René Olmeta

1934 - 2023

Informations générales
  • Né le 10 juin 1934 à Marseille (Bouches-du-Rhône - France)
  • Décédé le 10 mars 2023 à Marseille (Bouches-du-Rhône - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
VIIe législature
Mandat
Du 2 juillet 1981 au 1er avril 1986
Département
Bouches-du-Rhône
Groupe
Socialiste

Biographies

Biographie de la Ve République

OLMETA (René)
Né le 10 juin 1934 à Marseille (Bouches-du-Rhône)
Décédé le 10 mars 2023 à Marseille (Bouches-du-Rhône)

Député des Bouches-du-Rhône de 1981 à 1986

René Paul Olmeta est né le 10 juin 1934 à Marseille, dans le quartier du Panier, au sein d’une famille originaire de Corse. Titulaire d’un baccalauréat, René Olmeta travaille d’abord dans la marine marchande, puis dans une entreprise de combustible avant d’être directeur commercial dans une entreprise d’isolants thermiques au moment de son élection à l’Assemblée nationale en 1981. Avec son épouse Mauricette, née Lomini, qui décède en 2005, il a deux enfants : Arlette, née en 1958 et future élue marseillaise (Arlette Fructus), et Gabriel né en 1964 (par la suite journaliste connu sous le nom de Gaby Olmeta).

René Olmeta adhère à la Section française de l'Internationale ouvrière (SFIO) en 1961 puis s’implique dans les Groupes d'action municipale (GAM) et, à compter de 1964, dans les comités d’intérêt de quartier marseillais (CIQ). Ces derniers sont structurés en une confédération, que René Olmeta préside de 1975 à mars 1977, après avoir contribué à en faire de réels interlocuteurs des pouvoirs publics. Il participe en mai 1976 à la création du carrefour national des comités de quartier (Carnaq), dont il est secrétaire national jusqu’aux élections municipales des 13 et 20 mars 1977.

A cette occasion, René Olmeta intègre l’équipe de campagne de Gaston Defferre, maire de Marseille depuis 1953. Gaston Defferre remporte très largement ces élections. René Olmeta devient son adjoint chargé des sports et de la jeunesse. Il reste élu au conseil municipal de Marseille jusqu’en avril 2014 (mandats de Gaston Defferre jusqu’à son décès en mai 1986, de Robert Vigouroux jusqu’en juin 1995 puis de Jean-Claude Gaudin).

Aux élections législatives de juin 1981, René Olmeta est investi par le Parti socialiste (PS) dans la 5e circonscription des Bouches-du-Rhône, avec comme suppléante Simone Gallix, par la suite maire des 4e et 5e arrondissements de Marseille de 1989 à 1995. Huit candidats sont en concurrence dans la 5e circonscription en 1981, dont le député communiste sortant, Georges Lazzarino. Le 14 juin, au premier tour, René Olmeta arrive en tête avec 12 899 des 37 247 suffrages exprimés (soit 34,63 %), devant le candidat de l’Union pour la démocratie française (UDF) Robert Gardeil (32,00 %) et Georges Lazzarino (28,71 %). Ce dernier se retire en faveur de René Olmeta, qui gagne ensuite nettement le second tour le 21 juin : il obtient 24 012 des 38 783 suffrages exprimés (soit 61,91 %). René Olmeta rejoint alors l’Assemblée nationale.

Inscrit au groupe socialiste, René Olmeta vote notamment pour le projet de loi portant abolition de la peine de mort (la loi du 9 octobre 1981) et le projet de loi « Defferre » de décentralisation (la loi du 2 mars 1982 relative aux droits et libertés des communes, des départements et des régions du 2 mars 1982). Membre de la commission des affaires culturelles, familiales et sociales de 1981 à 1986, il a produit au cours de son mandat 136 questions écrites. Il est régulièrement intervenu à l’occasion des débats sur les projets de loi de finances. La thématique du sport est centrale dans le parcours de René Olmeta, lui-même ancien champion d’athlétisme. Déjà adjoint aux sports et à la jeunesse de Gaston Defferre à Marseille en 1977, il préside le groupe parlementaire d’études pour le sport de 1981 à 1986.

Sans surprise, ses interventions lors des débats sur les projets de loi de finances ont notamment porté sur le sport et l’éducation physique. Ainsi en novembre 1981, au sujet des crédits en faveur de l’Institut national des sports, de l’Institut national de l'éducation populaire et des écoles nationales de voile et de ski ou de la régionalisation du fonds national du développement du sport. De même, en octobre 1983, bien que regrettant la faiblesse du budget de la jeunesse et des sports, il salue les efforts menés sur la formation des enseignants et éducateurs sportifs, notamment à travers les Centres régionaux d’éducation physique et sportive. En novembre 1985, au sujet du projet de loi de finances de 1986, il ne cache toutefois pas sa déception au regard d’un budget du ministère de la Jeunesse et des sports en baisse marquée. Le 11 novembre 1985, le quotidien Le Monde lui prête des propos sans appel : « Il faut puiser au fond de soi-même pour voter un tel budget ».

René Olmeta est rapporteur en 1983 du projet de loi relatif à la sécurité des consommateurs (la loi du 21 juillet 1983). En 1984, il est membre titulaire de la commission mixte paritaire constituée pour l'examen du projet de loi relatif à l'organisation et à la promotion des activités physiques et sportives (loi du 16 juillet 1984 dite loi Avice, du nom d'Edwige Avice ministre déléguée à la Jeunesse et aux sports). En 1985, il est membre suppléant de la commission mixte paritaire pour l'examen du projet de loi relatif aux congés de conversion (loi du 5 août 1985 instaurant les congés de conversion).

Bien que député sortant, René Olmeta n’est pas candidat aux élections législatives d’avril 1986. En froid avec Gaston Defferre, il ne figure pas sur la liste du PS et des Radicaux de gauche « Pour une majorité de progrès avec le président de la République » conduite par ce dernier, à l’occasion de ce scrutin proportionnel par liste départementale à un seul tour. René Olmeta n’est pas non plus candidat aux élections législatives de juin 1988.

Lors des élections municipales de mars 1989, René Olmeta soutient la candidature à la mairie de Marseille de Robert Vigouroux, successeur de Gaston Defferre après son décès en 1986. Bien que maire sortant, Robert Vigouroux ne reçoit pas l'investiture du PS, accordée à Michel Pezet. Robert Vigouroux est largement réélu, remportant l'ensemble des huit secteurs de la ville. Il n’en est pas moins exclu du PS, de même que ses soutiens socialistes, parmi lesquels René Olmeta.

René Olmeta se présente à nouveau à la députation, dans la 6e circonscription des Bouches-du-Rhône qui regroupe les quartiers résidentiels des faubourgs sud-est de la ville de Marseille, à l’occasion des élections législatives de mars 1993. Il n’est pas investi par le PS, qui lui a préféré Fernand Pietri. Neuf candidats sont alors en lice, dont cinq à gauche. Le 21 mars 1993, René Olmeta ne recueille que 3 364 des 36 972 suffrages exprimés et n’est pas qualifié pour le second tour, remporté le 28 mars par le candidat UDF Guy Teissier.

Aux élections législatives suivantes de mai et juin 1997, René Olmeta est cette fois-ci investi par le PS dans la 5e circonscription des Bouches-du-Rhône (composée du 5e arrondissement de Marseille et d’une partie du 6e et du 10e). Il fait face à 19 autres candidats, dont un homonyme, Richard Olmeta, candidat socialiste dissident. A l’issue du premier tour le 25 mai, René Olmeta obtient 6 378 des 28 163 suffrages exprimés (soit 22,65 %) et est qualifié pour le second tour. Il y affronte Renaud Muselier, candidat du Rassemblement pour la République (RPR), et Marie-Odile Raye, candidate Front national (FN), dans une triangulaire. Obtenant 13 079 des 32 167 suffrages exprimés (soit 40,66 %), René Olmeta n’arrive qu’en deuxième position, devancé de 354 voix par Renaud Muselier.

René Olmeta ne se représente plus par la suite aux élections législatives, privilégiant ses mandats locaux : comme conseiller municipal de la ville de Marseille jusqu’en 2014, comme conseiller général et vice-président du département des Bouches-du-Rhône de mars 1992 à avril 2015, en charge notamment des affaires sociales et du sport, sous la présidence de Jean-Noël Guérini.

Lors des élections municipales des 11 et 18 mars 2002, René Olmeta conduit les listes de l'union de la gauche à Marseille, face au maire sortant Jean-Claude Gaudin : une candidature précipitée, en remplacement du chef de file initialement pressenti à gauche, le député socialiste de la 8e circonscription des Bouches-du-Rhône, Marius Masse. Ce dernier s’est cependant trouvé empêché pour des raisons de santé et René Olmeta est désigné pour le remplacer. Il obtient 39,21 % des suffrages exprimés au second tour, marqué par une triangulaire l’opposant aux listes de Jean-Claude Gaudin, qui remporte cinq des huit secteurs marseillais (48,57 % des suffrages), et du Mouvement national républicain de Bruno Mégret (12,21 % des suffrages).

Aux élections municipales des 9 et 16 mars 2008, René Olmeta est la tête de la liste d’union de la gauche du 5e secteur marseillais correspondant aux 9e et 10e arrondissements de la ville, dans le cadre de l’union de la gauche conduite par le socialiste Jean-Noël Guérini, alors président du conseil général des Bouches-du-Rhône. La liste de secteur de René Olmeta est qualifiée pour le second tour mais, avec 41,32 % des suffrages exprimés, il termine second, derrière la liste de l’Union pour un mouvement populaire (UMP) conduite par Guy Tessier qui avait déjà été son adversaire aux législatives de 1993. Par la même occasion, la fille de René Olmeta, Arlette Fructus, est élue au sein de la majorité municipale de Jean-Claude Gaudin : elle sera adjointe de ce dernier de mars 2008 à janvier 2020, chargé du logement.

Au titre de ses mandats locaux, René Olmeta a siégé dans différents organismes. Il a représenté le département des Bouches-du-Rhône au Conseil national de l'aide juridique de 1996 à 2004, au Conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale de 1999 à 2007 et au conseil d’administration de l’établissement public du Parc national des Calanques de 2012 à 2015. Dans la continuité de ses engagements dans le domaine du sport, il a également siégé, comme représentant de l'Assemblée des départements de France, au conseil d'administration du Centre national pour le développement du sport de 2006 à 2012.

Décrit comme un homme de consensus, René Olmeta est nommé chevalier de la Légion d’honneur par décret du 2 avril 1999. Il est décédé le 10 mars 2023 à l’âge de 88 ans.