Edouard Ramonet

1909 - 1980

Informations générales
  • Né le 14 septembre 1909 à Cerbère (Pyrénées-Orientales - France)
  • Décédé le 4 décembre 1980 à Paris (Paris - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
Ire Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 21 octobre 1945 au 10 juin 1946
Département
Indre
Groupe
Radical et radical-socialiste
Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
2e Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 2 juin 1946 au 27 novembre 1946
Département
Indre
Groupe
Radical et radical-socialiste
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
Ire législature
Mandat
Du 10 novembre 1946 au 4 juillet 1951
Département
Indre
Groupe
Républicain radical et radical-socialiste
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIe législature
Mandat
Du 17 juin 1951 au 1er décembre 1955
Département
Indre
Groupe
Républicain radical et radical-socialiste
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 2 janvier 1956 au 8 décembre 1958
Département
Indre
Groupe
Républicain radical et radical-socialiste

Biographies

Biographie de la IVe République

RAMONET (Edouard, Jean)
Né le 14 juin 1909 à Cerbère (Pyrénées-Orientales)
Décédé le 4 août 1980 à Paris

Membre de la première et de la seconde Assemblée nationale constituante (Indre)
Député de l’Indre de 1946 à 1958
Secrétaire d'Etat à l’énergie du 17 juin 1957 au 6 novembre 1957
Secrétaire d'Etat à l’industrie et au commerce du 1er juin 1958 au 9 juin 1958
Ministre de l’industrie et du commerce du 9 juin 1958 au 8 janvier 1959

Petit-fils de vigneron catalan et fils d'un artisan coiffeur de Cerbère (Pyrénées-Orientales) où il naît, ce jeune boursier fait ses études à Paris (Lycée Louis-Le-Grand, Sorbonne), puis à Florence. Agrégé d'histoire, il devient en 1937 attaché au ministère des affaires étrangères. En 1938, il est secrétaire général des Jeunesses Radicales Socialistes (JRS) dont la ligne est clairement favorable au Front populaire. Nommé directeur de l'Institut français à Porto par Jérôme Carcopino, il est révoqué en mai 1942 par le gouvernement Laval sur la demande d'Abel Bonnard. En octobre 1945, dans l'Indre, il conduit la liste radicale-socialiste pour l'élection de l'Assemblée nationale constituante. Il est élu en quatrième position, à la plus forte moyenne, avec 18 957 voix sur 124 209 suffrages exprimés.
A l’Assemblée, il est inscrit à deux commissions, celle des affaires économiques, des douanes et des conventions commerciales et celle de l’agriculture et du ravitaillement. Ses deux seules interventions notables, respectivement les 11 et 12 avril 1946, sont le dépôt d’une proposition de loi tendant à organiser la profession d’artisan coiffeur et un rapport sur le projet de loi tendant à introduire en Alsace et en Lorraine la législation sur la pêche fluviale. Il ne prend pas la parole en séance publique, au cours de ce deuxième mandat. Le 2 juin 1946, il est réélu avec 33 914 suffrages, sur 130 240 exprimés, à la tête de la liste du Parti républicain radical et radical socialiste, devançant les listes du Mouvement républicain populaire (MRP) et de la SFIO. Il devient, dans cette deuxième Constituante, secrétaire du groupe radical présidé par Edouard Herriot. Il retrouve la commission des affaires économiques, des douanes et des conventions commerciales. Il intervient une fois, le 5 octobre 1946, dans la discussion du projet de loi et des propositions de loi relatifs au statut général des fonctionnaires. A cette occasion, il livre ses observations sur la décadence de la liberté syndicale. Il ne dépose aucun texte au cours de ce second mandat.
Pour l’élection de la première législature de la Quatrième République, toujours dans l’Indre, il conduit la liste de Rassemblement des gauches républicaines (RGR). La présence d’une liste d’Action républicaine et sociale et d’Union gaulliste qui recueille plus de 13 000 voix rend la réélection d’Edouard Ramonet plus difficile, avec 22 177 voix pour 122 535 suffrages exprimés. Bien que se présentant aux électeurs comme fidèle à la tradition du Parti radical-socialiste « étroitement associé aux masses laborieuses », il n’empiète pas sur l’électorat communiste. A l’Assemblée, il est membre de la commission des affaires économiques (1946-1951) dont il est secrétaire de 1948 à 1950. Il siège également aux commissions de l’éducation nationale (1947-1951) et de la presse (1950-1951). En outre, il est élu comme secrétaire de l’Assemblée, de 1946 à 1949. Il est nommé juré à la Haute Cour de Justice, à trois reprises, en 1948. On retient de son activité parlementaire une proposition de résolution invitant le gouvernement à attribuer à l’éducation nationale des bâtiments militaires ne servant plus à la défense nationale. Par ailleurs, il intervient à dix reprises en séance publique, en défendant deux amendements et en déposant une demande d’interpellation. Ses prises de parole sont fondées sur des intérêts locaux. D’ailleurs, son élection à la mairie de Châteauroux (1947-1959) et son mariage (1948) affirment son statut de notable radical de l’Indre.
En 1951, il cible sa campagne électorale contre ses adversaires communistes ; ses engagements électoraux portent sur « la réforme des entreprises nationalisées […] au service du pays et non au service des syndicats », ou sur le prestige de la France qui doit être « maintenu contre toutes les menaces de l’impérialisme moderne », ou encore sur la défense du commerce ou de l’artisanat « victimes de cinq années de marxisme larvé ». En même temps, face à la multiplication des candidatures (dix listes), il conclut un apparentement avec la SFIO – qui obtiendra 13% des voix et un siège – et avec le Rassemblement des groupes républicains et indépendants français (2,7% des voix). Le procédé permet à la liste radicale-socialiste, avec 25,7% des 121 194 suffrages exprimés, d’emporter trois sièges, Edouard Ramonet arrivant en tête avec 32 940 voix, au détriment du PCF (33,7% des voix) et du Mouvement républicain populaire (MRP).
Dès juillet 1951, pour une année, Edouard Ramonet devient secrétaire de l’Assemblée nationale. Il préside la commission des affaires économiques ; il est membre de la commission de la presse (1951-1952 ; 1955). En outre, il est désigné pour représenter l’Assemblée nationale au sein de la commission chargée de statuer sur l’éligibilité et la régularité de la désignation des membres du Conseil économique. Au cours de cette législature, il reste, certes, attentif aux intérêts directs de ses mandants, intervenant sur le sort du personnel français de la base américaine de Châteauroux, sur les problèmes routiers des axes Paris-Limoges et La Rochelle-Zurich ou sur l’extension du port de La Palice ; mais son action législative s’amplifie quand il intervient sur la ratification du traité de Paris relatif à la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA), sur la création d’une commission spécifique à l’énergie atomique, sur le rapport Gazier concernant les entreprises nationalisées ou sur l’équipement de la France d’Outre-mer. Il dépose deux propositions de résolution, une proposition de loi et un rapport sur le projet de loi relatif à la procédure de codification des textes législatifs concernant l’artisanat (14 décembre 1951). Il intervient à seize reprises en séance, en défendant un amendement et deux amendements indicatifs. Le 19 juillet 1951, en qualité de rapporteur, il est entendu sur la validation des élections du département de la Dordogne. Le 20 juin 1952, il est rapporteur suppléant du projet de loi portant ratification de l’accord franco-polonais au sujet de créances financières françaises. Le 5 août 1954, il est rapporteur pour avis du projet de loi relatif à l’équilibre financier, l’expansion économique et le progrès social. Il intervient sur la nécessité de la réunion commune des commissions des finances et des affaires économiques, sur le plan de modernisation et d’équipement, sur l’économie de la France d’Outre-mer, sur la semaine de quarante heures et sur les journées du commerce extérieur.
Pour les élections du 2 janvier 1956 à la troisième législature de la Quatrième République, douze listes s’affrontent dans l’Indre. A la faveur de trois séries d’apparentement, le PCF reconquiert deux sièges ; grâce à son apparentement avec la SFIO et avec les républicains sociaux, la liste radicale et radicale socialiste, avec 24,2% des voix, conserve deux élus, dont Edouard Ramonet (32 294 voix). Ce bon maintien résulte d’une campagne orientée sur les problèmes locaux et les préoccupations sociales (logement, fiscalité ou vieux travailleurs), mais qui met aussi en avant le maintien de la France en Afrique du Nord, le soutien au Pacte atlantique, la réforme de la Constitution. A l’Assemblée nationale, Edouard Ramonet conserve la présidence de la commission des affaires économiques (1956-1957) et siège à la commission du suffrage universel, des lois constitutionnelles, du règlement et des pétitions (1957-1958) et à celle des moyens de communication et du tourisme (1957-1958). Le 13 mars 1956, il est le représentant de l’Assemblée nationale au sein de la commission, chargée de statuer sur l’éligibilité des membres du Conseil économique et sur la régularité de leur désignation. Il ne dépose aucun texte durant cette législature, mais intervient à dix reprises en séance. Il dépose une demande d’interpellation. Le 27 novembre 1956, il est rapporteur pour avis de la proposition de loi relative à l’organisation de la section française à l’exposition universelle de Bruxelles pour l’année 1958. Il prend la parole dans la discussion du projet de tunnel routier du Mont-Blanc et de la canalisation de la Moselle. En octobre 1956, à la suite du congrès radical de Lyon, il quitte le groupe républicain radical et radical-socialiste pour adhérer au nouveau groupe radical-socialiste. Mais ses activités législatives sont interrompues d’abord du 14 juin au 5 novembre 1957, quand il est nommé secrétaire d’Etat à l’Energie dans le cabinet Bourgès-Maunoury - il intervient alors, ès qualités, à trois reprises en séance publique -, puis du 1er au 9 juin 1958, alors en charge, comme secrétaire d’Etat à l’Industrie et au commerce, dans le cabinet de Gaulle. Promu ensuite ministre de l’Industrie et du commerce, il le reste jusqu’au 7 janvier 1959. En juin 1959 – fin de son mandat de maire de Châteauroux –, il est nommé au Conseil économique et social, jusqu’en 1964. Comme pour nombre de députés de la Quatrième République, la Cinquième marque la fin de sa carrière parlementaire. Battu dans sa circonscription en novembre 1958, il ne se présente pas aux élections de 1962. C’est en 1967, dans la première circonscription des Pyrénées-Orientales, le berceau familial, qu’il tente un retour sur la scène parlementaire. Ce nouvel échec le conduit à renoncer à toute candidature ultérieure.
Il disparaît le 4 août 1980.