Joël Sarlot
1946 - 2017
SARLOT (Joël)
Né le 5 juillet 1946 à Belfort (Territoire de Belfort)
Décédé le 10 décembre 2017 à Nalliers (Vendée)
Député de Vendée de 1993 à 2008
Joël Sarlot est né le 5 juillet 1946 à Belfort. Vétérinaire de profession, il soutient sa thèse de doctorat sur la maladie de Marburg en 1973 à l’Ecole nationale vétérinaire d’Alfort. Marié à deux reprises, il aura eu six enfants.
Sa carrière politique débute en 1985, lorsqu’il est élu conseiller général de Vendée, dans le canton de L’Hermenault, détenu depuis 1973 par la maire socialiste de Nalliers, Andrée Chaigneau. Joël Sarlot est alors membre de l’Union pour la démocratie française (UDF), et plus précisément, du Parti républicain (PR). Dirigé par François Léotard, celui-ci s’inspire des idées alors libérales de la politique menée aux Etats-Unis par le président républicain Ronald Reagan et au Royaume-Uni par la Première ministre conservatrice Margaret Thatcher. Lors des élections municipales de 1989, Joël Sarlot est élu conseiller municipal de Nalliers. Il siège dans l’opposition au nouveau maire, Daniel Sacré. Il est également président du Conseil départemental du tourisme. Il est réélu en mars 1992 conseiller général du canton de L’Hermenault.
Aux élections législatives de 1993, dans un contexte difficile pour la gauche, Joël Sarlot est candidat dans la 5e circonscription de Vendée, tenue par le socialiste Pierre Métais depuis 1981. Mais ce dernier fait le choix de ne pas se représenter. Avec 46,05 % des suffrages exprimés, Joël Sarlot arrive largement en tête du premier tour, devançant le candidat socialiste Jean-Claude Remaud (25,35%). Puis, il l’emporte au second tour, par 60,33 %. Au Palais-Bourbon, Joël Sarlot intègre le groupe UDF. Il est membre de la commission de la production et des échanges. Le député de Vendée présente plusieurs propositions de loi : en novembre 1994, sur le fonctionnement et la composition des commissions départementales d’équipement commercial ; en décembre 1994, sur le maintien des classes en milieu rural ; en décembre 1995, sur l’hébergement d’adultes gravement handicapés ; en janvier 1996, pour la création de chantiers d’insertion pour les chômeurs de longue durée ; en mai 1996, pour la représentation des familles dans les conseils d’administration des caisses de sécurité sociale ; en novembre 1996, sur le recrutement d’agents contractuels pour les établissements publics de coopération intercommmunale ; en mars 1997, pour créer une journée nationale du souvenir.
En séance publique, il prend plusieurs fois la parole. Il pose, en avril 1997, une question au gouvernement sur l’extension aux entreprises des chèques-service. En novembre 1994, il pose, à l’occasion de l’examen des crédits du tourisme prévu par le projet de loi de finances pour 1995, une question sur la labellisation des hébergements du tourisme social. En novembre 1995, lors de l’examen des crédits du tourisme prévus pour 1995, il pose une question sur le maintien des services publics en milieu rural et sur le maintien des classes scolaires.
Sur le plan politique, Joël Sarlot est réélu conseiller général du canton de L’Hermenault, et devient vice-président du conseil général de la Vendée.
Très rapidement, les tensions se creusent au sein de la majorité parlementaire, particulièrement au Rassemblement pour la République (RPR), dans la perspective de l’élection présidentielle de 1995. En retrait, Joël Sarlot suit la majorité de l’UDF, derrière Edouard Balladur, en définitive battu.
Aux élections municipales de juin 1995, Joël Sarlot est tête de liste à Fontenay-le-Comte (une ville d’environ 14 000 habitants de sa circonscription), au détriment du maire sortant UDF André Forens, écarté par sa propre majorité. Mais il est battu au second tour par le candidat socialiste et conseiller général du canton de Fontenay-le-Comte, Jean-Claude Remaud. Il est néanmoins élu, en janvier 1996, président de la communauté de communes du Pays-de-L’Hermenault. Joël Sarlot devient également secrétaire général de la Fédération nationale des comités départementaux de tourisme.
Aux élections législatives anticipées, les 25 mai et 1er juin 1997, Joël Sarlot est à nouveau le candidat de l’UDF et du RPR dans la 5e circonscription de la Vendée. Il arrive en tête du premier tour avec 42,87 % des suffrages exprimés devant son adversaire local, le socialiste Jean-Claude Remaud (34,64%). Au second tour, il l’emporte avec une avance moindre qu’en 1993 : 52,33 %. Au niveau national, la droite perd la majorité à l’Assemblée nationale au profit de la gauche. Dans l’opposition, Joël Sarlot rejoint le groupe UDF et retrouve la commission de la production et des échanges. Par la suite, en mai 1998, il fait partie des députés qui quittent le groupe UDF pour rejoindre le nouveau groupe Démocratie libérale et indépendants (DLI), constitué après la rupture de Démocratie libérale, mouvance du Parti républicain depuis 1997, avec l’UDF, à la suite d’un désaccord sur la stratégie à suivre à l’issue des élections régionales de mars 1998 : accepter, ou non, les voix du Front national pour faire échec à la gauche pour l’élection des présidents de région.
Joël Sarlot présente, au cours de la législature, plusieurs propositions de loi : en novembre 1997, pour reporter au 31 décembre 1998 la professionnalisation des armées ; en mars 2000, pour exonérer de TVA les productions de disques ou de vidéos destinées à l’action humanitaire ; et en octobre 2000, pour appliquer le taux réduit de la TVA aux carburants.
Il présente aussi, en février 2000, une proposition de loi constitutionnelle pour ajouter un Titre II à la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789. Sur le plan local, en janvier 1998, Joël Sarlot devient président de la fédération UDF de Vendée. Puis, au mois de mars, il est réélu dès le premier tour dans le canton de L’Hermenault. En 2001, Joël Sarlot est élu conseiller municipal de Saint-Laurent-de-la-Salle, un petit village de sa circonscription. Il le sera jusqu’en 2017.
Pour l’élection présidentielle de 2002, Alain Madelin est candidat. Mais, le 27 février 2002, 34 des 43 députés de Démocratie libérale (DL), dont leur président Jean-François Mattei, signent dans Le Figaro un appel à soutenir Jacques Chirac. Joël Sarlot n’en fait cependant pas partie. Avant le second tour qui oppose Jacques Chirac et le président du FN Jean-Marie Le Pen, 39 députés DL sur 43 signent un texte en faveur du parti unique de la droite et du centre, l’Union pour la majorité présidentielle (UMP), en cours de structuration sur l’initiative de Jacques Chirac et qui réunit principalement le RPR, DL et le Mouvement des réformateurs (MDR). Joël Sarlot fait partie des quatre à ne pas le signer.
Après sa réélection comme président de la République, Jacques Chirac nomme Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, issu de DL, ce qui accélère l’absorption du parti. Aux législatives de juin 2002, seuls trois députés sont élus sous l’étiquette DL, dont Joël Sarlot, réélu dès le premier tour dans la 5e circonscription de la Vendée (52,23 % des suffrages exprimés). Mais contrairement à Alain Madelin et François d’Aubert, il ne rejoint pas le groupe UMP et siège parmi les non-inscrits. Il est membre de la commission de la production et des échanges, qui devient en octobre 2002 la commission des affaires économiques, de l’environnement et des territoires. Peu de temps après, il rejoint le Mouvement pour la France (MPF), parti souverainiste et conservateur fondé par un ancien de l’UDF, Philippe de Villiers, par ailleurs président du conseil général de la Vendée depuis 1988. Une autre vendéenne, Véronique Besse, députée de la 4e circonscription, fait de même. C’est sous cette étiquette que Joël Sarlot est réélu dès le premier tour conseiller général du canton de L’Hermenault en mars 2004.
Pour les élections législatives de 2007, il est étiqueté comme député sortant MPF, mais est investi et soutenu par l’UMP. Il est réélu dès le premier tour avec 52,12 % des suffrages exprimés. Contrairement à Véronique Besse, réélue également avec le soutien de l’UMP, il ne siège plus parmi les non-inscrits et s’apparente au groupe UMP. Il rejoint également la commission de la défense nationale et des forces armées. Le 7 février 2008, il est déclaré démissionnaire d'office et inéligible pour une durée d'un an par le Conseil constitutionnel, en application de dispositions du code électoral relatives au compte de campagne. Dans l’élection partielle qui suit, Joël Sarlot soutient alors la candidature de Dominique Souchet, un cadre de MPF, investi par la majorité présidentielle. Celui-ci l’emporte dès le premier tour, avec 53,3 % des suffrages exprimés. Joël Sarlot devient son assistant parlementaire. Mais rapidement, la droite vendéenne subit un schisme. Philippe de Villiers et son bras droit Bruno Retailleau, successeur du premier comme président du conseil général de Vendée, ont des positions divergentes. Bruno Retailleau quitte le MPF en 2010, puis intègre l’UMP en février 2012 pour participer à la campagne du président de la République sortant, Nicolas Sarkozy.
Lors des élections législatives de 2012 qui suivent l’élection du candidat socialiste François Hollande à la présidence de la République, Joël Sarlot est candidat, avec le soutien de l’UMP, contre Dominique Souchet, demeuré au MPF. Il reçoit notamment le soutien de Bruno Retailleau. Avec 27,65 % des suffrages exprimés, il se qualifie pour le second tour, éliminant Dominique Souchet (17,9%). Mais il est devancé par le candidat socialiste Hugues Fourage (35,71%), qui emporte le second tour avec 51,44 % des voix.
Son canton de L’Hermenault étant supprimé par un redécoupage cantonal, Joël Sarlot ne se présente pas aux élections départementales de 2015. L’année suivante, la communauté de communes du Pays-de-l'Hermenault qu’il présidait depuis 1996 disparaît, à la suite de la création du Pays-de-Fontenay-Vendée, résultant de la fusion de la communauté de communes avec celle du Pays-de-Fontenay-le-Comte.
Joël Sarlot décède le 10 décembre 2017. Bruno Retailleau, sénateur, rend hommage à son ami, « un tempérament, une force de caractère ensoleillé par une gaieté perpétuelle et un sens du contact inné ».