Jean, Didier Baze

1800 - 1881

Informations générales
  • Né le 8 janvier 1800 à Agen (Lot-et-Garonne - France)
  • Décédé le 14 avril 1881 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Deuxième République
Législature
Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 23 avril 1848 au 26 mai 1849
Département
Lot-et-Garonne
Régime politique
Deuxième République
Législature
Assemblée nationale législative
Mandat
Du 13 mai 1849 au 2 décembre 1851
Département
Lot-et-Garonne
Régime politique
Assemblée Nationale
Législature
Mandat
Du 8 février 1871 au 7 mars 1876
Département
Lot-et-Garonne
Groupe
Union des Droites

Mandats au Sénat ou à la Chambre des pairs

Sénateur
du 11 décembre 1875 au 14 avril 1881

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Représentant du peuple aux Assemblées constituante et législative de 1848-1849, à l'Assemblée nationale de 1871, et sénateur inamovible, né à Agen (Lot-et-Garonne), le 8 janvier 1800, mort à Paris, le 14 avril 1881, il était fils d'un ouvrier graveur sur bois, fit ses études à Agen, son droit à Paris, et s'établit comme avocat à Agen en 1821.

Ses opinions libérales lui valurent d'être nommé adjoint au maire d'Agen en 1830, et commandant de la garde nationale de cette ville. Le 23 avril 1848, le département du Lot-et-Garonne l'élut représentant à l'Assemblée constituante, le 4e sur 9, par 42,645 voix sur 88,758 votants et 94,809 inscrits; après cette élection, les membres du « Club Noir » d'Agen disaient de lui : « Il gagnait par an, comme avocat, vingt-cinq mille francs qu'il dépensait largement, et il va à Paris pour vingt-cinq francs par jour : il doit avoir une arrière-pensée.» A l'Assemblée, il siégea au centre droit, fit partie du Comité de la justice, s'efforça de jouer un rôle marquant et vota :

- le 26 mai 1848, pour le bannissement de la famille d'Orléans ;
- le 28 juillet, contre les clubs;
- le 1er septembre, pour le rétablissement de la contrainte par corps;

il s'abstint sur les poursuites contre Louis Blanc et Caussidière; vota,

- le 18 septembre, contre l'abolition de la peine de mort;
- le 25 septembre, pour l'impôt proportionnel;
- le 7 octobre, contre l'amendement Grévy sur la présidence;
- le 2 novembre, contre le droit au travail (amendement Félix Pyat);
- le 28 décembre, contre la réduction de l'impôt du sel;
- le 21 mars 1849, pour l'interdiction des clubs;
- le 20 avril, pour le maintien du cautionnement des journaux.

Réélu dans son département à l'Assemblée législative, le 13 mai 1849, le 5e sur 7, par 47,802 voix sur 90,297 votants et 107,493 inscrits, il appartint à un groupe d'indépendants dont faisaient partie MM. Creton, Lamoricière, Bedeau etc.; ayant été nommé questeur, il put exercer dans ces nouvelles fonctions son activité remuante. Le député Mauguin ayant été arrêté pour dettes, malgré son inviolabilité, M. Baze, armé d'un vote de l'Assemblée, alla lui-même à Clichy délivrer le prisonnier et le ramena triomphalement sur son banc.

Hostile aux menées politiques de l'Elysée, et prévoyant la nécessité prochaine de les combattre par la force, M. Baze ne fit que précipiter les événements en déposant sur le bureau de l'Assemblée (octobre 1851) la célèbre proposition des questeurs, ainsi conçue : « Sera promulgué comme loi, mis à l'ordre du jour de l'armée, et affiché dans les casernes, l'article 6 du décret du 12 mai 1848, dans les termes ci-après:

« Article unique. - Le président de l'Assemblée nationale est chargé de veiller à la sûreté intérieure et extérieure de l'Assemblée.
A cet effet, il a le droit de requérir la force armée et toutes les autorités dont il juge le concours nécessaire.
Les réquisitions peuvent être adressées directement à tous les officiers, commandants et fonctionnaires qui sont tenus d'y obtempérer immédiatement, sous les peines portées par la loi. »

La proposition, combattue par Michel de Bourges, par Jules Favre, par une partie de la Montagne et par une portion de la droite, fut rejetée le 17 novembre par 408 voix contre 300.

Au coup d'Etat de décembre, M. Baze fut arrêté dans son lit, par le commissaire de police Primorin, à la tête d'une compagnie du 42e de ligne, malgré une vive résistance, conduit à Mazas, puis transféré à Ham, en compagnie des généraux arrêtés à la même occasion, et, un mois après, exilé. Il se réfugia à Liège, où il obtint, par faveur spéciale du gouvernement belge, le droit de pouvoir exercer sa profession d'avocat, refusa de Napoléon III sa grâce demandée sans son aveu par son compatriote le poète Jasmin, et ne rentra en France qu'à l'amnistie générale de 1859.

Il se fit inscrire au barreau de Paris, et échoua deux fois, comme candidat d'opposition, aux élections du 1er juin 1863, dans le 1er arrondissement électoral de Lot-et-Garonne, avec 10,349 voix contre 15,139 accordées à M. Noubel, député sortant, et aux élections du 24 mai 1869, avec 7,545 voix contre 19,379 à M. Noubel.

Mais, le 8 février 1871, son département l'élut à l'Assemblée nationale, le 3e sur 6, par 57,107 voix sur 76,859 votants et 103,962 inscrits; les souvenirs de 1851 lui firent rendre la questure (16 février 1871) ; ses démêlés fréquents avec les journalistes, vis-à-vis desquels il se montrait peu courtois, ne l'empêchèrent pas de prendre souvent la parole, de demander la révision des décrets du gouvernement de la Défense nationale, de proposer, le 15 juin 1871, à l'Assemblée de fixer dès à présent à deux années la durée maximum de son mandat, motion qui fut repoussée, de présider, en juin 1872, la commission chargée de préparer la liste des candidats au Conseil d'Etat, etc.
Il vota:

- pour la paix,
- contre l'abrogation des lois d'exil,
- contre la pétition des évêques relative « à la situation intolérable faite au Souverain Pontife »,
- pour le pouvoir constituant de l'Assemblée,
- contre le service militaire de trois ans (8 juin 1872),

s'abstint sur l'acceptation de la démission de Thiers, vota:

- pour la prorogation des pouvoirs du maréchal de Mac-Mahon,
- pour le maintien de l'état de siège (4 décembre 1873),
- pour l'admission à titre définitif dans l'armée des membres de la famille d'Orléans pourvus d'un titre provisoire (28 mars 1874),
- pour l'ensemble des lois constitutionnelles (février 1875).

Dans les derniers mois de 1874, M. Baze avait incliné vers le centre gauche et était entré dans le groupe Wallon-Lavergne.

Elu sénateur inamovible, le 3e jour de scrutin, 11 décembre 1875, par 345 voix sur 690 votants, il siégea au centre droit, fut nommé questeur honoraire de la Haute Assemblée et vota avec les républicains modérés. Conseiller général dans le Lot-et-Garonne de 1864 à octobre 1871.