Pierre Puech-Samson
1915 - 2000
- Informations générales
-
- Né le 28 décembre 1915 à Gaillac (Tarn - Algérie)
- Décédé le 20 janvier 2000 à Narbonne (Aude - France)
1915 - 2000
PUECH-SAMSON (Pierre)
Né le 28 décembre 1915 à Gaillac (Tarn)
Décédé le 20 janvier 2000 à Narbonne (Aude)
Député de Mostaganem de 1958 à 1962
Issu d’une famille bourgeoise d’Oran, Pierre Puech-Samson naît le 28 décembre 1915 à Gaillac. Il effectue son service militaire dans l’infanterie, au 9e régiment des zouaves à Alger, en s’engageant par devancement d’appel. Après avoir suivi les cours d’élève-officier de réserve à Saint-Maixent l’École, il est affecté comme sous-lieutenant de réserve au 1er régiment de tirailleurs algériens. Mobilisé à Blida en septembre 1939, il commande le peloton d’éclaireurs motocyclistes et est promu lieutenant en mars 1940. Il refuse l’armistice de juin 1940 et, dès le 1er juillet, il décide de rejoindre la France Libre à Londres. Avec sept de ses camarades déguisés en aviateurs polonais, il embarque clandestinement sur le navire Jebel Dersa venu récupérer à Casablanca les aviateurs polonais présents en Afrique du Nord. Parvenu à Gibraltar, le groupe rejoint le cargo italien Capo Olmo qui a été détourné de sa route par de jeunes Français, parmi lesquels Pierre Messmer et Jean Simon, désireux de rejoindre Londres. Arrivé à Liverpool le 17 juillet, Pierre Puech-Samson s’engage dans les Forces françaises libres (FFL) le lendemain, et se voit affecté dans les services de renseignement. Le colonel Passy, chef des services secrets de la France Libre, l’envoie en Algérie en compagnie du lieutenant Bazaucourt et d’un opérateur radio belge afin d’y constituer un réseau de résistants. Fait prisonnier par les Allemands à Bousfer, près d’Oran, le 10 novembre 1940, Pierre Puech-Samson est incarcéré à Alger dans l’attente de son procès. Condamné le 10 septembre 1941 par le Tribunal militaire d’Alger à cinq ans de détention avec sursis, il est libéré le même jour.
En novembre 1942, à la faveur de l’opération « Torch », l’opération du débarquement allié en Afrique du Nord, Pierre Puech-Samson s’engage dans le Corps franc d’Afrique. À la tête d’une compagnie d’infanterie, il participe à la campagne de Tunisie mais est blessé le 27 avril 1943 lors d’un assaut. En novembre de la même année, après sa convalescence, il rejoint le corps des parachutistes et est affecté au 4e Bataillon d’infanterie de l’air, futur 2e RCP (Régiment des Chasseurs Parachutistes). Promu capitaine, il devient l’adjoint du colonel Pierre Bourgoin qui dirige les parachutistes français des SAS (Special Air Service). Il est parachuté en Bretagne le 9 juin 1944, trois jours après le débarquement en Normandie, pour y établir une base sûre et aider les résistants locaux. Il participe aux combats du maquis de Saint-Marcel où il est blessé à deux reprises. En août 1944, promu commandant, il participe avec le 2e RCP à des opérations de libération du territoire au sud de la Loire et dans la région de Bordeaux. Puis, en novembre 1944, il prend la tête du 2e RCP. Entre le 24 décembre 1944 et le 30 janvier 1945, il participe activement à la bataille des Ardennes belges en venant en aide à la 101e division aéroportée américaine, assiégée dans Bastogne. Il est à nouveau blessé au combat le 27 janvier 1945, moins d’un mois après avoir été fait compagnon de la Libération (29 décembre 1944). Il participe néanmoins en avril 1945, avec son unité, à l’opération alliée « Amherst » qui consiste à paralyser le trafic ferroviaire et les liaisons télégraphiques dans la région de Groningue, au nord des Pays-Bas, et à faire battre en retraite les troupes allemandes. Ses hommes capturent à cette occasion un général de la Feldgendarmerie et son état-major.
Démobilisé en novembre 1945, Pierre Puech-Samson s’installe en Algérie, à Mostaganem, où il établit et dirige une société de tabac. Il se marie en avril 1947 avec Simone Daniel qui lui donne deux enfants, l’un né en 1948 et l’autre en 1954.
Nommé colonel de réserve en 1958, Pierre Puech-Samson est hostile au gouvernement de Pierre Pflimlin. Co-président du Comité de salut public (CSP) Algérie-Sahara, il soutient le retour au pouvoir du général de Gaulle. Aux élections législatives de novembre 1958, qui suivent la proclamation de la Ve République, il fait campagne dans la 10e circonscription d’Algérie et est élu député de Mostaganem. Ses deux suppléants sont Pierre Fouilleron, agriculteur, et Hadj Bel Djilali, employé de bureau. À l’Assemblée nationale, il appartient d’abord à la « formation administrative des élus d’Algérie et du Sahara » (EAS), avant de rejoindre le 21 juillet 1959 le groupe Unité de la République. Il est membre de la commission de la défense nationale et des forces armées, avant de la quitter en juillet 1961 pour la commission des affaires culturelles, familiales et sociales. Il reste membre de cette dernière jusqu’au 26 avril 1962, date à laquelle il rejoint la commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l’administration générale de la République.
Pierre Puech-Samson concentre ses travaux parlementaires sur les questions algériennes. Le 21 novembre 1959, il est rapporteur pour avis, au nom de la commission de la défense nationale et des forces armées, sur le projet de loi portant fixation des crédits ouverts aux services civils en Algérie pour l’année 1960 et des voies et moyens qui lui sont applicables. Le 25 novembre 1959, lors de la discussion de ce même projet de loi, à l’adoption duquel il donne un avis favorable, il déplore l’éparpillement des crédits et recommande l’augmentation des moyens financiers affectés au fonctionnement des sections administratives spécialisées (SAS). Prenant acte de l’intention du gouvernement de créer un statut des harkas, il souligne néanmoins l’insuffisance des crédits affectés au paiement de leurs effectifs. En revanche, il affirme son soutien à la politique de regroupement des populations sur le territoire algérien. Tout en ayant conscience des problèmes humains qu’elle a pu engendrer, il considère cette mesure comme nécessaire à la sécurité des populations et comme vecteur de progrès pour certains Algériens originaires de zones rurales enclavées, qui ont ainsi accès à l’eau, à l’électricité ou à l’enseignement.
Fidèle au général de Gaulle depuis l’appel du 18 juin 1940, Pierre Puech-Samson n’accepte cependant pas la politique d’autodétermination de l’Algérie. Ainsi, le 2 février 1960, il fait partie des 75 députés à voter contre le projet de loi autorisant le gouvernement à prendre par application de l’article 38 de la Constitution certaines mesures relatives au maintien de l’ordre, à la sauvegarde de l’Etat, à la pacification et à l’administration de l’Algérie. Son opposition se renforce au fur et à mesure que les tensions augmentent. Sans aller jusqu’à devenir un activiste, Pierre Puech-Samson soutient sans ambiguïté la cause des généraux putschistes. C’est ainsi que le 9 novembre 1961, lors de l’examen à l’Assemblée nationale des crédits militaires pour l’année 1962, il fait partie des 80 députés - dont 34 issus du groupe Unité de la République - qui soutiennent « l’amendement OAS », selon l’appellation donnée par le député gaulliste Michel Boscher, inspiré de la lettre adressée le 11 septembre 1961 à tous les parlementaires par le général Salan, présenté par Jean Valentin, et visant à la réduction à 18 mois, au lieu de 30, de la durée du service militaire, et, pour remédier aux insuffisances d’effectifs, à la mobilisation de 8 classes de jeunes Algériens.
Pierre Puech-Samson achève son mandat de député le 3 juillet 1962. Revenu en métropole et installé dans l’Aude, il cesse alors toute activité politique. Il meurt le 20 janvier 2000 à Narbonne.
Commandeur de la Légion d’honneur, Pierre Puech-Samson était également titulaire de la Croix de Guerre 1939-1945 (avec sept citations), de la Distinguished Service Order britannique, de la Medal of Freedom américaine et du Lion de bronze néerlandais.