Jules Valle

1894 - 1965

Informations générales
  • Né le 25 avril 1894 à Tizi-ouzou (Algérie)
  • Décédé le 31 octobre 1965 à Paris (Paris - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIe législature
Mandat
Du 17 juin 1951 au 1er décembre 1955
Département
Anciens départements d'Algérie
Groupe
Français indépendants

Mandats au Sénat ou à la Chambre des pairs

Sénateur
du 1er janvier 1948 au 1er janvier 1951

Biographies

Biographie de la IVe République

VALLE (Jules, Marc, Eugène)
Né le 25 avril 1894 à Tizi-Ouzou (Alger)
Décédé le 31 octobre 1965 à Paris

Sénateur de Constantine (Algérie) de 1948 à 1951
Député de Constantine (Algérie) de 1951 à 1955

Avocat de profession et conseiller général, Jules Valle appartient, au même titre que les Cuttoli ou les Morinaud, à ces puissantes familles qui dominent la vie politique du Constantinois. Son frère Eugène fut, avant-guerre, membre des délégations financières de l'Algérie, puis maire de Constantine; lui-même fut sénateur, avant de devenir député.
Il est en effet élu du Conseil de la République le 7 novembre 1948, après y avoir été élu une première fois le 4 février 1948. Il avait alors remplacé le sénateur Eugène Meyer, élu conseiller de l'Union française et démissionnaire le 23 décembre 1947. Il rapporte à cette occasion plusieurs propositions de loi adoptées par l'Assemblée nationale et tendant à refuser 1'homologation de décisions votées par l'Assemblée algérienne en 1949 et 1950.
En vue des élections législatives du 17 juin 1951, il se porte candidat à la tête d'une liste de Rassemblement des gauches républicaines (RGR) et indépendants français. La profession de foi met l'accent sur les vertus de la paix française en Algérie, sur une réforme constitutionnelle qui restituerait à l'ancien Sénat la plénitude de ses prérogatives et sur l'immédiate libération du maréchal Pétain. Ces thèmes rassurants, comme sa notoriété personnelle, lui permettent, avec 17,7 % des 81 959 suffrages exprimés du premier collège, d'enlever un siège à la liste rivale patronnée par René Mayer. Ayant opté le 31 juillet pour l'Assemblée nationale, il est remplacé au Conseil de la République par Jean Augarde (MRP), député sortant et battu.
Apparenté au groupe paysan d'union sociale, Jules Valle est nommé à la commission de l'intérieur durant toute cette législature et, plus épisodiquement, aux commissions de la marine marchande et des pêches (1952-1953), de la famille, de la population et de la santé publique (1954-1955), des pensions (1953-1954) et des affaires étrangères (1953-1954). Il est nommé juré titulaire à la Haute-Cour de justice, le 9 avril 1954. Son activité parlementaire est à peu près exclusivement concentrée sur les questions algériennes. Il dépose treize rapports, deux rapports supplémentaires et deux propositions de loi visant à étoffer le nombre de juridictions et à améliorer le recrutement et les conditions des magistrats servant en Algérie.
Il propose à plusieurs reprises la création de deux nouvelles cours d'appel, l'une à Oran, l'autre à Constantine. Il n'intervient guère en séance avant 1954, sur la question tunisienne d'abord, puis sur la situation en Algérie, n'hésitant pas à prendre à partie, en terme très vifs, et non sans recourir à quelques insinuations, les gouvernements Mendès France et Edgar Faure.
Ses votes se situent assez nettement à droite, représentatifs de la fraction la plus «colonialiste» de l'hémicycle. Il vote l'investiture des présidents du Conseil de la seconde législature, à l'exception de Pierre Mendès France, optant pour l'abstention volontaire (17 juin 1954) et le refus de la confiance (4 février 1955). Il s'est abstenu entre-temps sur la ratification des accords de Genève et a voté contre la motion Aumeran, c’est-à-dire en faveur de la Communauté européenne de défense (CED), à l'instar de René Mayer qui est encore le patron politique du Constantinois. Par la suite, il a soutenu le gouvernement Edgar Faure tout en plaidant l'instauration de l'état de siège en Algérie, bien préférable à l'état d'urgence (séance du 29 juillet 1955). Il refuse finalement sa confiance au gouvernement, le 29 novembre, mais ne se représente pas, les élections en Algérie étant différées. Durant son mandat parlementaire, Jules Valle intervient à treize reprises, défendant notamment trois amendements et un contre-projet. Par quatre fois, il remplit les fonctions de rapporteur : du projet de loi relatif à l’organisation administrative des services judiciaires en Algérie (29 juillet 1955) ; du projet de loi portant création de cours d’appel et de postes de magistrats en Algérie (29 juillet 1955) ; de ce même projet de loi, en deuxième lecture (5 août 1955) ; de ce même projet de loi, en troisième lecture, le même jour.
Il se présente aux élections de novembre 1958, mais la liste d'union franco-musulmane qu'il dirige à Constantine est distancée par la liste patronnée par le Comité de salut public. Avec 36 070 des 232 000 suffrages exprimés, Jules Valle ne retrouve pas son siège. Il disparaît le 31 octobre 1965.