Eugène, Jean Montagnier
1899 - 1980
Né le 1er mars 1899 à Saint-Didier-au-Mont-d'Or (Rhône)
Décédé le 8 août 1980 à Francheville (Rhône)
Membre de la première et de la seconde Assemblée nationale constituante (Rhône)
Député du Rhône de 1946 à 1951
Eugène Montagnier est le fils unique d'un couple de salariés agricoles. Il obtient le certificat d'études et devient agriculteur. En mai 1928, il se marie avec Claudine André, âgée de 22 ans et originaire elle aussi de Saint-Didier-au-Mont-d'Or. Sept enfants vont naître de cette union (d'octobre 1928 à août 1941). En 1935, il adhère au Parti communiste. Son action durant l'Occupation lui vaut d'être incarcéré à Lyon. Libéré, il s'engage de plus en plus dans la Résistance.
Ses titres de résistant et de militant agricole permettent à Eugène Montagnier de diriger la liste du PC dans la 2e circonscription du Rhône (Villefranche) aux élections du 21 octobre 1945. Sept autres listes sont en lice dans la circonscription (gaulliste, chrétienne-démocrate du Mouvement républicain populaire (MRP), radicale-socialiste, socialiste-démocratique, socialiste de la SFIO, d'union républicaine et paysanne, d'union républicaine de la résistance). La liste communiste arrive en deuxième position derrière celle du MRP. Elle recueille 28 261 voix (pour 129 286 suffrages exprimés). Eugène Montagnier est un des quatre élus de la circonscription. Il est nommé membre de la Commission de la famille, de la population et de la santé publique et membre de la Commission de l'agriculture et du ravitaillement. Au nom de cette dernière, il rédige deux rapports sur la réglementation du travail agricole.
En juin 1946, il dirige de nouveau la liste communiste dans la deuxième circonscription du Rhône. Le scrutin est un peu moins complexe qu'en octobre 1945 : six listes sont en compétition, les listes dites socialiste-démocratique et d'union républicaine de la résistance ayant disparu. Le PC maintient son score et la circonscription garde la même représentation politique : deux MRP, un communiste, un élu de droite (union républicaine paysanne et sociale). Eugène Montagnier siège aux mêmes commissions que sous la première Constituante. Il rédige de nouveau deux rapports sur la réglementation du travail agricole. Il est aussi l'auteur de deux propositions de résolution en faveur des chasseurs.
Aux législatives de novembre 1946, huit listes s'affrontent dans la 2e circonscription du Rhône. Aux six de juin se sont ajoutées une liste du Parti républicain de la liberté (PRL) et une liste du parti socialiste démocratique (dirigée par l'ancien député SFIO Chouffet). A nouveau conduite par Eugène Montagnier, la liste communiste enregistre un certain progrès : elle passe de 21,2 % des suffrages exprimés à 23,9 %. Montagnier est réélu ainsi que les deux députés MRP, mais la division des forces de droite conduit au succès du candidat du Rassmblement des gauches républicaines (RGR).
Eugène Montagnier siège de nouveau à la Commission de l'agriculture. Celle-ci le nomme, en juin 1948, au Conseil supérieur des alcools. En mai 1949, il est désigné comme membre de la Commission des boissons. Député actif, il dépose 14 rapports au nom de la Commission de l'agriculture. Il est l'auteur de 11 propositions de loi et de 11 propositions de résolution. La plupart de ces textes visent à défendre les intérêts des petits paysans ou des chasseurs. C'est sur ces mêmes thèmes qu'il intervient en séance publique. Le 17 mai 1951, il dépose une demande d'interpellation sur la politique de la compagnie Fives-Lille de Givors accusée de ne plus fabriquer que du matériel de guerre.
De nouveau huit listes sont en compétition dans la 2e circonscription du Rhône pour les législatives de juin 1951. Aux listes constituées par les grandes formations politiques (PC, SFIO, MRP, radicaux, gaullistes du RPF, indépendants-paysans) s'ajoutent une liste républicaine de protestation (liste Chouffet) et une liste d'union pour l'indépendance française (dirigée par le député Lécrivain-Servoz, élu en 1946 sous l'étiquette MRP). Les partis de la Troisième force ont conclu un vaste apparentement (des socialistes à la droite). Cette alliance réussit à passer la barre des 50 % des suffrages exprimés. Ce qui lui accorde tous les sièges de la circonscription. Ainsi, Eugène Montagnier n'est pas réélu. Avec 20,2 % des suffrages exprimés, la liste qu'il conduisait a subi un certain tassement par rapport au scrutin de novembre 1946. Elle a perdu plus de 5 000 voix. Aux législatives du 2 janvier 1956, Eugène Montagnier se représente dans la 2e circonscription du Rhône, deuxième de la liste communiste dirigée par Camille Vallin (son second de 1951). La liste communiste affronte huit autres listes. Trois apparentements sont conclus : un de centre gauche (SFIO, radicaux), un de centre droit (MRP, indépendants-paysans du CNIP, républicains sociaux) et un qui associe les deux listes poujadistes. Aucun des apparentements n'obtient la majorité absolue. La liste communiste recueille 21,9 % des suffrages exprimés. Camille Vallin devient député. En novembre 1958, Vallin et Montagnier sont candidats dans la 8e circonscription du Rhône (Givors), celui-ci comme suppléant du premier. Ils sont battus. Ils n'obtiennent que 8 275 voix (pour 42 987 suffrages exprimés) et Joseph Charvet est élu dès le premier tour.
Après la perte de son mandat, Eugène Montagnier est devenu carrier. Il exploite les pierres jaunes du Mont Verdun avec quelques uns de ses enfants. Parallèlement il reste très impliqué dans la vie associative de sa commune, Saint-Didier-au-Mont-d'Or. Jusqu'à sa mort il reste fidèle à son engagement communiste.