Victor, Antoine, Martial Bataille
1887 - 1975
* : Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936
Né à Riom-ès-Montagnes (Cantal) le 12 novembre 1887.
Député du Cantal de 1919 à 1924.
Député de Saône-et-Loire de 1932 à 1940.
Victor Bataille fit ses études secondaires au Lycée de Clermont-Ferrand, puis vint à Paris pour suivre des études supérieures qu'il poussa jusqu'au doctorat en. droit. En 1909, il prêtait le serment d'avocat, et s'inscrivait au barreau qu'il ne devait jamais plus quitter.
Il fut très vite attiré par la politique puisque dès le mois d'avril 1914, il se présentait aux élections générales législatives, dans l'arrondissement de Mauriac (Cantal). Arrivé en seconde position au premier tour de scrutin avec 3.114 voix contre 5.720 au candidat le mieux placé, il se désista avant le scrutin de ballottage sans toutefois pouvoir empêcher le réélection du député sortant, M. Fernand Brun.
Mais la guerre survint. Mobilisé dès le 2 août 1914 au 90e régiment d'infanterie, Victor Bataille fit brillamment son devoir. Blessé trois fois, il obtint trois citations et, à la fin de 1918, la Croix de chevalier de la Légion d'honneur.
Aux élections du 16 novembre 1919, il prend, dans le département du Cantal, la tête de la liste « d'union républicaine nationale », obtient 24.126 voix sur 42.921 votants et enlève tous les sièges. Dans sa profession de foi, résolument « bleu horizon », il réclamait « la première place pour ceux qui, ayant gagné la guerre, ont avant tous autres le droit d'organiser la paix » ; il se déclarait d'autre part résolu à veiller à l'exécution du traité de Versailles, à obtenir une réforme fiscale favorable à la paysannerie, si lourdement frappée par la guerre, à réduire les ingérences de l'Etat.
A la Chambre, Victor Bataille s'inscrit au petit groupe de la gauche républicaine démocratique. Au cours de la législature il sera membre des Commissions de l'armée, du travail, de la législation civile et criminelle, des spéculations de guerre. C'est à cette dernière surtout qu'il consacre son activité, présentant en son nom plusieurs rapports et avis sur la répression des spéculations illicites et trafics d'influence. En 1920, notamment, intervenant dans la discussion générale d'un projet de loi « tendant à créer des ressources fiscales nouvelles », il réclame plus d'énergie dans le recouvrement de l'impôt sur les bénéfices de guerre et préconise le vote de dispositions nouvelles permettant d'obtenir restitution des profits abusifs réalisés à l'occasion de certains marchés de guerre.
Aux élections générales de 1924, la « liste républicaine démocratique et sociale dont il a pris la tête est battue par celle du cartel des gauches menée par Paul Bastid, qui reçoit 25.017 suffrages contre 21.027 à Victor Bataille. En 1928, ce dernier ne se présenta pas aux élections générales. Sa carrière politique ne s'interrompit pas pour autant puisqu'il obtint, au Creusot où il s'était installé, un siège de conseiller général qu'il devait conserver jusqu'en 1940.
Il fut même, en 1932, porté à la vice-présidence du conseil général.
En 1929, il enleva la mairie du Creusot ; il y était encore en 1940, et fut maintenu dans ses fonctions jusqu'à la fin de la guerre.
Aux élections de 1932, Victor Bataille se porta candidat dans la seconde circonscription d'Autun, Se présentant comme « radical indépendant », il préconisait, à l'extérieur, la poursuite de la politique de détente et se prononçait pour « le désarmement général, mais pas sans sécurité préalable », s'opposant en cela aux socialistes qui, selon lui, défendaient la « téméraire doctrine » d'un désarmement « total, sans garanties et sans conditions ». En politique intérieure, il se faisait le champion de la défense du franc, dont, disait-il, l'avènement du socialisme entraînerait l'effondrement, et se déclarait partisan d'un « front unique anti-révolutionnaire des partis de l'ordre».
Dès le premier tour de scrutin, le 1er mai 1932, Victor Bataille était élu, l'emportant sur le socialiste Paul Faure, par 8.457 voix contre 6.993. Retrouvant sa place au Palais-Bourbon, il s'inscrivit au groupe de la gauche radicale. Son intervention la plus remarquée, au cours de la législature fut, le 28 novembre 1935, pour interpeller le Gouvernement - dont le chef était Pierre Laval - « sur les mesures qu'il comptait prendre pour arrêter l'hémorragie de l'or et défendre le franc ». Tout en soulignant la gravité du malaise et l'importance des sorties d'or, Victor Bataille se fit en cette occurrence, le défenseur de la politique de déflation, des décrets-lois que le Gouvernement venait de prendre, et s'éleva, avec l'approbation du Ministre des Finances Marcel Régnier, contre l'idée d'une dévaluation.
Aux élections générales des 26 avril et 3 mai 1936, il est de nouveau candidat à Autun. Dénonçant « le front révolutionnaire inventé, inspiré et dirigé par le communisme, c'est-à-dire par Moscou», il réclame la restauration de l'autorité gouvernementale, une réforme électorale Instituant la représentation proportionnelle, la réduction des dépenses publiques, le relèvement des prix agricoles, et en appelle, pour faire triompher ce programme, à l'union des anciens combattants.
Au cours de cette législature, il intervint surtout dans des discussions budgétaires, pour réclamer des majorations de pensions et de retraites vieillesse. Depuis la dernière guerre, Victor Bataille n'a plus reparu sur la scène-politique.
Il est avocat à la Cour d'Appel de Paris.
Il est, depuis 1934, officier de la Légion d'honneur.
Né le 12 novembre 1887 à Riom-es-Montagnes (Cantal)
Décédé le 10 novembre 1975 à Neuilly (Hauts-de-Seine)
Député du Cantal de 1919 à 1924 Député de Saône-et-Loire de 1932 à 1942
(voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, tome II, pp. 489 et 490)
Pendant l'Occupation, le gouvernement de Vichy maintient Victor Bataille dans ses fonctions de maire du Creusot.
Après la Libération, le Jury d'honneur, par sa décision du 9 décembre 1945, confirme l'inéligibilité qui le frappait du fait de son vote du 10 juillet 1940 favorable au projet de loi portant révision constitutionnelle.
Ayant abandonné la vie politique, Victor Bataille poursuit l'exercice de sa profession d'avocat au barreau de Paris.