Francis Vals

1910 - 1974

Informations générales
  • Né le 9 janvier 1910 à Leucate (Aude - France)
  • Décédé le 27 juin 1974 à Luxembourg (Luxembourg)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIe législature
Mandat
Du 17 juin 1951 au 1er décembre 1955
Département
Aude
Groupe
Socialiste
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 2 janvier 1956 au 8 décembre 1958
Département
Aude
Groupe
Socialiste
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
Ire législature
Mandat
Du 30 novembre 1958 au 9 octobre 1962
Département
Aude
Groupe
Socialiste
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
IIe législature
Mandat
Du 25 novembre 1962 au 2 avril 1967
Département
Aude
Groupe
Socialiste
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 12 mars 1967 au 30 mai 1968
Département
Aude
Groupe
Fédération de la gauche démocrate et socialiste
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
IVe législature
Mandat
Du 30 juin 1968 au 1er avril 1973
Département
Aude
Groupe
Fédération de la gauche démocrate et socialiste
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
Ve législature
Mandat
Du 2 avril 1973 au 27 juin 1974
Département
Aude
Groupe
Parti socialiste et radicaux de gauche

Fonds d'archives

Les archives de Francis Vals sont conservées aux Archives départementales de l’Aude sous la cote 123 J. Donné en 2009, ce fonds de 10 mètres linéaires est composé de papiers du comité départemental de libération de l’Aude et d’archives concernant les mandats électifs de Francis Vals et ses activités politiques. Ces documents couvrant la période 1936-1973 et décrits dans un répertoire numérique sont communicables dans le respect des délais du code du patrimoine.
De plus amples renseignements sur ce fonds sont disponibles sur le site Internet desArchives départementales de l’Aude.

Biographies

VALS (Francis, Léon, Eugène, Louis)
Né le 9 janvier 1910 à Leucate (Aude)
Décédé le 27 juin 1974 à Luxembourg

Député de l’Aude de 1951 à 1958

Francis Vals est le fils d’un ouvrier agricole devenu marchand forain et d’une gérante de coopérative alimentaire. Il fait ses études au cours complémentaire de Narbonne, puis à l’Ecole normale de Carcassonne. Dès 1927, il adhère aux Jeunesses socialistes de la SFIO. Titulaire du brevet supérieur et du professorat d’éducation physique, il est nommé instituteur en 1929, puis professeur de sport. Francis Vals est également un rugbyman accompli qui, en 1936, permet au Racing Club de Narbonne d’être pour la première fois champion de France. Il anime ce club où il retrouve de nombreux militants socialistes de 1930 à 1939, tout en administrant le foyer Léo Lagrange pour les jeunes Narbonnais.
Mobilisé en 1939, Francis Vals est décoré de la croix de guerre. Déplacé d’office par le gouvernement de Vichy à l’intérieur de son département, il entre dans la Résistance. En 1944, il devient le chef régional du Mouvement de libération nationale (MLN) et le président du Comité départemental de libération, ce qui lui vaut la médaille de la Résistance. Nommé directeur départemental, puis inspecteur régional, de la jeunesse et des sports, il peut se consacrer à la vie politique à la Libération. Il est secrétaire adjoint de la fédération socialiste de l’Aude jusqu’en 1951 et, avec les autres militants, il entreprend la conquête de ce département jusqu’à ce jour dominé par les radicaux. Il acquiert ainsi une solide implantation locale.
En septembre 1945, il est d’abord élu conseiller municipal de Leucate – mandat qu’il conserve jusqu’en 1959 -, puis en septembre, conseiller général de Sigean, dès le premier tour, avec 44,3 % des voix. Il s’impose rapidement dans cette assemblée départementale - où il sera régulièrement réélu jusqu’en 1970 - en présidant la commission départementale à partir d’octobre 1946. Président du Conseil général de 1948 à 1951, il en devient vice-président lors de son entrée au Parlement en 1951, et le demeure jusqu’à sa mort en 1974.
Francis Vals ne se présente ni aux deux Assemblées nationales constituantes en octobre 1945 et juin 1946, ni aux élections législatives de novembre 1946. Mais en juin 1951, à quarante et un ans, il est second de la liste SFIO dans l’Aude, derrière Georges Guille, député depuis 1945. Leur profession de foi se veut résolument anticommuniste et antigaulliste. « La République est danger », déclarent-ils, car d’une part, « le communisme stalinien fait la guerre à la démocratie » et, d’autre part, « le néo-gaullisme » veut « dessaisir les citoyens de leur souveraineté ». En réaction, ils se proposent de défendre « les droits essentiels de l’individu, la laïcité de l’Etat, le progrès social, et la paix dans l’indépendance nationale ». La liste socialiste a conclu un apparentement avec la liste du Mouvement républicain populaire (MRP) et avec celle du Rassemblement des gauches républicaines (RGR) et des radicaux. Les listes apparentées obtiennent la majorité absolue des suffrages exprimés. Avec 30,5 % de ces derniers, les socialistes ont deux sièges, ceux de Georges Guille et de Francis Vals. Le RGR et les radicaux d’une part, le MRP d’autre part, avec respectivement 19,4 % et 12,4 % des suffrages exprimés, obtiennent la réélection des sortants Alexis Fabre et Albert Gau. Le but de l’apparentement a été pleinement atteint ; les communistes avec pourtant 26 % des exprimés n’ont aucun élu.
A l’Assemblée, le jeune député de l’Aude est nommé membre de la commission des affaires économiques où il demeure toute la législature et dont il est vice-président, de 1954 à 1955. Il siège également à celle de l’éducation nationale en 1951 et 1952 et, en tant que membre suppléant, à celle des immunités parlementaires (1954-1955). Le 10 mars 1955, il est désigné à la commission de coordination de l’énergie atomique et des recherches nucléaires. Son activité législative est tout à fait considérable, puisqu’il ne dépose pas moins de cinquante-quatre textes : cinquante et un rapports, deux rapports supplémentaires et une proposition de résolution. Il œuvre, en particulier, pour sauvegarder la production d’arachides dans les territoires d’Outre-mer (octobre 1952) et l’écoulement des vins doux et naturels (juin 1953). Mais l’essentiel de ses rapports vise surtout à élaborer une réglementation des droits de douane qui soit plus favorable à l’Outre-mer, par exemple en constituant la Côte de Somalis en zone franche. Il apporte ainsi régulièrement le soutien de la commission des affaires économiques au Grand Conseil de l’Afrique occidentale française (AOF) pour suspendre et réviser les droits de douane de nombreux produits locaux. Il intervient également, à plusieurs reprises, sur des affaires concernant plus précisément son département, comme le marché du vin (octobre 1952), la fermeture des mines et usines de Malvezy près de Narbonne (juillet 1953 et mars 1954), ou la crise des mines de Salsignes (février 1954). Lors du débat sur la commémoration de la Victoire du 8 mai 1945, il propose de faire des 11 novembre et 8 mai des jours fériés et chômés (avril 1954). Et, le 31 mars 1955, au nom de l’article 7 de la Constitution, il proteste contre l’envoi de recrues du contingent en Algérie. De 1951 à 1955, il intervient à dix-neuf reprises en séance publique, en défendant sept amendements, une motion préjudicielle, un rappel au règlement et un article additionnel. A deux reprises, il remplit les fonctions de rapporteur : des projets de loi relatifs à des modifications de certains tarifs de droits de douane (22 mars 1955) ; du projet de loi relatif à la composition et au fonctionnement du Conseil économique (26 juillet 1955). Laïc convaincu, il s’oppose à la loi Marie-Barangé favorable à l’enseignement privé (septembre 1951) et, en européen, approuve la création de la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA, décembre 1951). Avec l’ensemble du groupe socialiste également, il investit Pierre Mendès France (17 juin 1954).
Alors que le projet d’une Communauté européenne de défense (CED) déchire son parti, Francis Vals, qui est hostile au réarmement de l’Allemagne, préfère s’abstenir lors du vote de la question préalable posé par le général Aumeran, le 10 août 1954. Il enfreint ainsi la discipline de son groupe, mais ne rejoint pas pour autant les cinquante-trois autres députés socialistes indisciplinés qui, en votant pour, contribuent au rejet du projet.
En janvier 1956, Francis Vals se représente sur la liste socialiste de Georges Guille dans l’Aude. Ils considèrent qu’en procédant à la dissolution, « le Gouvernement et sa majorité réactionnaire » ont commis « un coup de force contre le pays républicain » « avec la complicité du parti communiste ». Ils axent cette fois leur programme sur les réformes socio-économiques, en particulier viticoles, en réclamant la reconversion du vignoble algérien et la garantie des prix, et en proposant l’augmentation du salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG). En Afrique du Nord et dans l’Union française, ils préconisent « le maintien de la présence française par l’association librement consentie, l’indépendance et l’interdépendance ». Ils exigent aussi « l’abrogation des lois anti-laïques » votées dans la précédente législature. Avec 42 938 voix, soit 31,6 % des suffrages exprimés, Francis Vals est réélu, toujours en seconde position derrière Georges Guille. Il retourne à la commission des affaires économiques (1956-1958), dont il est élu vice-président en juillet et octobre 1957, mais siège également à celle des boissons (1956-1957) et à celle de la défense nationale à partir de juillet 1957 et jusqu’à la fin de la législature. A partir du 13 mars 1958, il est représentant de la France à l’assemblée unique des communautés européennes. Dès le 21 février 1956, il invite le gouvernement socialiste de Guy Mollet à prendre d’urgence des mesures fiscales en faveur des agriculteurs, maraîchers et viticulteurs victimes du gel dans son département. Au nom de la commission des affaires économiques, il dépose deux avis sur la construction du tunnel du Mont Blanc (1956 et 1957). Il rédige, par ailleurs, une proposition de loi, une proposition de résolution et trois rapports. Au cours de cette législature écourtée, il intervient à douze reprises en séance publique, en défendant deux amendements, un sous-amendement et un rappel au règlement. Il est rapporteur pour avis à deux reprises : d’un projet de loi modifiant le régime des congés payés (23 février 1956) ; d’un projet de loi relatif à la construction d’un tunnel routier sous le Mont-Blanc (24 janvier 1957), ce que ces deux avis précités annoncent et confortent. Le 31 mai 1956, voulant montrer que le parti socialiste demeure une force de proposition, alors même que son secrétaire général, Guy Mollet, est président du Conseil, il dépose une demande d’interpellation sur la politique générale du gouvernement (25 mars 1956) et la développe (31 mai 1956). Au nom de son groupe, il réclame de nouvelles réformes en Algérie, le vote rapide de la loi-cadre sur les territoires d’Outre-mer (TOM), une relance des négociations sur l’organisation atomique européenne, une réforme fiscale, la lutte contre la hausse des prix et surtout une réforme des institutions. Lors des votes en séance, il investit le gouvernement de Guy Mollet en février 1956 et soutient sa politique en Algérie, en lui accordant les pouvoirs spéciaux avec la majorité de son groupe (mars 1956). Il renouvelle d’ailleurs ceux-ci aux gouvernements Bourgès-Maunoury (juillet 1957), puis Félix Gaillard (novembre 1957). Il ratifie le traité de Rome instaurant la Communauté économique européenne (CEE) et l’Euratom (juillet 1957). Lors de la crise du 13 mai 1958, il soutient le gouvernement de Pierre Pflimlin avec tout le groupe socialiste. Puis il refuse avec quarante-six autres socialistes d’investir le général de Gaulle le 1er juin et de lui accorder les pleins pouvoirs le lendemain.
L’essentiel de la carrière de Francis Vals s’accomplit cependant sous la Cinquième République, puisqu’il sera constamment réélu dans la deuxième circonscription de l’Aude de 1958 à 1973.
Il meurt en cours de mandat, le 27 juin 1974 à l’âge de soixante-quatre ans.

VALS (Francis, Léon, Eugène, Louis)
Né le 9 janvier 1910 à Leucate (Aude)
Décédé le 27 juin 1974 à Luxembourg (Luxembourg)

Député de l’Aude de 1951 à 1958 et 1958 à 1974

(Voir pour la première période de la biographie le Dictionnaire des parlementaires français, 1940-1958, tome 5, à paraître)

Ayant refusé de voter l’investiture du général de Gaulle, dont il est un solide adversaire, Francis Vals est candidat SFIO aux élections législatives du 23 novembre 1958, dans la deuxième circonscription de l’Aude (Narbonne et six cantons ruraux), avec pour suppléant Marius Raynaud, maire de Cuxac d’Aude, vice-président du Conseil général. Leur campagne est centrée sur la libération des peuples d’Outre-mer, sur la reconnaissance de la personnalité algérienne et de la coexistence de deux communautés égales en droits en Algérie, sur la construction de l’Europe, sur le renforcement de l’OTAN et enfin sur l’ouverture d’échanges économiques et culturels avec les pays de l’Est. Ils affrontent cinq autres candidats dont un UNR et un « poujadiste » et, surtout, trois autres candidats de gauche : Madame Cerny, communiste, et Messieurs Huc, socialiste autonome, et Bourdin, radical-socialiste. Arrivés largement en tête au premier tour avec 14 147 voix, ils bénéficient, au second, du retrait de M. Huc et d’un bon report de ses voix. Ils sont élus avec 19 361 voix, soit 43,6% des suffrages.
A l’Assemblée nationale, Francis Vals participe, en 1959, aux commissions des finances, de l’économie générale et du plan puis à celle des affaires culturelles, familiales et sociales. Après avoir voté pour la déclaration de politique générale du gouvernement, le 15 octobre 1959, il vote, en décembre, contre le projet de loi relatif à l’enseignement privé, mais approuve l’octroi de pouvoirs spéciaux au gouvernement le 2 février 1960. Hostile à la politique générale de Georges Pompidou, il délègue son vote en faveur de la censure à son collègue René Schmitt le 4 octobre 1962.
Désigné comme représentant de la France à l’Assemblée parlementaire européenne en mars 1958, son mandat est régulièrement renouvelé pendant quinze ans à partir de décembre 1959 et il sera un parlementaire européen actif et assidu, président du groupe socialiste à partir de 1967. Dans l’enceinte du Palais-Bourbon, il se fait - et se fera pendant des années - l’écho des débats de Strasbourg et de Bruxelles, qu’il connaît bien en qualité de vice-président de la Commission de l’agriculture et de président de la Commission des finances et du budget pendant huit ans. Son attachement aux problèmes et aux intérêts locaux est néanmoins constant et se manifeste dans des domaines variés: il préside le conseil d’administration de la Caisse primaire de sécurité sociale de l’Aude, l’Institution départementale pour l’aménagement du grau de Leucate, mais aussi la Société d’économie mixte d’équipement et d’aménagement de l’Aude (1966-1971). Elu maire de Narbonne en 1959, il prend la tête de l’Association des maires de l’Aude (1964-1971) et, en janvier 1974, six mois avant son décès, il est élu président du Conseil régional du Languedoc-Roussillon. Il est aussi de tous les combats -y compris violents- de la défense viticole et de tous les efforts de développement touristique du littoral audois. En outre, il participe activement aux instances départementales et nationales de la SFIO puis du Parti socialiste (membre du comité directeur).
En novembre 1962, avec pour suppléant René Sirven, maire de Paziols et conseiller général de Tuchan, Francis Vals fait sa campagne sous la bannière de la SFIO en dénonçant le pouvoir personnel du général De Gaulle, en souhaitant l’unité politique de l’Europe et une présence plus active de la France à l’ONU et à l’OTAN. Il retrouve trois de ses adversaires de 1958, l’UNR Pierre Granger, Aimé Huc, devenu PSU, et la communiste Yvonne Cerny. A nouveau en tête au premier tour avec 20 238 voix sur 43271 votants (pour 61 669 inscrits), il écrase l’UNR au second tour en obtenant 75,3% des voix (30 648). Au cours de cette deuxième législature il travaille au sein de la Commission des affaires étrangères et on note, le 13 juin 1963, l’opposition de cet européen convaincu au traité franco-allemand et, en novembre de la même année, son intervention sur les handicaps et difficultés économiques de sa région.
Candidat FGDS aux élections législatives du 5 mars 1967, avec, pour suppléant, le docteur Arcis, son adjoint à la mairie de Narbonne, il présente dans sa profession de foi « les sept options de François Mitterrand » pour le retour à la démocratie et les assortit de propositions pour le développement de Port-la-Nouvelle, pour l’aménagement touristique du littoral et pour le contrôle des importations des vins algériens. Au premier tour, contre un candidat communiste arrivé en seconde position avec 11 920 voix, un candidat UDVème (9 233 voix) et un candidat Centre démocrate (4 537 voix), Francis Vals rate, avec ses 25 493 suffrages sur 52 673 votants, la majorité absolue de 59 voix. Il est élu, le 12 mars, avec 37 452 voix, soit 76,6% des suffrages exprimés. Inscrit au groupe FGDS, il retrouve la commission des affaires étrangères et il renouvelle ses interventions en faveur de la viticulture s’opposant au coupage avec des vins étrangers et à une fiscalité abusive). Au terme de cette courte législature, il fait campagne contre le pouvoir personnel qui a généré les troubles de mai 68 et il insiste sur les trois projets d’organisation viti-vinicole dont il a été le rapporteur au Parlement européen. Le 23 juin 1968, toujours accompagné du docteur Arcis et sous la double étiquette SFIO-FGDS, il obtient 19 253 voix et devance quatre adversaires, un communiste (10 113), un PSU (1534), un UDR (10 502) et un indépendant, André Cestera, candidat de «défense de la viticulture et de la prospérité du Narbonnais » (10 337), qui restent en lice le 30 juin. Sur les 49 292 suffrages exprimés au second tour, André Cestera en totalise 19929 tandis que Francis Vals est élu avec 59,5% des voix (29 363), résultat exceptionnel pour un député de gauche sortant lors de ce scrutin marqué par un raz de marée gaulliste.
Inscrit au groupe FGDS puis au groupe socialiste, Francis Vals est d’abord membre de la commission de la production et des échanges en 1968-69, puis de celle de la défense nationale et des forces armées en 1970 et, enfin, de celle des affaires étrangères en 1971-1972. Son expérience « européenne » influence nettement son action législative. En juin 1970, il dépose une proposition de loi tendant à fixer une date pour l’élection du Parlement européen au suffrage universel direct. « Il apportait à la construction de l’Europe une foi profonde et, dans ce domaine, sa réserve naturelle et la technicité de beaucoup de ses travaux ne suffisaient pas à dissimuler le caractère passionné de ses convictions », dira de lui le président de l’Assemblée dans son éloge funèbre le 2 juillet 1974. A cette tâche, il s’use physiquement (la maladie l’éloigne de plusieurs scrutins importants) et aussi politiquement : en mars 1971, il perd la mairie de Narbonne, un des plus anciens fiefs socialistes de France. Quoique très abattu par cet échec devant une coalition hétéroclite de toutes les droites narbonnaises, il est désigné comme candidat de l’Union de la gauche socialiste et démocrate pour les élections législatives de mars 1973, avec pour suppléant Jean Antagnac, inspecteur central du Trésor. Leur profession de foi ajoute à l’argumentaire général du « programme commun » plusieurs considérations techniques concernant le marché du vin (fiscalité, importations, coupages, appellations etc.). A défaut d’une candidature du nouveau maire de Narbonne, les voix de droite sont sollicitées par deux candidats, un viticulteur républicain indépendant, Jean Segura et un URP, « parachuté » parisien, Gaston Heurley, administrateur civil, ayant pour suppléant André Cestera ; à gauche, le PCF, la Ligue communiste et le PSU présentent aussi des candidats. Au terme d’une campagne virulente, la mobilisation électorale est forte (82% de votants). Au premier tour, elle porte Francis Vals largement en tête avec près de 37% des suffrages. Le retrait du candidat communiste Jacques Slacik, devancé de 1 300 voix par G. Heurley, assure, le 11 mars, sa sixième réélection avec 62,9 % des voix. Pour cette cinquième législature, Francis Vals ne participe que pendant deux mois à la Commission des affaires étrangères, lui préférant celle de la défense nationale et des forces armées; cependant, c’est sur la question des appellations viticoles qu’il intervient principalement (novembre 1973). A son décès, le 27 juin 1974, Jean Antagnac qui lui succède à l’Assemblée nationale et au Parlement européen, n’apparaît pas comme son héritier. Arrivé en cinquième position aux élections législatives de 1978, il voit son siège échoir à un jeune socialiste du nouveau PS, Pierre Guidoni.
Dans les éloges funèbres qu’ils lui adressent, le président du Parlement européen, Cornelis Berkhouver, le président du groupe socialiste, Ludwig Fellermaier, le commissaire européen Pierre Lardinois et le président de l’Assemblée nationale, Edgar Faure, convergent pour souligner que Francis Vals cherchait avant tout l’efficacité dans l’action au service des citoyens, se livrant peu, n’exhibant pas ses inébranlables convictions et ne cherchant ni à plaire ni à se mettre en avant.