Louis Sellier
1885 - 1978
* : Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936
Né le 6 novembre 1885 à Dormes (Nièvre).
Député de la Seine de 1932 à 1942 Fils de parents artisans du côté paternel et paysans du côté maternel, commis des P.T.T., Louis Sellier se fait très tôt un devoir de défendre les intérêts des travailleurs. C'est cette passion de la justice sociale qui le pousse vers la politique et bien entendu vers les idées socialistes. Sa réussite est rapide puisqu'en 1914 - à moins de 30 ans - il entre au conseil municipal de Paris, et en même temps de ce fait au conseil général de la Seine. Il y restera jusqu'en 1944. Il y représente le quartier de la Goutte d’or. Son action au sein de ces deux assemblées, où il est sans cesse réélu, se marque essentiellement par la lutte en faveur des employés des transports en commun de la région parisienne. Au congrès de Tours, il se range aux côtés de Marcel Cachin, mais quelques années plus tard, il se sépare des communistes, sans pour autant rejoindre les socialistes, « Abreuvé d'outrages » par l'Humanité, selon ses propres termes, il manifeste sa rupture avec éclat, lors des élections de 1932, en se présentant (comme candidat du P.U.P. - parti de l'unité prolétarienne) contre Marcel Cachin dans la 3° circonscription du XVIIIe arrondissement. De ce duel il sort victorieux, en battant le chef communiste au second tour, par 6.232 voix contre 5.022, alors qu'au premier tour celui-ci le devançait de près de 800 voix.
Au parlement, il se préoccupe bien entendu avant tout des problèmes du travail. Il appelle l'attention de ses collègues sur le chômage et il témoigne de son esprit hardi et novateur en déposant une proposition de résolution qui tend à inscrire dans la Constitution l'institution de conseils économiques régionaux et d'un conseil national économique, élus par les organisations professionnelles.
Aux élections de 1936, il bénéficie de l'unité que traduit le Front populaire, puisque, dans la même circonscription, il triomphe au second tour avec 11.417 voix sur 14.758 votants. Au premier tour il n'avait manqué que de 300 voix la majorité absolue.
Le champ de ses préoccupations s'élargit. Il dépose ainsi deux propositions de loi qui tendent, l'une à réduire les loyers des immeubles à usage commercial, l'autre à la suppression des taudis, propose d'ouvrir un crédit pour organiser à l'occasion de l'exposition universelle de 1937, un rassemblement triomphal de la jeunesse sportive des villages et des villes de France. Il est enfin chargé de donner l'avis de la commission des affaires étrangères à laquelle il appartient depuis 1936, sur le projet d'ouverture de crédits pour assister les Français d'Espagne. En 1937 il est réintégré dans le parti socialiste S.F.I.O.
Le 10 juillet 1940, il vote les pleins pouvoirs au maréchal Pétain.