Eugène Muller
1861 - 1948
Né le 31 août 1861 à Ranspach (Haut-Rhin).
Député du Bas-Rhin de 1919 à 1927.
Sénateur du Bas-Rhin de 1927 à 1944.
Les espoirs que ses maîtres avaient placés dès son entrée au séminaire dans le jeune Eugène Muller ne furent pas déçus. Ayant poursuivi ses études à l'Université de Munster et à celle de Würtzbourg, il fut l'un des plus jeunes et des plus brillants professeurs du grand séminaire de Strasbourg. Chargé peu après d'une chaire à la Faculté de théologie catholique de l'Université de cette même ville, il s'y fit connaître par deux cours, l'un de théologie dogmatique, l'autre d'art chrétien. Dans le même temps, il apportait une contribution importante aux dictionnaires théologiques de Fribourg et de Paris et donnait maintes communications au bulletin de la Société des monuments historiques. Toujours en lui, comme on le voit, ces deux penchants : le dogme et l'art.
Cependant, sa renommée grandissante ne laissait pas de lui inspirer un autre goût, qui demeura toujours très vif, pour la vie publique. En 1911, la circonscription de Thann désignait le chanoine Muller pour la représenter à la diète alsacienne-lorraine. On manque de détails sur l'action politique, dans cette assemblée allemande du « Landtagsabgeordneter » de Thann, mais le fait est que, la bourrasque passée, le Bas-Rhin redevenu français le voulut pour son député à Paris. Elu le 16 novembre 1919, troisième de la liste d'union populaire républicaine - mouvement dont il était président - avec 70.646 voix quand la majorité absolue était de 65.996, il devait être réélu, quoique moins facilement, à la plus forte moyenne, le 11 mai 1924, sur la liste du bloc républicain national.
Membre, depuis sa création, du conseil consultatif d'Alsace et de Lorraine, Muller s'inscrit au groupe de l'union républicaine démocratique et inaugure ses fonctions de député par une déclaration, longuement applaudie, sur les sentiments patriotiques des Alsaciens et des Lorrains pour la France et sur ses propres dispositions d'amour et de fidélité pour la mère-patrie.
Au vrai, son action parlementaire peut se diviser en deux chapitres : d'une part l'adaptation de la législation française aux conditions particulières des départements alsaciens et lorrains ; d'autre part, les problèmes relatifs à l'enseignement et aux beaux-arts. Entre autres rapports qui lui furent confiés on relève, au hasard le statut des fonctionnaires en Alsace-Lorraine, les entrées payantes dans les musées, l'introduction dans les départements recouvrés des lois sur la protection des monuments et des sites, etc... Il est également l'auteur d'une proposition de loi, adoptée en 1924, pour l'indemnisation des Alsaciens-Lorrains internés pendant la guerre par ordre des autorités militaires françaises.
Au renouvellement sénatorial du 13 janvier 1927, Eugène Muller se porte candidat : élu au premier tour par 729 voix sur 1.203 votants, son action au Luxembourg s'ordonne de même façon qu'au Palais Bourbon. Il est rapporteur, pour ainsi dire inamovible, de toutes les adaptations à l'Alsace-Lorraine (des assurances sociales, de l'assurance accident, de la caisse d'épargne, des congés annuels, des dispositions régissant les fonctionnaires), mais prenant aussi une grande part à la discussion du budget de l'Education nationale, avec un vif intérêt pour l'enseignement technique. Toutefois, il est de plus en plus porté à dire son mot en politique étrangère : son intervention sur le projet de loi approuvant les accords de La Haye fut très remarquée.
Réélu sénateur le 20 octobre 1935, mais au troisième tour et à la pluralité des voix (533 sur 1.198) exprimées, le chanoine Muller est de ceux qui, en 1940, votent les pleins pouvoirs à Pétain.
Né le 31 août 1861 à Ranspach (Haut-Rhin)
Décédé le 14 janvier 1948 à Strasbourg (Bas-Rhin)
Député du Bas-Rhin de 1919 à 1927
Sénateur du Bas-Rhin de 1927 à 1944
(Voir première partie de la biographie dans le Dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, Tome VII, p. 2539)
Le 10 juillet 1940, le chanoine Eugène Muller vote le projet de loi accordant les pleins pouvoirs au maréchal Pétain.
Il meurt le 14 janvier 1948 à Strasbourg.