Max Juvénal
1905 - 1985
Né le 22 novembre 1905 à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône)
Décédé le 17 avril 1985 à Saint-Mandrier (Var)
Membre de la première et de la seconde Assemblée nationale constituante (Bouches-du-Rhone)
Député des Bouches-du-Rhône de 1956 à 1958
Maximin, dit Max Juvenal, est né le 22 novembre 1905 à Aix-en-Provence, où son père était avocat. Après avoir obtenu sa licence en droit, il devient lui-même avocat à la Cour. Bâtonnier de l'Ordre à deux reprises, il sera premier vice-président national de la conférence des bâtonniers de France et membre de la conférence internationale des avocats.
Inscrit au parti socialiste SFIO dès 1931, il est élu conseiller d'arrondissement d'Aix en 1934 et devient vice-président de cette assemblée. Parallèlement, il exerce des responsabilités dans le domaine social en qualité d'administrateur de la cité universitaire et des habitations à bon marché. En 1939, il est mobilisé en qualité de lieutenant au 341e régiment d'infanterie.
Parti comme volontaire avec l'escadre qui amène un corps expéditionnaire à Flessingue, il participe à la retraite de Hollande et de Belgique. Il parvient à gagner l'Angleterre le 5 juin 1940 avec ses sous-officiers, sur une barque de pêche armée par leurs soins. De retour en France dès le lendemain, il commande une compagnie en Normandie. Blessé et fait prisonnier le jour de l'armistice, il s'évade le 7 août 1940.
Aussitôt rentré à Aix en octobre 1940, il démissionne de tous les conseils d'administration dont il faisait partie. Dans sa lettre de démission il précise qu'il ne peut conserver sous le régime vichyste les pouvoirs qui lui étaient confiés par la République. Parallèlement, il s'occupe d'organiser la Résistance dans sa région. Il est successivement chef local de l'Armée secrète, chef départemental du mouvement « Combat », chef départemental des Mouvements unis de résistance, et chef régional de cette organisation pour un secteur comprenant six départements (Basses-Alpes, Hautes-Alpes, Bouches-du-Rhône, Var, Vaucluse, Alpes-Maritimes).
A ces titres divers, il participe à de nombreux actes de résistance et, notamment, à des attaques de formations ennemies. En mai 1944, il réalise la première liaison avec la Résistance italienne en franchissant les Alpes et en parcourant clandestinement les hautes vallées du Piémont. Le 19 août 1944, il est blessé grièvement par trois balles lors d'un combat avec une formation allemande. Président du comité de Libération des Bouches-du-Rhône, c'est sur un brancard qu'il arrive à la préfecture pour exercer ses fonctions.
En 1944, Max Juvenal est désigné par le mouvement de Libération nationale en qualité de délégué à l'Assemblée consultative provisoire. Il est nommé membre de la Commission de la jeunesse et des sports, de la Commission de l'intérieur et de la santé publique et de la Commission d'instruction de la Haute cour de justice. Il dépose deux propositions de résolution concernant les modalités de désignation des jurés de la Haute cour de justice et l'augmentation des crédits nécessaires à la Commission d'instruction de cette juridiction. Il intervient à plusieurs reprises sur le même thème.
Le 21 octobre 1945, Max Juvenal se présente aux élections à la première Assemblée nationale constituante dans la deuxième circonscription des Bouches-du-Rhône. Quatre listes se disputent les quatre sièges de députés. Celle de la SFIO où il figure en deuxième position derrière Félix Gouin, obtient 51 874 voix sur 125 291 suffrages exprimés et a deux élus. Les deux sièges restants sont attribués aux listes communiste (41 966 voix) et MRP (27 235 voix). La liste radicale-socialiste, avec 4 216 voix, n'a pas d'élu.
Max Juvenal siège à la Commission de la justice et de législation générale et à la Commission chargée de proposer des mesures de grâce amnistiante en Algérie. Il est également nommé membre titulaire de la Commission d'instruction de la Haute cour de justice.
Il dépose, le 8 avril 1946, un rapport au nom de la Commission parlementaire chargée d'enquêter dans les zones d'occupation françaises d'Allemagne et d'Autriche. Le 16 avril 1946, il est l'auteur d'un rapport, au nom de la Commission de la justice et de législation générale sur les articles 126 et 127 du projet de loi portant réforme de l'organisation des cours et tribunaux et du statut des magistrats. Il prend part à la discussion du projet de loi relatif à la répression des faits de collaboration dans l'Union indochinoise.
A nouveau second de liste de Félix Gouin, lors des élections du 2 juin 1946 à la seconde Assemblée nationale constituante, Maximin Juvenal est réélu. Sa liste a deux élus arrivant encore en tête avec 47 661 voix sur 127 841 suffrages exprimés, devant les listes communiste (40 370 voix et un élu), MRP (31 915 voix et un élu) et RGR (7 895 voix).
Il retrouve son siège dans les diverses commissions où il avait été désigné l'année précédente et dépose un rapport sur les opérations électorales du territoire de Nouvelle-Calédonie et dépendances et prend part à la discussion du projet et des propositions de loi sur les dommages de guerre.
Max Juvenal n'est pas réélu lors des élections législatives de 1946 et 1951. La situation qui, dans la circonscription, avait été jusque là favorable aux socialistes, se renverse au profit des communistes. Ceux-ci devancent désormais les socialistes de 6 000 voix en 1946 et de plus de 16 000 en 1951 et parviennent à faire élire à deux reprises Adrien Mouton et Lucien Lambert. Chez les socialistes, seul Félix Gouin parviendra à conserver son siège lors de ces élections.
Max Juvenal retrouve son siège en 1956. La liste SFIO (35 141 voix sur 161 431 suffrages exprimés) arrive en seconde position derrière la liste communiste (53 231 voix). La répartition des sièges à la représentation proportionnelle donne deux élus à cette dernière liste. La liste SFIO obtient également deux sièges. Outre Félix Gouin, toujours tête de liste, Max Juvenal est élu à la suite de l'invalidation de Marius Baryelon dont la liste d'Union et de Fraternité française a obtenu 18 059 voix.
Max Juvenal est nommé membre de la Commission de la justice et de législation dont il est élu président le 18 octobre 1957. Il siège également à la Commission du suffrage universel, des lois constitutionnelles, du Règlement et des pétitions.
Au cours de cette brève législature il dépose plusieurs propositions de loi intéressant des domaines divers : institution d'un droit de retrait au profit des locataires et occupants en cas de vente du logement qu'ils occupent, régime de l'adoption et de la légitimation adoptive, modification de la réglementation relative au gage des véhicules automobiles. Il rédige un rapport au nom de la Commission de la justice et de législation sur la proposition de plusieurs députés tendant à modifier la réglementation régissant les salles de spectacles. Il intervient dans la discussion d'un projet de loi concernant les territoires d'outre-mer ainsi qu'aux débats relatifs au projet de loi sur l'amnistie dans les territoires d'outre-mer.
Il soutient la politique algérienne des gouvernements de Guy Mollet, Maurice Bourgès-Maunoury et Félix Gaillard et accorde la confiance à Pierre Pflimlin le 13 mai 1958. Le 1" juin 1958, il vote la confiance au général de Gaulle et, le lendemain, se prononce en faveur des pleins pouvoirs et de la révision constitutionnelle.
Elu conseiller général des Bouches-du-Rhône (canton d'Aix-en-Provence) en 1946, réélu en 1953, il devient la même année, président de cette Assemblée.
Max Juvenal n'a pas exercé d'activité parlementaire sous la Ve République. Il a, en revanche, exercé des responsabilités locales en qualité de conseiller municipal de Saint-Mandrier (Var) à partir de 1959 et de maire de cette commune de 1970 à 1983. Il y est décédé le 17 avril 1985.
Il était marié et père de cinq enfants.
Colonel de réserve, mutilé de guerre à 70 %, il était commandeur de la Légion d'honneur, titulaire de la Croix de guerre avec palmes, de la Médaille de la Résistance avec rosette et de la Médaille des évadés.