Jean Baridon
1911 - 1993
BARIDON (Jean)
Né le 7 avril 1911, à Freissinières (Hautes-Alpes)
Décédé le 31 janvier 1993, à Lyon (Rhône)
Député du Rhône de 1967 à 1968, puis de 1977 à 1981
Issu d’une famille paysanne implantée dans le pays des Ecrins (Hautes-Alpes), dont plusieurs membres sont morts au champ d’honneur durant la Première Guerre mondiale, Jean Baridon poursuit un brillant parcours scolaire et universitaire, qui le conduit du lycée d’Etat de Grenoble, où il obtient son baccalauréat latin-grec, puis à la faculté de médecine de Lyon, dont il sort diplômé en 1938. Après son service militaire, il est rappelé en août 1939 et participe à la campagne de France. Démobilisé en août 1940, il s'installe comme médecin généraliste à Lyon. En 1952, il devient médecin assistant aux Hospices civils de Lyon, puis administrateur de l'établissement jusqu’en 1983.
Son parcours politique débute à la Libération. Il adhère au Parti radical socialiste en 1950, en devient vice-président et est élu conseiller municipal de Lyon en 1955 sur la liste d'Edouard Herriot. En 1958, il se porte candidat aux élections législatives dans la 4e circonscription du Rhône. En deuxième position dans une triangulaire à l’issue du premier tour, avec 8 176 voix (soit 16,1%) contre 24 916 voix à Guy Jarrosson, le député sortant Indépendants et paysans d’action sociale (IPAS), et 7 088 à la député communiste Marcelle Clerc-Girard, le candidat radical est largement distancé -9 771 voix- au second tour par Guy Jarrosson réélu avec 65 % des voix (31 410). Réélu conseiller municipal de Lyon en 1959 sur la liste de Louis Pradel, Jean Baridon devient adjoint au maire. En 1964, il est élu conseiller général sous l’étiquette Action locale.
En 1967, il est à nouveau candidat aux élections législatives, mais cette fois en tant que suppléant du gaulliste Louis Joxe. Ce dernier est élu au second tour d’un scrutin serré. Il ne devance son concurrent socialiste, Florimond Giscon, que d’un millier de voix. Louis Joxe entre comme garde des Sceaux dans le second gouvernement Pompidou. Jean Baridon le remplace au Palais-Bourbon le 8 mai. Il s’inscrit au groupe d'Union démocratique pour la Ve République (UD-Ve) et siège à la commission des affaires culturelles, familiales et sociales. Il est nommé au conseil supérieur pour le reclassement professionnel et social des travailleurs handicapés. Jean Baridon ne vote pas les motions de censure du gouvernement débattues en mai et juin 1967. Son unique intervention orale durant la législature, le 1er décembre 1967, porte sur les limites des départements de l'Ain, de l'Isère et du Rhône, qu'une proposition de loi d'Henri Guillermin modifiait.
Aux législatives de 1968 et 1973, Jean Baridon est à nouveau suppléant de Louis Joxe. Réélu à deux reprises, l’ancien ministre reste député jusqu’à sa nomination au Conseil constitutionnel, en remplacement d’Henri Rey, décédé en octobre 1977. Jean Baridon retrouve les bancs du Palais-Bourbon de novembre 1977 à mars 1978.
Aux élections législatives de 1978, Jean Baridon est le suppléant du Premier ministre centriste Raymond Barre, qui prend la succession de Louis Joxe dans la circonscription, et est élu dès le premier tour avec 55,9 % des suffrages face à quatorze candidats. Reconduit à la tête du gouvernement, Raymond Barre laisse son siège de député à Jean Baridon le 3 mai 1978. Le député du Rhône ne s’inscrit à aucun groupe. Il est membre de la commission des Affaires étrangères en 1978, puis à celle des affaires culturelles, familiales et sociales (1979-1981). Il n'intervient en séance que pour défendre sa circonscription et la région lyonnaise. Le 25 octobre 1978, il critique l’échec du projet de ville nouvelle à l’Isle-d’Abeau ; le 13 juin 1979, il regrette l'abandon de l'axe fluvial mer du Nord - Méditerranée. L'administrateur des Hospices civils s'exprime aussi sur le projet de loi Boulin portant réforme hospitalière et sur le budget de la sécurité sociale, qu'il estime incompatible avec un régime libéral.
Lors des scrutins publics, Jean Baridon apporte un soutien constant à l’action gouvernementale et ne s’abstient que sur le vote qui pérennise la légalisation de l’avortement, le 20 novembre 1979.
En juin 1981, à 70 ans, Jean Baridon est encore le suppléant de Raymond Barre aux élections législatives. La vague rose n'empêche pas la réélection du Premier ministre sortant, par 61,7 % des suffrages. Raymond Barre exerce son mandat jusqu'à son terme. Jean Baridon remplit ceux de conseiller général et de conseiller municipal jusqu'aux élections cantonale de 1988 et municipale de l'année suivante, auxquelles il ne se présente pas. Il meurt à Lyon le 31 janvier 1993, à l’âge de 81 ans. Il était chevalier de la Légion d’honneur et des Palmes académiques, décoré de la Croix du combattant volontaire de la Résistance et de la médaille de la France libérée.