Henri, Marie, Léon, Joseph Tournade

1850 - 1925

Informations générales
  • Né le 5 novembre 1850 à Paris (Seine - France)
  • Décédé le 11 décembre 1925 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
VIIIe législature
Mandat
Du 11 mai 1902 au 31 mai 1906
Département
Seine
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
IXe législature
Mandat
Du 20 mai 1906 au 31 mai 1910
Département
Seine
Groupe
Républicains nationalistes
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
Xe législature
Mandat
Du 8 mai 1910 au 31 mai 1914
Département
Seine
Groupe
Républicain progressiste
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIe législature
Mandat
Du 10 mai 1914 au 7 décembre 1919
Département
Seine
Groupe
Fédération républicaine

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 (Jean Jolly)

Né le 5 novembre 1850 à Paris, mort le 11 décembre 1925 à Paris (10e). Député de la Seine de 1902 à 1919.

Ce fils d'un employé au ministère des Finances fit des études classiques aux lycées d'Orléans et de Versailles avant d'entrer à l'école militaire de Saint-Cyr en 1869. Il prit part en 1870 et en 1871 aux principaux combats qui marquèrent le siège de Paris. Blessé le 21 octobre 1870 à la Malmaison, il est proposé dès ce moment pour la croix.

Promu lieutenant, puis capitaine, il demande à servir en Algérie dans l'administration des affaires indigènes et il se distingue pendant l'insurrection du Sud Oranais en 1881.

En 1884 il démissionne de l'armée et s'installe à Paris comme industriel dans une entreprise de transports terrestres et maritimes. Ses affaires sont florissantes et il devient bientôt président de la Chambre syndicale des transports de Paris. Tout en dirigeant son entreprise, il se mêle très activement aux luttes politiques. Membre de la Ligue des patriotes et président du comité du Xe arrondissement de cette association, il préside en 1889 le comité qui oppose la candidature du général Thibaudin à celle d'Henry Brisson député du Xe arrondissement. Il fait ensuite partie du comité Chevillon contre Maujan également député du Xe arrondissement. Puis en 1890 il se porte candidat aux élections municipales dans le quartier de la Porte Saint-Martin : au premier tour, il obtient 1.722 voix contre 2.682 à Thuillier conseiller sortant et il est battu au deuxième tour de scrutin.

Il est plus heureux au renouvellement de 1900 puisqu'il est élu conseiller municipal du quartier de la Porte Saint-Denis en tant que républicain nationaliste par 2.757 voix contre 1.472 voix à Hattat, conseiller sortant.

A l'Hôtel de Ville, il fait partie de la majorité nationale et s'intéresse surtout aux questions relatives à la petite industrie et au commerce. Il abandonnera ses fonctions municipales en 1903.

Au renouvellement général législatif de 1902 il est candidat dans la 2e circonscription du Xe arrondissement de Paris avec un programme républicain comportant la révision de la Constitution, le respect de l'armée et la réduction du service militaire, l'économie dans les finances, la protection du petit commerce, la réorganisation de la magistrature, la liberté de conscience, d'enseignement et d'association.

Après une lutte très vive, il obtient au premier tour de scrutin 4.258 voix contre 5.362 à H. Brisson député sortant, 3.443 à Houdé et 283 à Vannier.

Henri Brisson s'étant retiré avant le deuxième tour de scrutin pour accepter la candidature qui lui était offerte dans les Bouches-du-Rhône, Tournade est élu au second tour, le 11 mai 1902, par 7.040 voix contre 4.737 à Christman et 169 à Vannier sur 12.104 votants. Il s'inscrit au groupe colonial et au groupe des études militaires.

A la tribune il proteste contre un discours de Jaurès sur la politique étrangère et l'abandon de l'Alsace-Lorraine. Il s'élève également contre le projet d'exploitation des produits de la Manufacture de Sèvres par le gouvernement et pour soutenir les revendications des céramistes.

Il reprend enfin à son compte une ancienne proposition de loi demandant l'élection du Sénat par le suffrage universel.

Partisan de la politique républicaine et nationaliste, il combat les ministères Combes et Waldeck-Rousseau.

Il est réélu le 20 mai 1906 au deuxième tour par 6.106 voix contre 5.934 à Charpentier puis le 8 mai 1910 également au deuxième tour par 6.127 voix contre 5.486 à Charpentier sur 15.605 inscrits.

Il est alors nommé membre de plusieurs commissions dont celles des travaux publics et des chemins de fer. Il se fait remarquer en déposant en 1911 une proposition de loi sur la participation aux bénéfices, en 1912 une proposition tendant à interdire le cumul des fonctions d'instituteur et de secrétaire de mairie, en 1913 une proposition tendant à interdire le paiement des salaires autrement qu'en espèces. Il se souvient enfin qu'il a été militaire de carrière en déposant en 1912 une proposition de loi portant création d'un ordre de chevalerie spécial dénommé « valeur militaire » et réservé exclusivement aux militaires des armées de terre et de mer.

Il rapporte au cours de cette législature plusieurs projets de loi et notamment avec la compétence liée à sa profession ceux pour la reconstruction de la jetée nord-est du port de Boulogne pour l'amélioration du port de Calais et pour l'extension du port de La Rochelle. Le 10 mai 1914, il est réélu de justesse au deuxième tour avec 5.241 voix contre 5.167 à Girardin.

Il dépose plusieurs propositions de loi au cours de cette législature et notamment en une proposition sur le vote obligatoire, en 1918 une proposition ayant pour but de permettre la nomination dans la Légion d'honneur des officiers proposés avant leur radiation et renvoyés dans leurs foyers comme atteints par la limite d'âge, et une proposition ayant pour objet le rattachement au ministère du Commerce de la direction générale des douanes.

Son activité parlementaire est multiple : il prend part à la discussion du projet de loi sur la composition des cours d'appel et des tribunaux de première instance et à la discussion de celui tendant à modifier la législation des pensions des armées de terre et de mer au cours de laquelle il s'attache à défendre les droits des veuves et des enfants des victimes de la guerre. Ne perdant pas de vue ses problèmes professionnels il participe à la discussion du projet de loi relatif à l'exploitation des chemins de fer pendant la guerre et à celle du projet relatif à la réquisition de la flotte marchande.

Il interpelle le gouvernement sur le régime de censure politique appliqué aux journaux républicains de province, sur l'attribution des permissions aux soldats du front français et du front d'Orient, sur l'aggravation de la crise des transports et sur le ravitaillement.

Malgré son âge en 1914, il reprend du service et sert en première ligne comme commandant du 64e régiment d'Infanterie territoriale. Il est cité le 18 juillet 1916.

Après la guerre, en 1919, il se représente sur la liste du bloc national républicain mais il est battu.

Fait chevalier de la Légion d'honneur le 26 décembre 1894, il a été promu au grade d'officier le 31 juillet 1915.

Il devait mourir à Paris dans le quartier qu'il avait longtemps représenté, le 11 décembre 1925.

Date de mise à jour: juillet 2014