Jacques, Théophile Marcou

1813 - 1893

Informations générales
  • Né le 18 mai 1813 à Carcassonne (Aude - France)
  • Décédé le 7 juillet 1893 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Assemblée Nationale
Législature
Mandat
Du 15 décembre 1873 au 7 mars 1876
Département
Aude
Groupe
Union républicaine
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
Ire législature
Mandat
Du 20 février 1876 au 25 juin 1877
Département
Aude
Groupe
Union républicaine
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
IIe législature
Mandat
Du 14 octobre 1877 au 14 octobre 1881
Département
Aude
Groupe
Extrême-gauche
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 21 août 1881 au 14 février 1885
Département
Aude
Groupe
Extrême-gauche

Mandats au Sénat ou à la Chambre des pairs

Sénateur
du 25 janvier 1885 au 7 juillet 1893

Biographies

Représentant en 1873, député de 1876 à 1885, membre du Sénat, né à Carcassonne (Aude) le 18 mai 1813, il étudia le droit, se fit recevoir avocat et s'inscrivit au barreau de sa ville natale.

Zélé partisan des doctrines démocratiques, il se lia d'amitié avec son compatriote Armand Barbès, fit une guerre des plus vives au gouvernement de Louis-Philippe et à la politique présidentielle de L.-N. Bonaparte, et, poursuivi lors du coup d'Etat du 2 décembre, fut condamné par contumace à la déportation.

M. Marcou s'était réfugié en Espagne, où il séjourna jusqu'en 1867. A son retour, il prit la direction d'un journal républicain, la Fraternité de Carcassonne, se fit inscrire au barreau de cette ville, devint plus tard bâtonnier, fut mêlé activement aux dernières luttes de l'opposition démocratique, fut nommé maire de Carcassonne le 22 août 1870, y proclama la République le 4 septembre, et fut confirmé dans ses fonctions de maire.

Candidat républicain radical, le 8 février 1871, dans le département de l'Aude, il obtint, sans être élu, 11,886 voix sur 54,560 votants; il n'entra à l'Assemblée nationale que le 15 décembre 1873, comme représentant de l'Aude, élu par 36,285 voix (62,327 votants, 88,362 inscrits), en remplacement de M. Brousses, décédé. Sa candidature, comme celle de M. Bonnel, élu le même jour que lui dans le même département, avait été appuyée par toutes les nuances du parti républicain. M. Marcou prit place à l'Union républicaine, dans les rangs des radicaux les plus avancés, et se vit bientôt très vivement attaqué par la droite, et en particulier par M. de Gavardie, sur ses antécédents politiques. On accusait le nouvel élu d'avoir favorisé le mouvement communaliste à Carcassonne, au 18 mars. M. Marcou répondit: « Je suis depuis fort longtemps entouré de l'estime publique dans mon pays; et lorsque le mouvement du 18 mars éclata à Paris, mes amis et la masse populaire s'adressèrent à moi pour me demander s'il y avait lieu de suivre l'exemple de Paris. Je fus vivement pressé, sollicité par quelques personnes, de proclamer la Commune. Cela m'était facile, j'étais maire de la ville de Carcassonne depuis le 22 août 1870, c'est-à-dire avant le 4 septembre, et par parenthèse j'ajouterai que je le suis encore à l'heure qu'il est. La Commune ne fut pas proclamée à Carcassonne. Et c'est précisément parce que je contins certains éléments dans Carcassonne, que la Commune, cédant à la pression de certaines individualités impuissantes dans le chef-lieu du département, c'est précisément grâce à mon intervention et à mon influence que ces éléments, forcés de se déplacer, se transportèrent à Narbonne et que la Commune y fut proclamée. » Il parla, la même année (1874), contre la loi municipale, vota contre le gouvernement du Seize Mai, se prononça pour l'amendement Wallon, mais s'abstint, avec Louis Blanc, Edgar Quinet et M. Peyrat, lors du vote sur l'ensemble des lois constitutionnelles.

Réélu, le 20 février 1876, député de l'arrondissement de Carcassonne, par 13,503 voix (20,956 votants, 28,786 Inscrits), contre 6,815 à M. Laperrine, monarchiste, M. Marcou fit partie du groupe de l'extrême gauche, soutint et vota l'amnistie plénière, et réclama (juillet 1876) des poursuites contre « les auteurs et complices du coup d'Etat du 2 décembre 1851 ». Il fut des 363.

Le 14 octobre 1877, il obtint sa réélection par 12,720 voix (23,887 votants, 29,792 inscrits), contre 10,960 à M. Airolles. Il se déclara contre la politique opportuniste, et s'associa aux premières manifestations du petit groupe « intransigeant » de la Chambre des députés. En 1878, il fut avec Louis Blanc un des organisateurs du centenaire de Jean-Jacques Rousseau, célébré avec une grande solennité le 14 juillet, au cirque Myers, à Paris, place du Château d’eau. Il vota contre le ministère Dufaure, et déposa, le 28 janvier 1879, une proposition d'amnistie pour les crimes et délits de droit commun présentant une connexité avec les crimes et délits politiques. Il vota pour la séparation de l'Eglise et de l'Etat, et pour la liberté absolue de réunion. Sur le projet de loi sur la presse, M. Marcou tenta vainement, par un amendement qui fut rejeté et que M. Clemenceau combattit au nom de l'extrême gauche, d'y faire introduire des dispositions rigoureuses visant le délit « d'outrage à la République » (janvier 1881).

Réintégré dans ses fonctions de maire de Carcassonne, dont il avait été destitué après le 24 mai 1873, M. Marcou, qui faisait partie du conseil général de l'Aude, fut réélu député, le 21 août 1881, par 13,497 voix (14,695 votants, 30,398 inscrits). Il déposa (1882) une proposition de loi tendant à exiger des garanties de capacité des directeurs et des professeurs dans les établissements libres de l'enseignement secondaire, et une autre ayant pour objet d'exiger des candidats aux baccalauréats des certificats d'études universitaires. Chargé du rapport (janvier 1883) du projet de loi modifié par le Sénat, sur la situation des membres des familles ayant régné en France, il donna sa démission de rapporteur, lorsqu'il apprit que le gouvernement se ralliait au projet Fabre ; ce dernier lui succéda comme rapporteur. M. Marcou, qui, durant sa carrière politique, a toujours déclaré que le sénat était inutile et devait disparaître, parla encore dans la discussion du projet de loi sur les récidivistes, insista vainement (1884) pour l'adoption de sa proposition relative aux certificats d'études universitaires, se rapprocha, par plusieurs de ses votes, de la majorité opportuniste, et fut élu, le 25 Janvier 1885, sénateur de l'Aude, par 439 voix (760 votants.)

Il siégea dans le petit groupe de l’extrême-gauche sénatoriale, et vota avec lui. En juin 1888, il interpella le garde des sceaux, M. Ferrouillat, sur la disgrâce infligée au substitut de Carcassonne qui avait fait arrêter M. Jourdanne, maire socialiste de cette ville, afin de lui faire purger une condamnation à l'emprisonnement pour fraudes électorales. Le Sénat vota un ordre du jour « regrettant la mesure frappant un magistrat couvert par les ordres réitérés de ses chefs ». L'affaire n’eut pas d'autres suites. En dernier lieu, M. Marcou s'est prononcé pour le rétablissement du scrutin d'arrondissement (13 février 1889), s'est abstenu sur le projet de loi Lisbonne restrictif de la liberté de presse, et sur la procédure à suivre devant le Sénat contre le général Boulanger. Président du conseil général de l'Aude.

Date de mise à jour: août 2017


Né le 18 mai 1813 à Carcassonne (Aude), mort le 7 juillet 1893 à Paris (6e).

Député de l'Aude de 1876 à 1885.

Sénateur de l'Aude de 1885 à 1893.

(Voir première partie de la biographie dans ROBERT ET COUGNY, Dictionnaire des Parlementaires, t. IV, p. 261.)

Au cours des dernières années pendant lesquelles il exerça son mandat de sénateur, Marcou eut une activité des plus réduites.

Il fit partie de plusieurs commissions et, en 1891, ses collègues le portèrent à la présidence de la 9e commission des pétitions. En 1893, il fut élu président de la commission chargée de l'examen du projet de loi ayant pour objet de rectifier et de compléter la loi du 19 février 1889, sur l'attribution des indemnités dues par suite d'assurances.

Au cours de la même année, il prit encore part à des discussions tendant à modifier certains articles du code civil et sur les élections municipales. Il était très attaché à la réparation des erreurs judiciaires et à la révision des procès criminels et correctionnels.

Il mourut le 7 juillet 1893 à Paris, âgé de 80 ans.