Robert, César, Jean-Baptiste Barrier
1907 - 1955
Né le 21 décembre 1907 à Bellegarde (Ain)
Décédé le 7 décembre 1955 à Aix-les-Bains (Savoie)
Député de la Savoie de 1951 à 1955
Fils d'un cheminot, Robert Barrier perd son père à sept ans. Il est alors recueil par son oncle, Jean Martin, fondeur à Alby sur-Chéran (Haute-Savoie). Il effectue ses études secondaires au collège Sainte-Marie de Rumilly puis au lycée de Chambéry. Après le baccalauréat, il va à Lyon pour étudier la pharmacie mais doit en même temps travailler pour subvenir à ses besoins, comme débardeur sur les quais de Lyon puis comme commis chez un pharmacien. En 1934, il obtient son diplôme de pharmacien et, en 1937, devient docteur en pharmacie. Il est en outre diplômé d'études supérieures d'hygiène. Entre-temps, en 1935, il avait épousé Louise Bouchet, fille d'un médecin de Rumilly, et s'était établi comme pharmacien à Yenne (Savoie) en 1936.
Mobilisé en 1939-40, Robert Barrier continue le combat pendant l'Occupation en s'engageant activement dans la Résistance. Cela lui vaut d'être maire de Yenne dès 1944 et jusqu'en 1947 et conseiller général de la Savoie à partir de septembre 1945, mandat qu'il conserve jusqu'à son décès. Candidat aux élections d'octobre 1945 sur la liste de la Jeune République, il est battu par le candidat communiste. En octobre 1951, il devient président du conseil général de la Savoie et, en avril 1953, maire d'Aix-les-Bains.
Aux élections du 17 juin 1951, il figure en seconde position sur la liste « d'entente républicaine » présentée par l'Union démocratique et socialiste de la Résistance (U.D.S.R.), derrière le député sortant Joseph Delachenal. Cette liste apparentée à la liste socialiste et à celle du M.R.P. défend, dans sa profession de foi, la majorité de troisième force contre le R.P.F. et les communistes. Elle se démarque toutefois du MRP et des socialistes en critiquant les déficits des entreprises nationalisées, le système de la Sécurité sociale, source de gaspillage, et l'alourdissement de la fiscalité dont elle impute la responsabilité à ces derniers. Les signataires insistent enfin sur leur attachement à la liberté de l'enseignement, argument important dans un département catholique comme la Savoie. Le système des apparentements favorise la liste UDSR qui obtient deux élus avec 34,5 % des voix : Joseph Delachenal et Robert Barrier.
Après la validation de son élection le 6 juillet 1951, Robert Barrier est nommé membre de la Commission des moyens de communication et du tourisme (dont il est élu vice-président le 19 juillet suivant) et de celle de la famille, de la population et de la santé publique. A partir de décembre 1951, il fait partie de la Commission de la production industrielle et, en janvier 1953, de celle de l'intérieur.
Au cours de son mandat, Robert Barrier rédige trois rapports touchant aux problèmes de santé publique et s'intéresse avant tout aux problèmes locaux.
Dès le 14 mars 1952, il était intervenu lors de l'interpellation du gouvernement à propos des problèmes posés aux habitants de Tignes par la mise en eau du barrage et forcés de ce fait de quitter leur village ; sa dernière prise de parole, le 16 mars 1955, porte sur une question du même ordre. A la suite d'un arrêt du Conseil d'Etat du 27 juin 1954 modifiant la jurisprudence concernant le calcul du droit proportionnel de patente pour les industries grosses consommatrices d'électricité, certaines communes de Savoie comme Ugine ou Saint-Jean-de-Maurienne connaissent un déficit important de recettes. Aussi, le député de la Savoie demande-t-il qu'elles bénéficient de subventions facultatives prévues au budget de l'intérieur. Appuyé par le rapporteur pour avis, Robert Barrier obtient des assurances du ministre.
Au cours de la législature, Robert Barrier vote les lois Marie et Barangé, se prononce contre l'échelle mobile des salaires, approuve le traité de la C.E.C.A. et le projet de Communauté européenne de défense, positions qu'il confirme en refusant la question préalable (équivalant au rejet) le 30 août 1954. Outre ses mandats locaux et nationaux, Robert Barrier détenait la présidence du comité régional du tourisme à partir de 1953, était délégué du conseil supérieur du thermalisme et du climatisme, membre du conseil supérieur du tourisme et vice-président de l'U.D.S.R. Dans la nuit du 6 au 7 décembre 1955, le maire d'Aix-les-Bains est victime d'une crise cardiaque. Il était titulaire de la médaille de la Résistance.