Jean Payra
1882 - 1937
Né le 16 février 1882 à Perpignan (Pyrénées-Orientales), mort le 29 mai 1937 à Perpignan.
Député des Pyrénées-Orientales de 1924 à 1936.
Sénateur des Pyrénées-Orientales de 1936 à 1937.
A l'âge de 12 ans, Jean Payra dut quitter l'école pour la boutique paternelle, où l'on avait besoin de son aide. Chez les Payra, on était plus riche d'idées et de passions généreuses que d'argent. C'est ainsi que l'adolescent ressentit du même coup la dureté de la vie et le désir de la transformer radicalement : très tôt, il milita pour le socialisme.
En 1919, il fut élu conseiller municipal, puis premier adjoint au maire de Perpignan, et, en 1924, conseiller général. La même année, il s'était présenté à la députation et avait été élu, le 11 mai, sur la liste du cartel des gauches, qui remporta la totalité des sièges dans le département. Il devait devenir, en 1931, président du Conseil général et, en 1935, maire de Perpignan.
Il fut réélu, au second tour de scrutin, le 29 avril 1928, avec seulement 110 voix d'avance sur son principal concurrent, Delcos, de l'alliance démocratique (7.089 voix contre 6.979), lequel le devançait de 1.300 voix au premier tour ; puis de nouveau au second tour, le 8 mai 1932, plus aisément cette fois, par 8.133 voix contre 7.781 au même Delcos.
Inscrit au groupe socialiste, il milita à la fois pour ses idées et pour les intérêts de sa région. C'est ainsi qu'il intervint, souvent véhémentement, dans la discussion d'interpellations sur : l'expulsion d'un monarchiste espagnol (Rey Candido), sur les arrestations de communistes, les manifestations au quartier latin. Il déposa plusieurs propositions de loi, en 1932, relatives aux contrats de travail. D'autre part, membre de la commission des boissons de 1924 à 1935, il fut l'un des représentants actifs des intérêts viticoles : interpellation sur le contingentement des vins tunisiens en 1926, sur la diminution de la protection douanière en ce qui concerne les mistelles et vins de liqueur français, rapport sur une proposition de loi réglementant le sucrage des vins en 1929.
Membre, puis vice-président de la commission du suffrage universel, il agit puissamment en faveur du rétablissement du scrutin d'arrondissement (1927). Il travaillait avec la même ardeur à la diffusion des sports et de l'éducation physique : dans la discussion du budget de 1925, il réclame la création d'un office national de l'éducation physique et des sports ; en 1933, il dépose une proposition de loi sur le statut des professeurs d'éducation physique, une autre portant application de la taxe sur les cercles aux fédérations et sociétés sportives. Enfin, il participa aux travaux de la commission de comptabilité qu'il présida de 1928 à 1932 et il présenta divers rapports sur les dépenses administratives de la Chambre.
En 1935, il fut élu vice-président de la Chambre.
La même année, le 20 octobre, il était élu sénateur, au second tour de scrutin, par 270 voix sur 505 votants. Il fut membre de la commission des douanes, de la commission de l'administration générale, départementale et communale et de la commission de la comptabilité. Toutefois, ayant été - après son élection - victime d'un accident d'automobile qui ébranla gravement sa santé, il dut se tenir à l'écart des travaux du Sénat.
Il mourut le 29 mai 1937, en cours de mandat, âgé seulement de 55 ans.