Georges Beaugrand

né à Paris (10e) le 24 octobre 1893.

Député de la Seine de 1928 à 1932.

Petit-fils et fils d'ouvriers de l'abattoir de la Villette, Georges Beaugrand fit des études primaires à l'école communale de Barbanègre, dans le 19e arrondissement de Paris.

Après avoir obtenu son certificat d'études, il entra à son tour à l'abattoir de là Villette en qualité d'ouvrier.

Il était soldat au 72e régiment d'infanterie lorsqu'éclata la première guerre mondiale. Il partit au front et fut fait prisonnier à la bataille de la Marne, au Buisson. Il réussit à s'échapper et fut décoré de la Croix de guerre et de la Médaille des évadés.

Inscrit au parti communiste, il fut élu député de la deuxième circonscription du 19e arrondissement de Paris, aux élections générales des 22 et 29 avril 1928, au deuxième tour de scrutin, avec 4.316 voix contre 3.606 à son principal concurrent, Jérome Lévy.

Siégeant sur les bancs du groupe communiste, il appartint à la Commission de l'hygiène, à celle de la marine militaire, de la marine marchande et à celle du travail. Il manifesta une grande activité en déposant maintes propositions de loi soit en faveur des anciens combattants, soit en faveur des travailleurs. Dans ses nombreuses interventions, il se préoccupa : de la crise de l'habitation, des ouvriers des constructions navales, de la loi sur les loyers (1929) ; des assurances sociales (1930 et 1931) ; des loyers commerciaux et industriels, de l'institution d'un congé annuel pour les travailleurs, de la protection de la main-d'œuvre nationale (1931); il participa régulièrement tous les ans à la discussion du budget du Ministère des Pensions, cherchant à améliorer le sort des anciens combattants, des veuves de guerre et des orphelins. Il demanda à interpeller le Gouvernement en diverses occasions, notamment sur l'application du salaire national; sur le sort des travailleurs des abattoirs (1930) ; sur la violation du droit syndical, sur la grève du textile du Nord, sur le sort des marins du commerce face à la crise économique, sur les mutilés de guerre de la Société du gaz de Paris (1931) ; sur le ramassage du sang aux abattoirs de la Villette, sur l'expulsion des travailleurs étrangers (1932).

Battu aux élections générales de 1932 par M. Martinaud-Deplat, il reprit son travail aux abattoirs de la Villette. Mais il n'abandonna pas pour autant la politique. En 1934, il fut porté à la mairie de Gentilly (Seine) et ce mandat lui fut renouvelé en 1935. Il devint, en outre, cette même année, conseiller général de la Seine.

Il fut mobilisé en 1938 et 1939 et, après la défaite, retrouva sa mairie. Mais il fut déchu par le Gouvernement de Vichy à la fois de ses fonctions de maire et de conseiller général. Il s'est retiré à Chaumes-en-Brie (Seine-et-Marne).