Joseph Rous
1881 - 1974
* : Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936
Né le 28 mai 1881 à Prades (Pyrénées-Orientales).
Député des Pyrénées-Orientales de 1932 à 1942.
Son père était épicier en gros à Prades au moment de sa naissance et, après la guerre de 1914, il devait devenir maire de Prades. Joseph Rous fit des études juridiques. Il était docteur en droit, avocat au barreau de Reims puis à la Cour de Paris. La politique l'avait attiré très tôt. Secrétaire de l'union des étudiants républicains de Toulouse de 1906 à 1907, il entre à la S.F.I.O. à Paris en février 1911. Il fait brillamment la guerre de 1914-1918. Blessé, titulaire de cinq citations, chevalier de la Légion d'honneur, il reprend après la victoire sa profession d'avocat.
De nouveau attiré par la politique, il est élu conseiller municipal en 1925, réélu en 1929 et 1931, parallèlement, il entre au Conseil général en 1925, où il est réélu en 1931 et 1937.
Désigné par la fédération socialiste des Pyrénées-Orientales, il se présente aux élections législatives des 1er et 8 mai 1932 dans la circonscription de Prades. En ballottage au premier tour où, sur 23.362 inscrits, 17.669 votants, il ne recueille que 6.263 voix contre Manant, 7.497, Morer 1.876, Castany 1.252, de Massia 443. Au second tour, sur 23.364 inscrits, 18.664 votants, il rassemble 9.348 suffrages contre Manant 8.740 et Castany 284. Les 26 avril et 3 mai 1966. dans la même circonscription, il est encore en ballottage au premier tour où sur 23.539 inscrits et 17.455 votants, il ne recueille que 5.294 voix contre Manant 7.419, Gendre 2.748, Ferlat 1.021 et Fabre 629. Au second tour, il est élu avec une faible majorité, atteignant 9.625 voix contre Manant 9.063. A la Chambre, inscrit au groupe du parti socialiste, il est membre puis président du groupe de défense du commerce et de l'artisanat, fondateur et président du groupe de défense des classes moyennes, fondateur et secrétaire général du groupe du folklore de la France et de l'Empire français.
Il est membre de la commission des douanes et de la commission des pensions. Il ne présenta qu'un rapport sur la prohibition des vins faits avec des fruits secs aux Indes.
Par ses interventions à la tribune, il milita pour l'amélioration des conditions quotidiennes de la vie simple et laborieuse de ses électeurs : vignes, voies ferrées locales, routes, mistelles et vins doux naturels, société d'épargne, assainissement du marché des vins, poursuites contre les commerçants et artisans, délais fiscaux et en matière de dettes civiles, forfaits et ventes de fonds, magasins à prix unique, mais il eut le mérite de s'élever au-des sus de cette politique locale et d'intérêt électoral. La situation internationale le préoccupait : troupes étrangères en Espagne, combattants espagnols en retraite, menées hitlériennes, nécessité de l'union et de la force française face à la guerre qui vient. Entre-temps, il participait au même combat dans la presse : Avant-garde socialiste des Pyrénées-Orientales, Midi socialiste.
Le 10 juillet 1940, il refusait les pleins pouvoirs au maréchal Pétain.