Jean Bernard
1924 - 2007
BERNARD (Jean)
Né le 17 octobre 1924 à Villotte-devant-Louppy (Meuse)
Décédé le 21 novembre 2007 à Vitry-le-François (Marne)
Député de la Marne de 1978 à 1981
Jean Bernard naît en 1924 dans la Meuse, dans une famille d’agriculteurs, à Villotte-devant-Louppy, village d’environ 250 habitants au sud de l’Argonne.
Ses études le conduisent d’abord au lycée Raymond-Poincaré de Bar-le-Duc, au lycée Marcelin-Berthelot de Saint-Maur-des-Fossés, puis à l'École nationale vétérinaire et à la faculté de médecine de Lyon.
Il s’installe comme vétérinaire à Vitry-le François en 1949. Il y obtient son premier mandat électoral aux municipales de 1959. C’est la première étape d’un parcours politique complet.
Aux élections cantonales de mars 1967, Jean Bernard est élu conseiller général de la Marne, dans le canton de Vitry- le-François Est.
Ce même mois, il est, aux élections législatives, le suppléant du député sortant, le gaulliste Jean Degraeve, maire de Châlons-sur-Marne, qui est réélu dans la troisième circonscription de la Marne. C’est à nouveau le cas aux élections législatives anticipées de 1968 puis en 1973.
Jean Bernard poursuit son parcours en devenant maire de Vitry-le-François aux municipales de 1971. Il poursuit la modernisation de la cité, sous-préfecture d’un peu moins de 20 000 habitants, qui a dû être presque totalement reconstruite depuis 1945. Apprécié pour son sens du consensus et son contact avec les électeurs, il est réélu en 1977 et 1983.
Aux élections cantonales de 1973, le redécoupage récent conduit Jean Bernard à se présenter dans le nouveau canton de Vitry-le-François Ouest où il est élu. Il est ensuite continûment réélu jusqu’à la fin de son dernier mandat en 1998.
Il devient également membre du conseil régional de Champagne-Ardenne.
Aux élections législatives de 1978, Jean Bernard est candidat sous l’étiquette du Rassemblement pour la République (RPR) dans la troisième circonscription de la Marne, le député sortant ne se représentant pas. Il a pour suppléant Bruno Bourg-Broc, professeur.
En ballottage à l’issue du premier tour, avec 29,71% des suffrages exprimés, il bat nettement dans le duel du second tour, avec 54,7%, son opposant communiste Jean Reyssier, qui a fait passer à gauche, aux municipales de 1977, la mairie de Châlons. C’est une victoire personnelle. Si Jean Bernard a bénéficié, au second tour, du retrait du candidat UDF, l’ancien préfet de la Marne Jean-Emile Vié (17,4%), le communiste a bénéficié du retrait de la candidate socialiste, Anne Chépy (18,53%) et de l’élimination au premier tour de plusieurs autres candidats étiquetés à gauche, même s’il a aussi pâti de la dégradation rapide de l’image dans l’opinion des municipalités devenues communistes l’année précédente.
Au Palais-Bourbon, membre du groupe RPR, Jean Bernard siège d’abord à la commission de la production et des échanges, avant de rejoindre en avril 1979, pour la fin de la législature, la commission de la défense nationale et des forces armées.
Il est également membre de la commission spéciale chargeìe d'examiner le projet de loi relatif aÌ la modération du prix de l'eau, constituée en novembre 1978.
En séance publique, Jean Bernard intervient sur l’aménagement du territoire et les transports. Il pose en décembre 1978 une question au gouvernement sur la future autoroute A26, et la liaison entre Châlons-sur-Marne et Troyes.
A l’occasion de l’examen des crédits budgétaires des transports prévus par les projets de loi de finances pour 1980 et 1981, il déplore l’insuffisance des voies navigables, et l’abandon du canal de la Marne à la Saône, comme la lenteur des aménagements et contournements routiers des principales agglomérations. Il recommande par ailleurs l’amélioration du régime de retraite des chauffeurs routiers.
S’intéressant également à la coopération, il suggère lors de l’examen des crédits budgétaires pour 1980, d’aider prioritairement les pays africains non producteurs de pétrole, par des dons plutôt que de prêts, dans le contexte du deuxième choc pétrolier.
Aux élections législatives anticipées de juin 1981, qui suivent l’élection de François Mitterrand comme président de la République, Jean Bernard est de nouveau candidat.
Dans une situation difficile pour la majorité sortante, il domine le premier tour comme candidat unique de la droite, obtenant 47,54% des suffrages exprimés, devant Annette Chépy-Léger, la candidate socialiste, qui en recueille 28,29% et le communiste Jean Reyssier (21,22%). Il est battu de peu, avec 49,81%, au second tour par la candidate socialiste.
L’élection est annulée par le Conseil constitutionnel en décembre 1981, et la législative partielle de janvier 1982 voit l’élection du candidat RPR Bruno Bourg-Broc, l’ancien suppléant de Jean Bernard.
Jean Bernard tente alors de retrouver un mandat national aux élections sénatoriales de 1983, mais échoue de peu.
Il est à nouveau candidat aux sénatoriales de 1992, dans un contexte plus difficile puisqu’il a perdu aux élections municipales de 1989 la mairie de Vitry-le-François, face au député socialiste Jean-Pierre Bouquet. Cependant, vice-président du Conseil général de la Marne, il bénéficie d’une certaine usure du sénateur sortant Jean Amelin, il est élu au second tour.
Membre du groupe RPR, siégeant à la commission des affaires culturelles, ses interventions couvrent plusieurs domaines : l’agriculture et l’environnement, s’opposant notamment à l’élevage ultra-intensif de volailles ; les transports ; le logement et son financement par le « 1% » ; la culture, notamment pour défendre les dispositifs en faveur de la chanson française ; le sport, pour lutter contre le dopage.
Ayant souhaité cesser son mandat de conseiller général en 1998, Jean Bernard ne se représente pas aux élections sénatoriales de 2001.
Retiré de la vie politique, ce passionné d’histoire est fait chevalier de la Légion d’honneur en 2002. Il s’éteint à 83 ans. Il est salué par ses pairs. Un gymnase de Vitry-le-François porte son nom. Marié, il avait eu cinq enfants.