Bernard Quénault de la Groudière
1878 - 1961
* : Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936
Né le 10 novembre 1878 au Désert (Manche).
Député de la Manche de 1919 à 1942.
Propriétaire agriculteur, Bernard de La Groudière est d'abord élu maire de Soulles, puis conseiller général.
En 1919, il se présente aux élections législatives dans la circonscription de Saint-Lô. Il est élu au premier tour, le 16 novembre, au scrutin de liste avec représentation proportionnelle selon la loi du 13 juillet 1919, avec 60.221 voix sur 120.523 inscrits et 81.757 votants.
En 1924, il fait partie de la liste d'union nationale républicaine avec Boissel-Dombreval, Guérin, Dior, Lemoigne et Villault-Duchesnois. Cette liste triomphe de celles des républicains de la Manche et du bloc paysan. La Groudière est donc réélu au premier tour avec 60.369 voix sur 111.723 inscrits et 89.070 suffrages exprimés. Il s'inscrit alors au groupe parlementaire de l'union républicaine démocratique.
Réélu le 19 avril 1928, au second tour et au scrutin uninominal, il recueille 9.320 voix contre 5.007 à Briens, son adversaire.
Le 1er mai 1932, il bat dès le premier tour, avec 9.679 voix, du Bosq de Beaumont qui reçoit 5.173 suffrages. Il siège sur les bancs du groupe de l'union démocratique républicaine. Contre le cartel des gauches, il soutient la politique de paix de Laval et de Tardieu et se prononce pour la réduction du service militaire.
En 1936, il est inscrit à la fédération républicaine de France et fait campagne contre le front populaire. Avec 11.136 voix au premier tour, il est élu contre Le Bellec, 1.749 voix.
Durant son activité parlementaire, Bernard de La Groudière appartint à la commission de la marine marchande, à celle des boissons, de l'Algérie des colonies et des pays de protectorat. Soucieux des intérêts de son département, il s'en occupa exclusivement, sans jamais intervenir à la tribune.
Il ne put prendre part au Congrès de Vichy le 10 juillet 1940. En effet, comme un certain nombre de ses collègues, il s'était embarqué sur le « Massilia » qui avait fait route vers l'Afrique du Nord.
Né le 10 novembre 1878 au Désert (Manche)
Décédé le 22 avril 1961 à Soulles (Manche)
Député de la Manche de 1919 à 1942
Membre de la seconde Assemblée nationale constituante (Manche)
(Voir première partie de la biographie dans le Dictionnaire des parlementaires, 1889-1940, Tome VI, p. 2102 et 2103
Après s'être embarqué sur le Massilia en 1940, et avoir séjourné en Afrique du Nord jusqu'en 1944, Bernard de La Groudière rentre en France métropolitaine pour rallier l'Assemblée consultative provisoire. Transférée d'Alger à Paris, élargie par ordonnance en octobre 1944 pour y accueillir des éléments de la Résistance intérieure, elle est installée le 7 novembre. Bernard de La Groudière y siège parmi les soixante parlementaires désignés au nom de la Chambre élue en 1936. Il est alors nommé membre de la Commission de l'équipement national, de la production et des communications, et de celle de l'agriculture et du ravitaillement.
Il ne se manifeste guère que pour s'excuser de ses absences ou obtenir des congés. Quoique volontairement en retrait des élections à la première Assemblée nationale Constituante du 21 octobre 1945, il est candidat au scrutin législatif du 2 juin 1946. A la tête de la liste du Parti républicain de la liberté, héritier de la Fédération républicaine d'avant-guerre, Bernard de La Groudière recueille 28 235 des 203 652 suffrages exprimés et retrouve le chemin de l'Assemblée, les cinq autres sièges dévolus au département de la Manche étant attribués au MRP pour quatre d'entre eux, et à la SFIO. Ce succès électoral est imputable au solide ancrage à droite de ce département ainsi qu'à l'absence de compromission de Bernard de La Groudière durant l'Occupation.
A peine son élection est-elle validée, le 13 juin, et sa nomination à la Commission de la reconstruction et des dommages de guerre entérinée, le 26 juin, qu'il se démet le jour même de son mandat de député. Il est aussitôt remplacé par le second de sa liste, le docteur Joseph Lecacheux, ancien député de la première Assemblée nationale constituante.
Bernard de La Groudière ne quitte cependant pas totalement la scène politique locale, puisqu'il conserve son mandat de conseiller municipal de Soulles, dont il a été le maire durant l'entre-deux-guerres. Ce parlementaire qui fut essentiellement préoccupé par les intérêts de son département sans jamais intervenir à la tribune, est mort le 22 avril 1961 à Soulles.