Albert Viger
1843 - 1926
Député depuis 1885, né à Jargeau (Loiret) le 19 octobre 1843, il se fit recevoir docteur-médecin à Paris en 1867, et alla exercer à Châteauneuf-sur-Loire dont il devint maire.
Conseiller d'arrondissement, puis conseiller général, il collabora à divers journaux républicains de la région, et publia quelques petits ouvrages de vulgarisation dans la collection de la Société Franklin.
Porté, aux élections législatives du 4 octobre 1885, sur la liste républicaine du Loiret, il fut élu, le 5e sur 6, par 47,713 voix (83,675 votants, 102,589 inscrits). Il prit place à gauche, défendit les doctrines protectionnistes en matière de douanes et de traités de commerce, fut secrétaire des groupes agricole et viticole du parlement, membre de la commission du budget (1887), questeur du groupe de la gauche radicale, appuya les surtaxes sur les céréales et sur les bestiaux, ainsi que le projet analogue sur les riz et sur les maïs, vota l'expulsion des princes, et se prononça, dans la dernière session,
- pour le rétablissement du scrutin d'arrondissement (11 février 1889),
- contre l'ajournement indéfini de la révision de la Constitution,
- pour les poursuites contre trois députés membres de la Ligue des patriotes,
- pour le projet de loi Lisbonne restrictif de la liberté de la presse,
- pour les poursuites contre le général Boulanger.
Officier d'Académie.
Né le 19 octobre 1843 à Jargeau (Loiret), mort le 8 juillet 1926 à Châteauneuf-sur-Loire (Loiret).
Député du Loiret de 1885 à 1900.
Sénateur du Loiret de 1900 à 1920.
Ministre de l'agriculture du 11 janvier 1893 au 26 janvier 1895, du 1er novembre 1895 au 26 avril 1896 et du 28 juin 1898 au 22 juin 1899.
(Voir première partie de la biographie dans ROBERT et COUGNY, Dictionnaire des. Parlementaires, t. V, p. 518.)
Marie-Albert Vigier est réélu député du Loiret en 1893 par 14.390 voix sur 16.703 votants contre 362 voix à son concurrent le plus proche. Il est réélu en 1898 par 14.045 voix sur 16.791 votants et ne trouve cette fois aucun concurrent en face de lui.
Le sénateur radical du Loiret, Fousset, étant décédé le 30 juillet 1900, Vigier se présente aux élections sénatoriales du 28 octobre 1900. Il est élu par 463 voix contre 130 à Nouette-Delorme, sur 757 votants. Il est réélu sénateur le 7 Janvier 1906 par 469 voix sur 757 votants. Il ne se représente pas aux élections de 1920.
Le député Vigier siège sur les bancs de la gauche radicale. Représentant d'un département à vocation essentiellement agricole, il se préoccupe principalement du développement de cette activité. La technique agricole n'a bientôt plus de secret pour lui, mais il ne l'isole pas des questions économiques, financières ou commerciales, pas plus que de la nécessité du développement de l'enseignement agricole. Il se montre un défenseur ardent des tarifs protectionnistes, qui doivent permettre, selon lui, l'adaptation de l'agriculture à l'exploitation moderne. Jusqu'en 1893, il est membre et rapporteur de nombreuses commissions, dont celle des douanes. Il est questeur de la Chambre des députés de 1885 à 1889 et vice-président du groupe agricole.
Il est ministre de l'Agriculture dans le 2e cabinet Ribot, constitué le 11 janvier 1893 et gardera ce portefeuille ministériel sans interruption jusqu'au 26 janvier 1895 : dans le premier cabinet Dupuy (4 avril-3 décembre 1893), le 3e cabinet Casimir-Perrier (3 décembre 1893-30 mai 1894) et dans le 2e cabinet Dupuy (30 mai 1894-26 janvier 1895). Il est remplacé par Gadaud dans la combinaison Ribot, mais reprend ce ministère dans le cabinet Léon Bourgeois du 1er novembre 1895 au 29 avril 1896. Le ministère de l'Agriculture dans le cabinet Méline a pour titulaire le président du conseil lui-même, mais Vigier reprendra ce portefeuille du 28 juin 1898 au 22 juin 1899 successivement dans les ministères Brisson (28 juin-1er novembre 1898) et les 4e et 5e cabinets Dupuy (1er novembre 1898-22 juin 1899).
Cette continuité lui a permis de réaliser des réformes importantes. Il s'est occupé principalement de l'organisation du crédit et de l'assistance agricoles et de la diffusion de l'enseignement agricole.
A la Chambre Haute, où il entre en 1900, il siège à la gauche démocratique. Il reste passionné par les questions économiques et agricoles, qui l'occupent de préférence à toutes autres. Il est vice-président de la commission des douanes, membre du comité consultatif des chemins de fer. En 1917, il est élu membre de la commission chargée de l'étude et de l'organisation économique du pays pendant et après la guerre.
Son souci constant du développement des activités agricoles l'amène à participer aux travaux de nombreux organismes : c'est ainsi qu'il est président de la société nationale d'horticulture de France et de la Fédération de la mutualité agricole, vice-président du conseil supérieur de l'agriculture et membre de l'Académie d'agriculture, président de la société nationale d'agriculture, membre du conseil technique de l'agriculture coloniale, membre des conseils supérieurs des haras et du commerce. Il avait obtenu en 1906 la création d'un concours général hippique annuel à Paris.
En 1920, il renonce à tout mandat politique et se retire dans cette ville de Châteauneuf-sur-Loire qui lui tenait tant à cœur et où il mourra six ans plus tard, dans sa quatre-vingt-quatrième année.
Il avait écrit en 1895 Deux années au ministère de l'Agriculture.
Dignitaire de divers ordres étrangers, Marie-Albert Vigier était commandeur du Mérite agricole. Chevalier de la Légion d'honneur en 1904, officier en 1920, il avait été fait commandeur de cet ordre le 31 août 1923.
Date de mise à jour: mars 2018