Marcel Mocoeur

1927 - 2005

Informations générales
  • Né le 18 février 1927 à Bellac (Haute-Vienne - France)
  • Décédé le 23 juin 2005 à Limoges (Haute-Vienne - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
VIIe législature
Mandat
Du 2 juillet 1981 au 1er avril 1986
Département
Haute-Vienne
Groupe
Socialiste
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
IXe législature
Mandat
Du 13 juin 1988 au 1er avril 1993
Département
Haute-Vienne
Groupe
Socialiste

Biographies

Biographie de la Ve République

MOCŒUR (Marcel)
Né le 18 février 1927 à Bellac (Haute-Vienne)
Décédé le 23 juin 2005 à Limoges (Haute-Vienne)
Député de la Haute-Vienne de 1981 à 1986 et de 1988 à 1993


Marcel Mocœur naît le 18 février 1927 à Bellac, dans la Haute-Vienne, d’un père cadre chez EDF. Il fait ses études au collège de Bellac, puis au lycée Gay-Lussac de Limoges, avant d’intégrer l’Ecole normale d’instituteurs de Limoges. Il commence en 1950 une carrière à l’Education nationale qui durera plus de trente ans, étant successivement instituteur et directeur d’école primaire, de 1955 à 1968. Titulaire du certificat d’aptitude pédagogique CAP-CEG, il est maître en classe de transition, de 1968 à 1977, et enfin professeur de collège en sciences naturelles, de 1977 à 1982.
Parallèlement à son activité d’enseignant, Marcel Mocœur assure les fonctions de secrétaire de mairie et s’engage en politique, adhérant à la SFIO en 1950. Il est aussi secrétaire départemental du syndicat des secrétaires de mairie instituteurs, de 1957 à 1967. Impliqué dans les réseaux laïcs de sa commune de Saint-Sornin-Leulac, il se charge de l’animation de l’amicale des anciens élèves et exerce des responsabilités sportives au sein du club de football municipal entre 1955 et 1968. Il est élu maire de la commune en 1965, avant de prendre la tête de l’équipe municipale de Châteauponsac en 1971, fonction qu’il conserve jusqu’en 1992. Il est conseiller général de la Haute-Vienne de 1967 à 1992, et préside la commission du Conseil général chargé des problèmes d’éducation, d’enseignement et de transports scolaires. Il siège également au Conseil régional du Limousin, au titre de représentant du Conseil général de la Haute-Vienne, de 1974 à 1992. Il est vice-président du Conseil régional chargé des problèmes d’éducation, de transports et d’énergie.
En 1973, il est suppléant du député socialiste Louis Longequeue, maire de Limoges depuis 1956, élu au second tour dans la 3e circonscription de la Haute-Vienne, circonscription de la Basse Marche et de la ville de Limoges dont il est député sans interruption depuis 1958, avec 64,8 % des voix. Louis Longequeue devient, dès le premier tour, sénateur de la Haute-Vienne en 1977, de sorte que sa circonscription revient logiquement à son dauphin, Marcel Mocœur, aux élections législatives de 1978. Ce dernier ne rassemble cependant que 28 % des suffrages au premier tour, ce qui le place derrière le candidat communiste, Jacques Jouve (29,6 %) au profit duquel il se désiste.
En 1981, bénéficiant de la dynamique créée par l’élection de François Mitterrand à la présidence de la République, et s’honorant de « l’amitié et de la camaraderie de Pierre Mauroy », Premier ministre, Marcel Mocœur devance au premier tour le candidat communiste, Jacques Jouve, adjoint au maire de Limoges, avec 37,4 % des suffrages exprimés, contre 31,2 % pour le PC. Il est élu député de la 3e circonscription de la Haute-Vienne avec 100 % des voix au second tour, tous les autres candidats (Rassemblement pour la République, Divers droite, Parti communiste français, Parti socialiste unifié, Lutte Ouvrière) s’étant retirés.
À son arrivée à l’Assemblée nationale, Marcel Mocœur rejoint le groupe socialiste et la commission de la production et des échanges dans laquelle il siègera pendant toute sa carrière parlementaire. Soucieux de mettre son expérience d’élu local au service de son mandat parlementaire, et se définissant comme « un praticien de l’administration et de l’économie locale », il pose à plusieurs reprises des questions au gouvernement. Ainsi, le 19 mai 1982, il rappelle les promesses du président de la République concernant le désenclavement de la région Limousin et le développement de nouveaux axes routiers. Le 1er décembre de la même année, il interroge le ministre de la Recherche et de l’industrie, Edmond Hervé, sur l’avenir de la société de textile Mavest, dont le projet de réorganisation de son antenne d’Ambazac menace l’emploi de plus de 250 salariés.
En 1983, Marcel Mocœur est nommé membre de la commission consultative pour la production de carburants de substitution, sujet en faveur duquel il va particulièrement militer. Il intervient ainsi sur ce thème dans le cadre de la discussion du projet de loi de finances pour 1984. Il dénonce le manque de financement de la recherche dans ce domaine, et propose qu’une partie de la production de substitution, comme celle du topinambour, par exemple, s’effectue dans la région du Limousin. Précurseur en la matière, il conclut que les carburants de substitution constituent un enjeu d’avenir et appelle à les financer massivement : « La majorité a l’occasion de lier son nom à une réalisation qui marquera des progrès considérables à la fois pour l’agriculture française et pour l’économie de notre pays : la substitution d’un carburant national aux hydrocarbures importés de l’OPEP. »
L’année suivante, en novembre 1984, lors de la discussion du projet de loi de finances pour 1985, Marcel Mocœur réaffirme son engagement sur les questions écologiques en soutenant à nouveau la production de carburants de substitution et, plus largement, la promotion des énergies renouvelables. Il critique le manque de volontarisme politique sur ces sujets et appelle à une augmentation des financements de recherche et d’investissement.
Marcel Mocœur brigue un second mandat aux élections législatives du 16 mars 1986. Deuxième sur la liste du parti socialiste dans la Haute-Vienne, il échoue à conserver son siège. En effet, la liste socialiste n’atteignant que 34,8 % des suffrages, elle n’obtient qu’un siège à l’Assemblée nationale, qui échoit à la tête de liste, Alain Rodet, précédemment élu en 1981 député de la 1ère circonscription (Limoges-Saint-Léonard-de-Noblat).
Aux législatives de 1988, qui ont lieu à nouveau au scrutin uninominal majoritaire à deux tours, Marcel Mocœur est une nouvelle fois le candidat du Parti socialiste dans la 3e circonscription de la Haute-Vienne, regroupant alors les cantons de Bellac, Bessines-sur-Gartempe, Châteauponsac, Le Dorat, Laurière, Limoges-Corgnac, Limoges-Isle, Limoges-Landouge, Magnac-Laval, Mézières-sur-Issoire, Nantiat, Nieul et Saint-Sulpice-les-Feuilles. Il a pour suppléant Pierre-Claude Lanfranca, adjoint au maire socialiste de Limoges. Bénéficiant, comme en 1981, de la dynamique de l’élection présidentielle, il obtient 43,4 % des voix au premier tour, devançant très largement le candidat radical (27,8 %) et le candidat communiste (22,6 %). Il s’impose aisément au second tour, en recueillant 63,8 % des suffrages.
Il retrouve le groupe socialiste et la commission de la production et des échanges. Toujours soucieux du développement économique de sa région et spécialiste des questions énergétiques, il pose, le 22 novembre 1989, au ministre de l’Industrie et de l’aménagement du territoire une question sur la gestion du personnel au sein de la COGEMA, un employeur majeur de la région du Limousin. Alors que l’entreprise a déjà connu de nombreuses suppressions d’emplois, il plaide pour le développement de la production d’uranium dans le double but de sauvegarder l’emploi dans ce secteur et de parachever l’indépendance énergétique française.
Au cours de ce second mandat, Marcel Mocœur est membre de deux commissions d’enquête : en 1990, il siège à la commission d’enquête relative au fonctionnement du marché de la viande ovine et bovine avant d’être brièvement membre, deux ans plus tard, de la commission d’enquête sur l’aménagement de la Loire, le maintien de son débit et la protection de son environnement.
En 1992, Marcel Mocœur met fin à tous ses mandats locaux, et choisit de ne pas se représenter aux élections législatives en 1993, se retirant ainsi de la vie politique. Marié à Yvette Boutaud, il était père de deux fils, Jean-Marc et Bernard.
Chevalier des palmes académiques et médaillé d’honneur de l’enseignement du premier degré, mention honorable, il décède le 23 juin 2005 à Limoges. Une allée portant son nom à Châteauponsac rend hommage au rôle d’édile qu’il occupa pendant plus de 20 ans.