Simone Rollin Née Norbert
1910 - 1991
ROLLIN (Simone)
Née le 5 septembre 1910 à Montendre (Charente-Inférieure)
Décédée le 7 février 1991 à La Grande-Motte (Hérault)
Membre de la première Assemblée nationale constituante (Seine)
Conseiller de la République de la Seine de 1946 à 1948
Simone Rollin, née Norbert, est issue d’une famille modeste de Montendre, en Charente-Maritime. Son père exerce la profession d’ajusteur-mécanicien chez Renault et sa mère est couturière.
La jeune fille commence à travailler dès la fin des ses études primaires et découvre alors les luttes syndicales. A 17 ans, manutentionnaire dans la confection, elle s’engage dans un mouvement ouvrier de jeunes.
Dès son mariage, en 1930, elle fonde avec d’autres camarades, le mouvement familial ouvrier, dont elle reste présidente jusqu’à la veille de la Libération. Elle représente ainsi les familles ouvrières au Conseil supérieur de la famille et au Conseil de perfectionnement du service social.
En juin 1940, la France est défaite par l’Allemagne. Pendant l’occupation du pays, Simone Rollin s’engage dans la Résistance, et assure la liaison avec Lyon en passant plusieurs fois la ligne de démarcation. C’est pendant cette période qu’elle rassemble autour d’elle des femmes, qui, au lendemain de la Libération, forment les militantes du Mouvement républicain populaire (MRP).
A la même période, elle préside la Fédération des organismes de travailleuses familiales, qui regroupe 9 organismes et compte 5 000 jeunes filles qui aident les mères de familles à leur foyer.
En novembre 1944, le congrès constitutif du MRP la porte à la vice-présidence du jeune parti et lui confie la direction des équipes féminines sur le plan national.
Député de la Seine à la première Assemblée nationale constituante, cette mère de six enfants y défend les femmes et la famille. Elle siège à la commission de la famille, de la population et de la santé publique. Elle dépose une proposition de résolution, deux propositions de loi et un rapport sur une proposition de résolution. Elle intervient à trois reprises pour l’application d’un programme social hardi. Elle dépose un amendement dans la discussion des conclusions du rapport sur la composition et la compétence du Conseil économique.
Le 8 décembre 1946, elle est élue conseiller de la République de la Seine. A son arrivée au Palais du Luxembourg, elle rejoint le groupe MRP. Elle est nommée membre de la commission du ravitaillement et de la commission de la famille, de la population et de la santé publique.
Simone Rollin intervient souvent, et sur des sujets divers : modification de la législation économique, frais de mission et indemnités des maires et adjoints, budget de l’éducation nationale.
Elle présente également des rapports pour le compte des commissions auxquelles elle appartient, notamment, en 1947, sur le versement des allocations familiales aux mères de famille et, en 1948, sur l’exercice des professions d’assistante ou d’auxiliaire de service social et d’infirmière ou d’infirmier.
Elle prend aussi des initiatives sur le plan législatif : en 1947, elle dépose ainsi une proposition de loi sur les congés payés des concierges d’immeubles à usage d’habitation et, en 1948, une proposition de résolution qui invite le gouvernement à faire inventorier rapidement les sinistres causés aux familles des régions de l’Est et à mettre immédiatement en œuvre un programme de fabrication spécialement destiné à ces familles sinistrées.
Tout en exerçant ses fonctions au Conseil de la République, Simone Rollin se veut une femme proche de ses électeurs. C’est ainsi qu’elle n’hésite pas à témoigner de son expérience de mère, en juillet 1948, dans l’hebdomadaire féminin Marie France. A la fin de l’article « J’ai arrêté ma fille sur la mauvaise pente en lui faisant confiance », le journal explique : « Mme Simone Rolin occupe une des plus hautes charges de l’Etat : elle est conseillère de la République. Elle est aussi la maman de six enfants, et cette responsabilité-ci n’est pas moins grave que l’autre, ainsi qu’en témoigne le problème que Madame Rollin a bien voulu nous exposer et devant lequel toutes les mères peuvent elles aussi à quelque moment se trouver. »
Le mandat de Simone Rollin s’achève le 15 novembre 1948.
Elle meurt le 7 février 1991, à La Grande-Motte à l’âge de 80 ans.
Elle était décorée de la médaille de la mère française.