André, Jules, François Barthélémy
1897 - 1980
Né le 16 juin 1896 à Dôle (Jura)
Décédé le 30 janvier 1980 à Dôle (Jura)
Membre de la première et de la seconde Assemblée nationale Constituante (Jura)
Député du Jura de 1946 à 1958
André Barthélémy naît le 16 juin 1896 à Dôle (Jura), dans une famille d'origine paysanne. Il suit le cursus scolaire jusqu'au brevet élémentaire et au certificat d'études primaires supérieures, puis entre dans les P.T.T. Sa carrière, qui le mènera au grade d'inspecteur, le conduira successivement à Paris, Lille, Lyon, Dôle, Guingamp, Carpentras et Morteau. Il sera, de 1921 à 1925, secrétaire régional du Syndicat unitaire des P.T.T. de Lyon (Rhône).
Mobilisé en 1914 dans l'infanterie, puis dans l'artillerie de campagne, il est gazé dans l'Aisne et évacué sur un hôpital de Nantes (Loire-Atlantique), en août 1918.
En 1925, André Barthélémy s'inscrit au Parti communiste, et milite activement dans les mouvements coopératif, syndical et sportif du Jura, créant notamment la section des « Amis de la nature » dont il sera président.
Assigné en résidence surveillée en Bretagne en mai 1940, André Barthélémy rejoint la Résistance dans le Vaucluse, en 1942 (F.F.I.). Il participe, en août 1944, à la libération de Morteau et est membre du Comité de Libération du Jura. Après la Libération, il est nommé directeur du Centre d'accueil aux déportés et prisonniers établi à Dôle en 1945 et 1946, et est en outre élu, en 1945, conseiller général du Jura (canton de Dôle, 1945-1951), puis, en 1947, conseiller municipal de Dôle.
A la tête de la liste communiste dans le Jura en 1945, André Barthélémy est élu, le 21 octobre, député de ce département à la première Assemblée nationale Constituante, avec 31 617 voix pour la liste, sur 107 966 suffrages exprimés. Ses compétences professionnelles l'amènent à siéger dans la Commission des moyens de communication et des P.T.T. Il est en outre nommé juré à la Haute Cour de justice.
Se présentant toujours comme tête de liste communiste, André Barthélémy est réélu, le 2 juin 1946, député du Jura à la seconde Assemblée nationale Constituante (avec 29 038 voix pour la liste, sur 110 493 suffrages exprimés). A l'Assemblée, il est à nouveau nommé à la Commission des moyens de communication et des P.T.T. Il participe notamment à la discussion du projet de loi sur l'amélioration de la situation des personnels de l'Etat en activité ou en retraite, projet sur lequel il dépose un amendement relatif aux fonctionnaires des Postes. Il intervient en outre lors de la discussion sur les textes relatifs au statut général des fonctionnaires.
André Barthélémy, à la tête de la liste du Parti communiste et de l'Union républicaine et résistante, est à nouveau réélu député du Jura pour la première législature, le 10 novembre 1946, la liste recueillant 27 988 voix sur 105 039 suffrages exprimés. Il est nommé membre de plusieurs commissions parlementaires : moyens de communication et tourisme (1946, 1948, 1949, 1950, et 1951), suffrage universel, règlement et pétitions (1947), territoires d'outre-mer (1951) et, Commission de la réforme administrative (1947). Il est en outre membre suppléant du Conseil supérieur de la magistrature (1947) et, au nom de la Commission des territoires d'outre-mer, membre du conseil de surveillance de la Caisse centrale de la France d'outre-mer (1951). Enfin, en 1947, il est nommé juge titulaire de la Haute Cour de justice.
Député particulièrement actif, André Barthélémy dépose plus de 50 propositions de loi et de résolution, relatives notamment aux problèmes des P.T.T. et à ceux du département du Jura (développement d'un tourisme populaire, protection des industries pipière et horlogère et de celle de la taille du diamant, lutte contre les parasites des forêts). Le 9 mars 1949, il dépose une proposition de résolution pour l'octroi d'une subvention gouvernementale annuelle de 300 000 F. pour l'entretien des maisons natale et familiale de Louis Pasteur, transformées en musées, à Dôle et à Arbois (Jura). André Barthélémy intervient en outre à de très nombreuses reprises dans les discussions parlementaires sur les mêmes problèmes.
Très intéressé par les questions relatives à la politique des transports, André Barthélémy revient sur celles-ci, dans la séance du 28 avril 1950, à propos de l'accident ferroviaire survenu, le 21 octobre précédent, à Salins-les-Bains (Jura). Suivant les votes de son groupe, André Barthélémy soutient les candidatures de Maurice Thorez (4 décembre 1946), puis de Léon Blum (12 décembre 1946) au poste de président du gouvernement provisoire de la République française. Lors de la crise du 4 mai 1947, il vote contre la question de confiance au Gouvernement Ramadier, scrutin à la suite duquel le président du Conseil se sépare des ministres communistes. Cette même année, André Barthélémy s'abstient lors du vote du statut de l'Algérie (27 août). Il soutient, le 15 mai 1948, la nationalisation des écoles des houillères, mais s'oppose (7 juillet 1948) au Plan Marshall, tout comme au statut du Conseil de l'Europe (9 juillet 1949).
André Barthélémy se présente à nouveau aux élections législatives du 17 juin 1951, toujours à la tête de la liste communiste, et est réélu député du Jura, avec 20 267 voix sur 102 634 suffrages exprimés. Il insistait notamment, dans ses engagements électoraux, sur la mauvaise situation économique du département, confronté à la crise de ses activités industrielles traditionnelles. Il est nommé membre de la Commission des moyens de communication et du tourisme (1951, 1953, 1954 et 1955) et de la Commission des territoires d'outre-mer (1951), et est en outre juge suppléant à la Haute Cour de justice (1951). Toujours très actif, il dépose à nouveau un grand nombre de propositions de loi et de résolution relatives notamment à la situation de l'administration et des fonctionnaires des P.T.T. et à celle du département du Jura. Ses positions lors des principaux scrutins correspondent à la ligne suivie par le Parti communiste : il vote pour la question préalable, vote équivalant au rejet du traité de Paris instituant la C.E.D. (30 août 1954), contre le cabinet Mendès-France (5 février 1955), contre l'état d'urgence en Algérie (31 mars 1955), et contre la confiance à Edgar Faure (29 novembre 1955).
Le 2 janvier 1956, André Barthélémy, désormais en retraite de l'administration des P.T.T., est réélu député du Jura, toujours à la tête de la liste communiste, avec 21 655 voix sur 111 459 suffrages exprimés. Il est nommé membre de la Commission des moyens de communication et du tourisme (1956, 1957), membre suppléant de la Commission des finances (1957) et juge suppléant à la Haute Cour de justice constitutionnelle (1956).
A l'occasion des principaux votes, il s'oppose à la politique générale du gouvernement (notamment à Suez et en Algérie), le 25 octobre 1956, et vote contre la loi-cadre sur l'Algérie (30 septembre 1957), scrutin entraînant la chute du gouvernement Bourgès-Maunoury. S'étant abstenu lors du vote du 13 mai 1958 sur la confiance à Pierre Pflimlin, André Barthélémy vote pour la proclamation de l'état d'urgence (16 mai) et pour la révision constitutionnelle (27 mai), mais contre la confiance au général de Gaulle (1er juin) et contre l'octroi des pleins pouvoirs et la révision constitutionnelle (2 juin 1958).
André Barthélémy a été notamment directeur de l'Etincelle du Jura et de la Voix Jurassienne. Il avait épousé à Laon (Aisne), le 26 janvier 1921, Melle Angèle Divry, dont il a eu quatre enfants.