussion sur la proposition de loi de Maurice Herzog visant à valoriser l’activité inventive et à modifier le régime des brevets en juillet 1967. L’examen de la deuxième partie du projet de loi de finances pour 1968 est l’occasion pour lui de faire un point complet sur la situation de l’industrie française en novembre 1967. Par ailleurs, Olivier Guichard intervient, en mai 1968, sur la déclaration du gouvernement sur sa politique en matière de recherche scientifique, ainsi que sur le projet de loi relatif à l’exploitation du plateau continental et à l’exploitation de ses ressources naturelles.
Les événements du printemps 1968 conduisent le général de Gaulle à dissoudre l’Assemblée nationale. Lors des élections anticipées, fort de sa notoriété de ministre et porté par la vague gaulliste, Olivier Guichard est réélu dès le premier tour en Loire-Atlantique, avec 60,3 % des 41 730 suffrages exprimés. Mais il retrouve aussitôt, c’est-à-dire dès le 12 juillet 1968, son portefeuille de ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé du Plan et de l’aménagement du territoire. Il est remplacé comme député, le 12 août, par son suppléant, le gaulliste de gauche Michel Rabreau. Il prend part à la discussion de la deuxième partie du projet de loi de finances pour 1969 en novembre 1968. Il y défend notamment sa vision de la réforme régionale dont il est un ardent partisan. Surtout, le 11 décembre 1968, le ministre intervient au sujet du futur référendum d’avril 1969 sur la régionalisation et la réforme du Sénat, dont l’échec provoque le départ du général de Gaulle. De juin 1969 à juillet 1972, Olivier Guichard succède à Edgard Faure comme ministre de l’Education nationale dans le gouvernement de Jacques Chaban-Delmas. A ce titre, il dépose plusieurs projets de loi. Le premier, en décembre 1970, porte sur les rapports entre l’Etat et les établissements d’enseignement privés. Deux autres, déposés le 25 mai 1971, traitent de l’enseignement technologique et professionnel, ainsi que sur l’apprentissage. Olivier Guichard est l’auteur, en juin 1971, d’un quatrième projet de loi visant à aménager la loi du 12 novembre 1968 d’orientation de l’enseignement supérieur. Enfin, le 1er décembre 1971, il présente un projet de loi relatif à la situation de différents personnels relevant du ministère de l’Education nationale. Le ministre de l’Éducation nationale, qui est le premier à qualifier son ministère de « mammouth » ou de « dinosaure massif et pataud », a la lourde charge de réformer l’enseignement après la crise du printemps 1968, comme il l’expose longuement lors de la discussion de la deuxième partie du projet de loi de finances pour 1970, en novembre 1969. A la tribune, il répond à de nombreuses questions orales sans débat ou d’actualité sur des sujets variés : l’enseignement technique agricole, la valorisation des diplômes, la promotion sociale, l’attribution des bourses, les grèves des étudiants en médecine, l’enseignement secondaire, la date des vacances scolaires, l’usage de la drogue, qui se développe à l’Université, les frais d’internat ou encore la gratuité des études du premier cycle. Par ailleurs, Olivier Guichard est à l'origine de la création de l'université de technologie de Compiègne.
En juillet 1972, Georges Pompidou souhaite changer de Premier ministre. Olivier Guichard en a l’étoffe et la stature. Le président de la République lui propose de succéder à Jacques Chaban-Delmas, mais le ministre préfère décliner. C’est ainsi qu’en juillet 1972, Olivier Guichard est nommé ministre de l’Equipement, du logement et de l’aménagement du territoire au sein du gouvernement de Pierre Messmer. A ce poste, où il retrouve son thème de prédilection, Olivier Guichard reprend ses grandes idées en matière d’aménagement du territoire : la nécessité d’accompagner l’extension de Paris, la promotion des métropoles d’équilibre et des villes moyennes, la question du logement social en milieu urbain ou encore l’amplification nécessaire du mouvement de décentralisation, qu’il expose très longuement lors de l’examen de la discussion de la deuxième partie du projet de loi de finances pour 1973, en novembre 1972. Lors des élections législatives du printemps, Olivier Guichard, qui est conseiller général du canton de Guérande depuis 1970 et maire de La Baule depuis 1971, est à nouveau réélu dès le premier tour. Il a recueilli 59,5 % des 44 048 suffrages exprimés. L’Assemblée prend acte de son élection le 3 avril 1973, mais le député de Loire-Atlantique est remplacé par son suppléant Michel Rabreau, dès le 5, car il est reconduit au gouvernement comme ministre de l’Aménagement du territoire, du logement et du tourisme, fonction qu’il assume jusqu’en mai 1974 dans les deuxième et troisième gouvernements de Pierre Messmer. En cette qualité, il présente un premier projet de loi visant à modifier le code de l’urbanisme et de l’habitation, le 7 juin 1973, puis un second, le 18 décembre 1973, instituant une taxe locale d’urbanisation. Toujours aussi passionné par les questions d’aménagement du territoire, il cherche à démontrer devant ses collègues « le caractère politique et non pas technique du débat », notamment lors de la déclaration du gouvernement sur les orientations de la politique urbaine, en mai 1973. Dans cette intervention, Olivier Guichard estime que « le vigoureux redressement de notre politique urbaine s’impose » tant est violent le « divorce entre notre société et la ville ». Le ministre souligne donc « la nécessité d’un ordre, imposé par l’autorité publique, de laisser vivre ce qui est neuf, mais de faire vivre aussi ce qui est ancien ». L’examen du projet de loi de finances pour 1974 est l’occasion pour Olivier Guichard de développer, à nouveau, sa conception de l’aménagement du territoire. Dans le cadre de ses fonctions, le ministre favorise l’équipement autoroutier et est à l’origine de la création de la zone industrielle de Fos-sur-Mer. Après la circulaire du 30 novembre 1971, dite « Tours et barres », d’Albin Chalandon, ministre chargé du Logement, qui interdisait les « grands ensembles » dans les villes de moins de 50 000 habitants, Olivier Guichard met fin, dans une circulaire du 21 mars 1973, à leur construction d’une manière définitive, interdisant les nouveaux projets. Il s’agit de mettre fin à la « ségrégation sociale » et de développer la diversité architecturale.
Lors des élections présidentielles du printemps 1974, Olivier Guichard appuie Jacques Chaban-Delmas. Mais c’est Valéry Giscard d’Estaing, soutenu par Jacques Chirac, qui est élu. En mai 1974, ce dernier, appelé à la tête du gouvernement par le nouveau président de la République, qui a une préférence pour ses rivaux, écarte Olivier Guichard de son équipe. L’ancien ministre est prévenu une heure seulement avant la publication officielle du gouvernement. C’est une déception supplémentaire après l’échec de son candidat. L’ancien ministre hésite à rentrer dans la vie privée ou à continuer sa carrière politique. La décision est vite prise : membre du bureau exécutif et du comité central de l’Union des démocrates pour la République (UDR), Olivier Guichard constitue à l’automne 1974 le « club des 16 », qui regroupe 80 personnalités ayant collaboré au cours de seize ans de gaullisme. Par ailleurs, signe de sa fidélité au général de Gaulle, il sera le vice-président de « Carrefour du gaullisme », à partir de 1979.
En septembre 1974, Olivier Guichard souhaite poursuivre sa carrière politique et retrouver son siège de député. Michel Rabreau démissionne afin de provoquer une élection législative partielle dans la 7e circonscription de Loire-Atlantique. L’ancien ministre retrouve le chemin du Palais-Bourbon dès le premier tour en obtenant 56 % des suffrages exprimés. En qualité de député, Olivier Guichard développe à la tribune ses centres d’intérêt, en particulier l’urbanisme et l’éducation.
Le député se prononce en faveur des réformes institutionnelles portées par Valéry Giscard d’Estaing. Il vote l’extension de la saisine du Conseil constitutionnel, le 10 octobre 1974, et l’élection des membres de l'Assemblée des communautés européennes au suffrage universel, le 21 juin 1977. Il vote également la création du divorce par consentement mutuel le 4 juin 1975. En revanche, il est contre le projet de loi « Veil » de légalisation de l'interruption volontaire de grossesse (IVG), le 28 novembre 1974.
La démission de Jacques Chirac permet à Olivier Guichard de retrouver un rôle gouvernemental comme ministre de la Justice, garde des Sceaux, dans le premier gouvernement de Raymond Barre, en août 1976, et il est à nouveau remplacé par Michel Rabreau, au Palais-Bourbon. A ce titre, Olivier Guichard présente deux projets de loi, l’un relatif à la Cour de Cassation le 17 novembre 1976 et, le même mois, un autre tendant à modifier l’alinéa 4 de l’article 175 du code pénal. Le 2 novembre 1976, le ministre expose sa conception de la justice et du rôle de l’Etat dans son fonctionnement lors de l’examen du projet de loi des finances pour 1974, à l’occasion de l’examen des crédits du ministère de la justice. Toujours en novembre 1976, Olivier Guichard intervient largement dans la discussion sur le projet de loi garantissant l'indemnisation de certaines victimes de dommages corporels résultant d'une infraction, ou encore sur celui portant répression du port irrégulier d'armes, d'uniformes de police ou de gendarmerie, ainsi que de l'usage d'insignes ou de documents. En décembre 1976, le ministre de la Justice s’intéresse également au délicat problème de l’adoption dont la législation est, selon lui, à aménager mais pas à transformer radicalement. Enfin, Olivier Guichard est à l’origine des conciliateurs de justice. En mars 1977, au lendemain des élections municipales, où il a été réélu maire de La Baule, il est mis fin à ses fonctions de ministre d’Etat. Olivier Guichard est remplacé par Alain Peyrefitte place Vendôme.
Parallèlement à sa carrière nationale, Olivier Guichard développe son implantation locale. En 1974, le maire de La Baule est élu président du conseil régional des Pays de la Loire. Il le demeure jusqu’en 1998, devenant ainsi une figure incontournable de la région. Très attaché à l’institution régionale, Olivier Guichard, qui a créé les Commissions de développement économique régional (CODER) au début des années 1960, aime d’ailleurs à dire « la région, pour moi, c’est une vieille histoire ».
Les élections législatives de 1978 accordent à nouveau la victoire, dès le premier tour, à Olivier Guichard, devenu conseiller d’Etat, avec 27 505 voix et 52,4 % des suffrages exprimés. Il devance encore largement le socialiste André Tinière (14 158 voix) et le communiste Pierre Le Berche (5 534 voix). C’est le premier mandat parlementaire que le maire de La Baule effectue dans son intégralité. Inscrit au groupe Rassemblement pour la République (RPR) de l’Assemblée nationale, Olivier Guichard est membre de la commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l’administration générale de la République. Il est également membre, à partir de juin 1978, du Comité interprofessionnel pour les économies d’énergie. Il est l’auteur de deux propositions de loi : l’une porte réforme de la taxe foncière sur les propriétés non bâties en octobre 1978 ; la seconde, déposée le 28 mai 1980 et dont il est rapporteur, tend à modifier le régime électoral du Sénat. La fiscalité devient l’un des thèmes de prédilection du député qui, accaparé par ses fonctions locales, intervient peu en séance.
Lors des principaux scrutins publics, l’ancien ministre apporte un soutien constant à l’exécutif. Il vote ainsi pour l'augmentation de la quote-part de la France au Fonds monétaire international (FMI), le 18 avril 1978, pour l’approbation de la déclaration de politique générale du gouvernement Barre, le 20 avril 1978, pour l’aide aux travailleurs privés d'emploi, le 5 janvier 1979, pour l'aménagement de la fiscalité directe locale, le 18 décembre 1979, pour la proposition de loi sur la définition et la répression du viol, le 11 avril 1980, ou encore pour le projet de loi renforçant la sécurité et protégeant la liberté des personnes, le 18 décembre 1980. Seuls écarts à l’adhésion à la politique menée par l’exécutif, le député de Loire-Atlantique vote contre le projet de loi sur la pérennisation de l’IVG du 20 novembre 1979 et contre la modification du code électoral en vue de favoriser la participation des femmes aux élections municipales, le 20 novembre 1980. La vague socialiste de 1981 n’emporte pas Olivier Guichard, encore réélu dès le premier tour, avec 24 846 voix et 51,4 % des suffrages exprimés. Celui qui défend les couleurs du RPR devance largement André Tinière (18 680 voix), le candidat socialiste, et celui du parti communiste Pierre Le Berche dont, avec 2 731 voix, le score s’est effondré dans la circonscription. Le député de Loire-Atlantique retrouve la commission des lois et le groupe RPR à l’Assemblée. Toujours passionné par les questions de l’aménagement du territoire et de l’action régionale, Olivier Guichard s’implique beaucoup dans la discussion du projet de loi « Deferre » de décentralisation, relatif aux droits et libertés des communes, des départements et des régions en juillet 1981. En novembre 1982, dans la discussion du projet de loi portant révision des conditions d’exercice des compétences de l’État, il n’hésite pas à critiquer fermement la politique du gouvernement en matière de décentralisation, notamment le maintien du pouvoir de l’Etat en matière de logement. En janvier 1982, Olivier Guichard s’implique également dans la discussion de projet de loi portant statut particulier de la Corse. En juin de la même année, le projet de loi sur la réforme de la planification lui permet d’exposer sa conception très aboutie du Plan en France. Le président du conseil régional des Pays de la Loire intervient aussi lors de l’examen du projet de loi modifiant le code électoral et relatif à l'élection des conseillers régionaux en avril et octobre 1985. Enfin, si le maire de La Baule reconnaît la nécessité d'un projet de loi sur le littoral, il se montre très sévère à l’égard du texte gouvernemental relatif à l’aménagement, la protection et la mise en valeur du littoral discuté à l’automne 1985.
A l’occasion des déclarations de politique générale des différents gouvernements de la législature, Olivier Guichard manifeste toujours son opposition (Mauroy I et II, 9 juillet 1981 et 6 avril 1983 ; Fabius, 24 juillet 1984). S’il vote les projets de loi en faveur de la protection des victimes d’infraction (5 mai 1983) et des étrangers séjournant en France (25 mai 1984), il est contre l’abolition de la peine de mort (18 septembre 1981), le remboursement de l’IVG (20 décembre 1982) et la démocratisation des enquêtes publiques (20 avril 1983). Le député de Loire-Atlantique s’abstient volontairement de prendre part au scrutin du 6 décembre 1982 sur l’égalité professionnelle des femmes et des hommes et ne prend pas part au scrutin du 6 mai 1985 sur l’égalité des époux dans les régimes matrimoniaux.
Olivier Guichard sollicite le renouvellement de son mandat de député en 1986. Il conduit une liste d’union de l’opposition en Loire-Atlantique qui recueille 46,9 % des suffrages et remporte six des dix sièges que compte le département. Outre le maire de La Baule, Joseph Maujouan du Gasset, Lucien Richard, Xavier Hunault, Elisabeth Hubert et Monique Papon sont élus. Les socialistes obtiennent quatre sièges avec un score de 36,8 % des suffrages, qui reviennent au maire de Saint-Herblain, Jean-Marc Ayrault, et à Claude Evin, Jean Natiez et Alain Chenard.
Au Palais-Bourbon, Olivier Guichard retrouve la commission des lois et le groupe RPR. Il est l’auteur, durant cette législature, de la proposition de loi du 17 juillet 1986 relative à la répartition de compétences entre les communes, les départements, les régions et l'Etat. Il intervient également, en juin 1987, lors de l’examen du projet de loi, adopté par le Sénat, relatif au règlement de l’indemnisation des rapatriés.
Fidèle soutien de l’exécutif pendant la première cohabitation, Olivier Guichard approuve notamment les deux déclarations de politique générale du gouvernement Chirac, le 9 avril 1986, et, le 7 avril 1987, la ratification de l’Acte unique européen le 20 novembre 1986 et la réforme de l’exercice de l’autorité parentale, le 7 mai 1987.
De 1986 à 1989, le député de Guérande est par ailleurs président du Conservatoire de l’espace littoral et des rivages lacustres et, à partir de 1987, président du Syndicat de conception et d’animation de la métropole de Nantes.
En 1988, avec 26 581 voix obtenues lors des législatives dans la nouvelle 7e circonscription de Loire-Atlantique, le candidat RPR devance ses concurrents socialiste André Tinière, 20 230 voix, communiste Pierre Le Berche, 3 649 voix et frontiste Jean-Yves Jarno, 3 305 voix, mais il lui manque 300 voix pour être élu dès le premier tour. Il est néanmoins élu au second tour, avec 53,7 % des suffrages exprimés contre 46,3 % au socialiste André Tinière.
Toujours membre de la commission des lois et du groupe RPR, Olivier Guichard est par ailleurs membre de la commission spéciale constituée à partir d’octobre 1990 pour l'examen du projet de loi relatif à l'administration territoriale de la République. Il s’intéresse à des sujets variés, mais toujours en lien avec ses principaux centres d’intérêt : la « démission de l’Etat en Corse » (5 avril 1989 et 21 novembre 1990), l’aménagement du territoire (29 mai 1990) ou encore l’administration territoriale de la République (2 avril 1991).
Lors des principaux scrutins publics, le député ne se démarque pas des votes de son groupe parlementaire. Le 4 juillet 1989, il vote contre le projet de loi sur les conditions de séjour et d’entrée des étrangers en France revenant sur les restrictions adoptées en 1986, puis contre la réforme du code pénal le 12 octobre 1989. Il vote ensuite contre le projet de loi instituant un contrôle de constitutionnalité des lois par voie d'exception le 25 avril 1990, la proposition de loi Gayssot tendant à réprimer tout acte raciste, antisémite ou xénophobe le 2 mai 1990, la réforme du statut de la Corse accordant au territoire une plus grande autonomie, le 12 avril 1991, ainsi que le texte traitant de la répression des crimes et délits contre la Nation destiné à intégrer le nouveau code pénal le 8 octobre 1991. Comme la plupart de ses collègues du RPR, il se prononce en faveur de l’entrée en guerre contre l’Irak le 16 janvier 1991 et de la ratification des accords de Schengen, le 2 juin 1991. Au premier tour des élections législatives de 1993, le maire de La Baule, qui affronte dix adversaires, recueille 24 940 et 45 % des suffrages exprimés, devançant largement son principal concurrent, le maire socialiste de la Turballe, René Leroux (9 610 voix). Olivier Guichard remporte le second tour avec 59,6 % des suffrages exprimés, retrouvant ainsi le chemin du Palais-Bourbon.
Le député de Guérande, toujours membre du groupe RPR, siège à la commission des affaires étrangères. Il est également membre, en 1994, de la commission spéciale chargée d’examiner le projet de loi d’orientation pour l’aménagement et le développement du territoire. Il présente deux propositions de lois, l’une en juillet 1995 tendant à modifier le mode de scrutin aux élections régionales et l’autre, en janvier 1996, visant à modifier le mode d’élection des conseillers régionaux. Ses interventions portent toujours sur les questions d’aménagement du territoire, comme en juin 1993, à l’occasion des discussions sur la déclaration du gouvernement sur le développement rural, ou sur le projet de loi d'orientation pour le développement du territoire, en juillet 1994.
Au cours de ce mandat écourté par la dissolution de 1997, le député de Loire-Atlantique vote notamment l’approbation de la déclaration de politique générale du gouvernement d’Edouard Balladur, le 15 avril 1993, et en faveur du projet de loi réformant le droit de la nationalité, le 24 juin 1993, qui soumet l’obtention de la nationalité française pour un mineur né en France de parents étrangers à une déclaration préalable formulée entre 16 et 21 ans.
En 1997 et 1998, Olivier Guichard, marqué par la gestion selon des modalités informelles du Sivom de La Baule, dont il a été le président, et par une mise en examen relative à la gestion du conseil régional, choisit de ne pas se représenter aux élections législatives et régionales et se retire définitivement de la vie politique. La circonscription est enlevée d’une courte avance de 196 voix par le socialiste René Leroux. Au terme de sa carrière politique, le plus vif regret d’Olivier Guichard reste de ne pas s’être présenté contre Jean-Marc Ayrault lors des élections municipales nantaises de 1989 : « J'aurais sans doute pu éviter l’installation des socialistes à la mairie pour longtemps » indique-t-il en 2000 dans l’une de ses dernières interviews.
L’ancien ministre du général de Gaulle s’éteint à son domicile parisien, le 20 janvier 2004, à l’âge de 83 ans. Le président de la République, Jacques Chirac, salue dans un communiqué ce baron du gaullisme : « Avec lui, la France perd l'un de ses plus éminents serviteurs, un homme de fidélité, de conviction, d'engagement ».
Olivier Guichard a écrit Mon Général, publié aux éditions Grasset, un ouvrage de mémoires qui avait obtenu le prix des Ambassadeurs 1980. Il était grand officier de la Légion d'honneur, commandeur des Palmes académiques, officier du mérite civil, titulaire de la Médaille militaire et de la Croix de guerre 1939-1945.