Paul Loubradou

Né le 8 octobre 1883 à Cahors (Lot).

Député de la Dordogne de 1936 à 1942.

Issu d'une famille de situation modeste, son père était employé de chemin de fer, il s'intéressa dès son jeune âge aux activités syndicales et milita dans le parti socialiste jusqu'à la scission de Tours en 1920 où il adhéra au parti communiste. Artiste-peintre, de santé précaire, réformé de guerre 1914-1918, il consacra une grande partie de son activité à la défense des petits paysans producteurs de tabac et de vin de la région de Bergerac.

Candidat du parti communiste aux élections législatives du 3 mai 1936 dans le département de la Dordogne, il est élu à Bergerac, au second tour de scrutin, par 13.701 voix contre 10.252 à son adversaire de l'alliance démocratique, Mary. Membre des commissions des boissons, de l'hygiène, et à partir de 1938 de la santé publique, il dépose une proposition de résolution « tendant à inviter le gouvernement à organiser, à l'occasion du cent-cinquantième anniversaire de la Révolution française, de grandes fêtes commémoratives avec la participation de l'armée républicaine ».

Il intervient lors de la discussion du budget de la marine militaire sur les conditions d'embauchage des ouvriers occupés aux travaux de transformation de la poudrerie nationale de Bergerac. Il défend, lors du vote du budget de l'Agriculture, le principe de l'égalité du travail à la ville et à la campagne, l'assurance obligatoire contre les calamités agricoles, les allocations familiales pour l'agriculture et la politique des grands travaux à la campagne en encourageant la lutte contre l'exode rural.

Son activité politique ne lui fait pas oublier son activité artistique et il soutient, au cours du débat sur les Beaux-arts, un amendement sur les musées de province.

Après la signature du pacte germano-soviétique du 23 août 1939 et l'envahissement de la Pologne par les armées allemandes le 2 septembre, il se désolidarise du parti communiste et adhère, avec un certain nombre de collègues, au groupe d'union populaire française. Au nom de ce groupe, il intervient au cours de la discussion, le 20 février 1940, de la proposition de résolution tendant à constater la déchéance de certains membres de la Chambre des députés. Il affirme alors « rester fidèle au socialisme mais se refuse à entraîner la classe ouvrière dans la pire des aventures ».

Il ne participe pas au scrutin qui approuve la résolution constatant la déchéance et ne prend pas part au vote qui accorde le 10 juillet 1940, à Vichy, les pleins pouvoirs au maréchal Pétain.