Georges Becker

1905 - 1994

Informations générales
  • Né le 7 février 1905 à Belfort (Territoire-de-Belfort - France)
  • Décédé le 10 septembre 1994 à Montbéliard (Doubs - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
Ire législature
Mandat
Du 30 novembre 1958 au 9 octobre 1962
Département
Doubs
Groupe
Union pour la nouvelle République
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
IIe législature
Mandat
Du 25 novembre 1962 au 2 avril 1967
Département
Doubs
Groupe
Union pour la nouvelle République-UDT

Biographies

Biographie de la Ve République

BECKER (Georges)
Né le 7 février 1905 à Belfort (Territoire de Belfort)
Décédé le 10 septembre 1994 à Montbéliard (Doubs)

Député du Doubs de 1958 à 1967

Issu d'une famille de commerçants originaire d'Alsace, du côté paternel, et de Montbéliard du côté maternel, Georges Becker effectue sa scolarité au lycée de Belfort puis à la faculté des lettres de Lyon. Diplômé d'études supérieures de lettres classiques, il débute à vingt-deux ans une carrière dans l'enseignement secondaire. Passionné de poésie mais aussi de musique, Georges Becker consacre cependant l'essentiel de ses loisirs à la science et plus particulièrement à la mycologie, discipline dont il devient au fil de ses recherches un véritable spécialiste. Il est d'ailleurs lui-même à l'origine de plusieurs découvertes dont celle de l'hygrophorus poetarum (hygrophore des poètes). Au début des années 1950, il soutient à l'université de Besançon une thèse intitulée, Observations sur l'écologie des champignons supérieurs. En plus de sa thèse, il est l'auteur de nombreux articles qu'il publie dans des revues scientifiques comme Aesculape et de plus de dix ouvrages, dont La vie privée des champignons (1952) et La mycologie et ses corollaires, une philosophie des sciences naturelles (1974). Érudit, Georges Becker s'efforce cependant dans ses écrits de transmettre sa passion et de vulgariser ses connaissances. Grand amoureux de la nature, il n'en oublie pas néanmoins les enjeux et les combats de son époque. Comme pour beaucoup d'hommes de sa génération, la Deuxième guerre mondiale marque un tournant dans sa vie et le véritable début de son engagement politique.

Gaulliste de la première heure, il s'engage dans la résistance. Après la Libération, il assure de 1947 à 1951 la direction du journal La voie nouvelle. Enseignant à Altkirch dans le Haut-Rhin, il décide de se porter candidat aux élections législatives de novembre 1958 dans la 2e circonscription du Doubs (cantons d’Audincourt, Baume-les-Dames, Clerval, Hérimoncourt, l'Isle-sur-le-Doubs, Montbéliard, Pont-de-Roide, Rougemont et Saint-Hippolyte). Alors qu'il n'a encore exercé aucune fonction politique locale, il représente à cette élection l'UNR (Union pour la nouvelle République), qui a été fondée quelques semaines auparavant pour soutenir l'action du général de Gaulle. Arrivant largement en tête au premier tour, Georges Becker l'emporte au second dans une triangulaire face au député communiste sortant, Louis Garnier, et face au maire socialiste de Baume-les-Dames, Jacques Méry, obtenant 32 397 des 55 111 suffrages exprimés. Quatre années plus tard, suite à la dissolution de l’Assemblée nationale le 9 octobre 1962, les électeurs de sa circonscription lui renouvellent leur confiance. Il est élu au second tour face à Jacques Méry, recueillant 34 195 voix sur les 53 886 suffrages exprimés.

Inscrit au groupe de l'UNR, dont il devient d'ailleurs le vice-président en 1961, puis de l'UNR-UDT (UNR - Union démocratique du travail) à partir de 1962, le député du Doubs siège à la commission des affaires culturelles, familiales et sociales. En 1965, il en devient le vice-président et il est, à plusieurs reprises, rapporteur pour avis des crédits des Affaires culturelles. En 1960, il est également nommé membre de la commission supérieure des sites, perspectives et paysages. Parlementaire actif, Georges Becker s'illustre particulièrement sur les questions d'éducation. Ainsi, quelques mois après son entrée au Palais-Bourbon il dépose une proposition de loi portant réforme du régime des écoles normales d'instituteurs et d'institutrices. Le naturaliste qu'est Georges Becker s'implique également dans les thématiques environnementales. Aussi dépose-t-il en 1960 une proposition de loi relative aux règles de piégeage des oiseaux rares. Il s'illustre aussi lors de la discussion du projet de loi de création des parcs nationaux. En 1963, il est nommé membre de la commission spéciale chargée d'examiner le projet de loi pour l'amélioration de la protection et de la structure foncière des forêts françaises.

Il vote pour le programme du gouvernement Debré le 16 janvier 1959. Le 2 février 1960, il vote pour la loi autorisant le gouvernement à prendre certaines mesures relatives au maintien de l'ordre, à la sauvegarde de l'État, à la pacification et à l'administration de l'Algérie. Sous le gouvernement Pompidou, il vote pour la ratification du traité franco-allemand (1963), la réforme électorale municipale (1964) ou encore la réforme du service militaire (1965).

Alors qu'il siège depuis 1963 au bureau politique de l'UNR, Georges Becker décide en 1967 de se représenter devant les électeurs de la 2e circonscription du Doubs. Il est cette fois-ci battu au second tour par le candidat de la Fédération de la gauche démocrate et socialiste (FGDS), le maire de Montbéliard, André Boulloche, par 39 941 voix contre 29 212. Il s'éloigne alors de la vie politique pour se consacrer pleinement à la mycologie. Membre correspondant du Muséum d'histoire naturelle de Paris et de l'Académie des sciences et Belles Lettres de Besançon et de Lyon, il fonde la Société d'histoire naturelle du pays de Montbéliard. Enfin, il préside de 1975 à 1978 la Société mycologique de France avant d'en devenir le président honoraire. Surnommé par le grand mycologue Roger Heim « le magicien de la mycologie », Georges Becker a donné son nom à une amanite qu'il a découverte : amanita beckeri.

Georges Becker était chevalier de la Légion d'honneur, commandeur dans l'ordre des Palmes académiques et officier du Mérite agricole.