Marcel Pouyet

1912 - 1987

Informations générales
  • Né le 21 juillet 1912 à Loriges (Allier - France)
  • Décédé le 11 octobre 1987 à Moulins (Allier - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
Ire Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 21 octobre 1945 au 10 juin 1946
Département
Allier
Groupe
Socialiste
Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
2e Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 2 juin 1946 au 27 novembre 1946
Département
Allier
Groupe
Socialiste
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
Ire législature
Mandat
Du 10 novembre 1946 au 4 juillet 1951
Département
Allier
Groupe
Socialiste

Biographies

Biographie de la IVe République

POUYET (Marcel)
Né le 21 juillet 1912 à Loriges (Allier)
Décédé le 11 octobre 1987 à Moulins (Allier)

Membre de la première et de la seconde Assemblée nationale constituante (Allier)
Député de l’Allier de 1946 à 1951

Né dans les environs de Saint-Pourçain-sur-Sioule, Marcel Pouyet exerce, comme son père, la profession d’agriculteur, dans une petite exploitation agricole du Bourbonnais. Manifestant des convictions socialistes assez précoces, Marcel Pouyet adhère à la SFIO, au début des années 1930, et milite également dans les organisations paysannes d’avant-guerre. Mobilisé en 1939, il est fait prisonnier en juin 1940 et libéré l’année suivante, dans l’Allier, où il reprend l’exploitation de son domaine. Il participe ponctuellement aux activités de la résistance locale, participe aux activités de la Fédération socialiste clandestine animée par Georges Rougeron et prête de temps à autre main forte aux Mouvements unis de la Résistance (MUR), animés par le dirigeant socialiste Henri Ribière, avec lequel il se lie alors d’amitié.
Ce dernier le sollicite, en vue des élections à la première Assemblée nationale constituante d’octobre 1945, pour figurer en deuxième position sur la liste SFIO qu’il conduit. Avec 69 371 des 190 679 suffrages exprimés, soit 36,4% des voix, celle-ci obtient deux des cinq sièges à pourvoir dans ce département à forte tradition socialiste rurale. Le Parti communiste fait jeu égal avec la SFIO, tandis que le dernier siège revient à la liste du Mouvement républicain populaire (MRP), en l’occurrence à Jean-Pierre Giraudoux, le fils de l’écrivain. Il est nommé membre de la commission de l’agriculture et du ravitaillement, et de la commission des pensions civiles et militaires et des victimes de guerre et de la répression. Il dépose une proposition de loi tendant à modifier l’ordonnance du 17 octobre 1945 sur le fermage et à faciliter la conversion du métayage en fermage, vieille revendication des syndicats agricoles socialistes. Durant ce premier mandat, il n’intervient pas en séance publique. Il vote la totalité des nationalisations et le premier projet de constitution.
Le rejet du texte constitutionnel conduit à la désignation d’une nouvelle Assemblée nationale constituante en juin 1946. Henri Ribière et Marcel Pouyet dirigent à nouveau la liste socialiste qui, avec 29,6% des voix, soit 56 194 des 189 813 suffrages exprimés, retrouve ses deux élus. La liste communiste, arrivée cette fois-ci en tête du scrutin, conserve ses deux sièges et le MRP le sien. C’est Yves Helleu qui devient député démocrate-chrétien du Gard, Jean-Pierre Giraudoux ayant été exclu du MRP pour des raisons internes. Marcel Pouyet, dont l’élection est validée le 13 juin 1946, retrouve les deux commissions dont il était membre précédemment. Il dépose une proposition de loi prolongeant sa première suggestion de généralisation du fermage, ainsi qu’un rapport sur un texte d’initiative parlementaire tendant à accorder aux combattants des Forces françaises de l’Intérieur (FFI), l’attribution de prêts du Crédit agricole mutuel dont les agriculteurs et artisans ruraux prisonniers et déportés bénéficiaient déjà. Il ne prend pas non plus la parole en séance publique, sous la deuxième Constituante. Il vote, par ailleurs, en faveur du second projet de constitution qui, une fois adopté par référendum, conduit à l’élection de la première Assemblée nationale en novembre 1946.
Henri Ribière ayant décidé de ne pas se représenter, il cède la tête de la liste socialiste à Gilles Gozard, tandis que Marcel Pouyet conserve la seconde place. Avec 45 665 des 173 652 suffrages exprimés, soit 26,2% des voix, la liste SFIO enregistre un nouveau recul, sans doute en raison du déficit de notoriété de Gilles Gozard par rapport à celle d’Henri Ribière. Elle se situe désormais plus de dix points derrière la liste communiste. Elle conserve néanmoins ses deux élus, les communistes et les démocrates-chrétiens obtenant respectivement deux et un sièges. Une fois son élection validée, le 29 novembre 1946, Marcel Pouyet rejoint les commissions de l’agriculture (1946-1951) - dont il est le secrétaire (1946-1949) - des pensions (1946-1947 ; 1948-1949) et des boissons (1949-1951). Il appartient en outre à la commission spéciale d’enquête chargée de vérifier la gestion et les comptes de la société des éleveurs du Bourbonnais en 1948. Il est enfin désigné comme juré à la Haute Cour de Justice, le 27 décembre 1946.
Durant cette législature, il dépose sept propositions de loi, six propositions de résolution et un avis. Il cosigne quatre rapports et un supplémentaire sur des textes d’initiative parlementaire. L’activité parlementaire de Maurice Pouyet se révèle particulièrement soutenue durant cette législature. Les textes qu’il dépose portent majoritairement sur les problèmes agricoles et viticoles, en particulier ceux liés au fermage, à la fiscalité rurale, à la pêche fluviale, aux intempéries ou aux questions intéressant directement le département de l’Allier. A plusieurs reprises, il s’exprime sur l’assouplissement des conditions d’octroi de la carte d’ancien combattant et sur son extension aux prisonniers de guerre. Il défend enfin, le 8 février 1949, le renouvellement intégral des Conseils généraux. Ses interventions traduisent pour l’essentiel les mêmes préoccupations et insistent régulièrement sur la pression fiscale excessive pesant sur les petits agriculteurs. Elles sont également l’occasion pour lui d’opposer sa vision du monde paysan et de l’organisation de la profession agricole à celle des « paysans » de droite, comme Paul Antier en février 1950. Par ailleurs, il prend la parole, le 31 juillet 1950, pour condamner la politique du gouvernement en Indochine. Il est enfin entendu, le 3 mars 1949, pour un différend personnel avec Gilles Gozard dont il fut le second de liste en novembre 1946. Parmi ses vingt interventions en séance, sous cette première législature de la Quatrième République, il défend treize amendements, un contre-projet et remplit les fonctions de rapporteur d’une proposition de loi relative à la pêche fluviale (10 février 1948) et d’une proposition de loi relative à l’impôt sur les bénéfices agricoles (3 mars 1949).
Marcel Pouyet vote l’investiture de Léon Blum, la confiance à Paul Ramadier, le 4 mai 1947, ce qui entraîne le départ des ministres communistes du gouvernement. Il soutient le statut de 1947 sur l’Algérie, vote pour le plan Marshall, mais contre le Pacte Atlantique, contre les conventions collectives de travail, contre la loi sur les apparentements et contre le renouvellement de l’Assemblée nationale, le 12 mai 1951.
Le changement des votes de Marcel Pouyet en cours de législature, notamment au regard du Pacte Atlantique ou de la loi sur les apparentements, s’explique par son exclusion de la SFIO en 1948 et par son ralliement au Parti socialiste unitaire, fondé en septembre de la même année. Ce dernier, produit d’une fusion entre différentes tendances, plus moins marginales, de la gauche socialiste ou communiste, prônait, en effet, la création d’un Front démocratique avec le Parti communiste et la CGT, ligne naturellement rejetée par la direction de la SFIO. Privé en 1951 de l’investiture de la SFIO et désormais proche du Parti communiste, Marcel Pouyet est candidat en troisième position sur la liste présentée par le parti de Maurice Thorez dans l’Allier, mais ne parvient pas à retrouver son siège, bien qu’ayant obtenu le plus grand nombre de suffrages personnels. Candidat malheureux, la même année, au Conseil général, dans le canton de Saint-Pourçain-sur-Sioule, il est battu, tout comme il le sera aux élections législatives de novembre 1958, dans la première circonscription de l’Allier, sous l’étiquette du Parti socialiste unifié - Union des forces démocratiques. Il est réintégré à la SFIO en 1963, mais ne joue alors plus aucun rôle politique particulier à l’échelon local ou départemental, pas plus qu’il ne sera par la suite candidat à quelque élection que ce soit. Il disparaît le 21 février 1960.