Maurice Jeantet

Né à Saint-Claude (Jura) le 10 juin 1873.

Député du Jura de 1919 à 1924.

Maurice Jeantet, fils d'un négociant de Saint-Claude (la maison Jeantet-David avait été fondée en 1816), se destina tout d'abord à la gestion des affaires familiales. Entré à l'Ecole centrale des arts et manufactures de Paris en 1893, il en sortit ingénieur et partit accomplir son service militaire en 1896. Après un séjour en Allemagne comme ouvrier volontaire il rentra en France en 1898 pour prendre la direction de la maison Jeantet-David laissée vacante par la mort de son père.

Appelé le 2 août 1914 par la mobilisation, il resta au front pendant 24 mois, puis fut affecté à l'organisation de l'artillerie automobile.

Rentré à Saint-Claude le 6 janvier 1919, il reprit la direction de son industrie.

Estimant qu'il fallait « des hommes nouveaux et non des politiciens comme ceux qui s'en vont et qui n'ont pas su prévoir la guerre ou plutôt n'ont pas voulu la prévoir », il décida la même année de se présenter aux premières élections législatives qui suivaient la fin du conflit mondial, sur une liste d'union républicaine nationale.

Il prônait, avec ses colistiers, « la liberté de l'agriculture, du commerce, de l'industrie, du travail, la défense de la propriété et de l'initiative privées » sur le plan économique ; sur le plan social, il souhaitait « le développement des lois d'assistance à toutes les faiblesses et à toutes les misères », en même temps que « l'organisation professionnelle facilitant l'union du capital et du travail et garantissant à la fois les droits et le respect du principe d'autorité ».

Sur 4 sièges à pourvoir, 3 candidats de l'union républicaine nationale (Bouvet, Ferraris et Maurice Jeantet) en enlevèrent 3 avec une moyenne de 25.384 voix (46 % des suffrages exprimés) contre 19.060 (35 %) à la liste radicale qui eut un siège, attribué à Dumont et 8.533 voix à la liste S.F.I.O. (15 %). Maurice Jeantet s'inscrit à la Chambre des députés au groupe de l'entente républicaine démocratique, qui passa de 57 membres en septembre 1919 à 183 membres après les élections.

Maurice Jeantet fut membre des commissions du travail, des marchés de la guerre, des douanes et des conventions commerciales.

Il déposa une proposition de résolution et prit part à la discussion d'un projet de loi sur les bouilleurs de cru, rapporta de nombreuses propositions de loi ayant pour objet la modification du tarif général des douanes concernant les produits chimiques et fut amené à prendre part à la discussion ou à donner son avis, en tant que rapporteur de la commission du travail, sur des projets de loi concernant les assurances sociales, en 1923 et 1924.

Maurice Jeantet se présenta aux élections de 1924 sur la liste du cartel d'action républicaine et sociale ; mais cette liste fut battue par celle du cartel des gauches qui remporta les 4, sièges à pourvoir ; cette dernière liste obtint en effet la majorité absolue des suffrages exprimés (28.915 voix) alors que celle du cartel d'action républicaine et sociale n'obtenait que 24.502 voix. Maurice Jeantet devait solliciter à nouveau les suffrages de ses concitoyens jurassiens de l'arrondissement de Saint-Claude aux élections générales de 1928. Arrivé en tête au premier tour de scrutin avec 4.675 voix sur 11.827 votants, il ne devait cependant recueillir que 5.498 voix au deuxième tour ; le siège revint à un notable de Saint-Claude, Arsène Gros, socialiste, qui obtint 6.344 voix.

Maurice Jeantet devait alors abandonner la vie politique.

Maurice Jeantet était chevalier de la Légion d'honneur.