Henri Lavielle

1921 - 1980

Informations générales
  • Né le 22 mai 1921 à Pontonx-sur-l'adour (Landes - France)
  • Décédé le 27 octobre 1980 à Saint-paul-lès-dax (Landes - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 12 mars 1967 au 30 mai 1968
Département
Landes
Groupe
Fédération de la gauche démocrate et socialiste
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
IVe législature
Mandat
Du 30 juin 1968 au 1er avril 1973
Département
Landes
Groupe
Fédération de la gauche démocrate et socialiste
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
Ve législature
Mandat
Du 2 avril 1973 au 2 avril 1978
Département
Landes
Groupe
Parti socialiste et radicaux de gauche
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
VIe législature
Mandat
Du 3 avril 1978 au 27 octobre 1980
Département
Landes
Groupe
Socialiste

Biographies

Biographie de la Ve République

LAVIELLE (Henri)
Né le 22 mai 1921 à Pontonx-sur-l’Adour (Landes)
Décédé le 27 octobre 1980 à Saint-Paul-lès-Dax (Landes)

Député des Landes de 1967 à 1980


Issu d’une famille implantée de longue date dans le département des Landes, Henri Lavielle est le fils d’un contrôleur des cultures de tabac. Ayant fréquenté l’école primaire de son village natal de Pontonx-sur-l’Adour, puis l’école primaire supérieure de Dax, il cesse ses études au stade du brevet supérieur. La seconde guerre mondiale est son premier engagement : engagé volontaire le 26 septembre 1939, à peine âgé de 18 ans, il mène par la suite une activité résistante, avant de rejoindre les Forces française libres dès mai 1943. Ces états de services, qui permettent à Henri Lavielle de finir la guerre au grade de sergent-chef, lui valent plusieurs décorations (croix du combattant volontaire, croix du combattant volontaire de la Résistance, commandeur de l’Etoile de la résistance belge).

Entré, semble-t-il, à la S.F.I.O à la Libération, Henri Lavielle n’embrasse pas pour autant une carrière politique active dès cette date. Rédacteur de préfecture en 1941, il devient ensuite secrétaire de mairie de sa ville de Saint-Paul-Lès-Dax en 1948. Parallèlement, il fonde une entreprise de construction, la Pauloise de construction, dont il assume la direction à partir de 1958. C’est au milieu des années 1960 que la carrière d’Henri Lavielle prend un essor qui, pour être relativement tardif, n’en est pas moins fulgurant. Au début de l’année 1965, alors âgé de 43 ans, Henri Lavielle n’est que militant socialiste, secrétaire fédéral et secrétaire de mairie à Saint-Paul-lès-Dax. Deux ans plus tard, à peine, il est maire, conseiller général et député des Landes. Il l’écrit lui-même dans sa profession de foi aux électeurs de mars 1967 : « Dans mon modeste secrétariat de mairie de Saint-Paul-lès-Dax, rien ne laissait prévoir que le sort tragique de notre ami, le docteur Camille Dussarthou, allait me projeter d’un seul coup dans la vie politique ».

Elu maire de Saint-Paul-lès-Dax en mars 1965, Henri Lavielle devient conseiller général de Dax en janvier 1966, puis député en mars 1967, récupérant ainsi pour la S.F.I.O les mandats du Docteur Dussarthou, décédé le 27 octobre 1965. Fernand Secheer, président de la Fédération des fermiers et métayers des Landes et ancien suppléant de Camille Dussarthou, devient celui d’Henri Lavielle. Ses élections sans heurts s’inscrivent dans l’évolution générale du département des Landes, assez peu favorable au pouvoir gaulliste. L’ancrage électoral d’Henri Lavielle ne se dément pas, décourageant progressivement la droite locale : en effet, bénéficiant d’un capital électoral très important, Henri Lavielle bénéficie à chaque occasion de la très forte discipline de vote de l’électorat communiste, qui se reporte immanquablement sur son nom au second tour. En mars 1967, distancé de 300 voix au premier tour par le candidat Ve République, Jean Labat, il bénéficie des importantes réserves du candidat communiste, Jean Maye, pour l’emporter de plus de 5000 voix au second tour. La tâche est plus rude en juin 1968 : opposé au maire de Dax, Max Moras, il ne l’emporte qu’avec 1000 voix d’avance au second tour, grâce, encore une fois, au report massif des voix communistes. En 1973, largement en tête au premier tour, il devance très largement au second, de près de 13000 voix, l’ancien président du conseil de la IVe République, Maurice Bourgès-Maunoury, qui tentait à cette occasion un retour en politique. Enfin, en 1973, en tête au premier tour devant Xavier Defos du Rau, candidat de l’Union des démocrates pour la République (UDR), il l’emporte de près de 9000 voix au second tour, grâce à un report idéal des voix communistes. Cet ancrage incontestable lui permet également de conserver ses mandats de maire et de conseiller général jusqu’à sa mort. Plus encore, il s’impose progressivement comme une figure incontournable de la vie politique landaise : en 1976, c’est à l’unanimité qu’il est porté à la présidence du Conseil général, avant d’exercer les fonctions de vice-président de la Commission de développement économique régional (C.O.D.E.R) d’Aquitaine.

Henri Lavielle présente donc la particularité assez rare de n’avoir jamais connu, à titre personnel, d’échec électoral. Cette caractéristique s’explique d’abord par l’importance de son ancrage local (en 13 ans de mandat, il ne possèdera jamais de domicile parisien, logeant à l’hôtel lors de ses séjours dans la capitale). Membre de divers syndicats locaux, comme le syndicat d’électrification, de diverses fédérations (il préside la fédération départementale des chasseurs en 1967), il exalte dans ses professions de foi « ce merveilleux pays où, des coteaux de Chalosse aux plages de l’Océan, en passant par la forêt landaise, on ne peut oublier la leçon de simple probité, de patriotisme et de service public de Robert Lassalle », l’un de ses prédécesseurs à l’Assemblée, figure radicale des Landes sous la IIIe République. Son action de député le conduit, d’ailleurs, fréquemment à défendre son département : le 3 novembre 1976, il dépose ainsi une proposition de loi visant à assurer une meilleure protection de la forêt landaise. Cette proximité avec ses électeurs et avec sa région se retrouve dans ses professions de foi, d’ailleurs plus par le ton employé (« Amis électeurs, soyez assurés que je recevrai cet honneur en toute humilité, car cette victoire sera la vôtre dans une circonscription où la République sait toujours où sont les vrais républicains ») que dans les thèmes abordés. En effet, Henri Lavielle n’accorde qu’une place restreinte aux questions d’intérêt local, reprenant scrupuleusement les positions de son parti, et le programme de la Fédération de la gauche démocratique et socialiste (FGDS) en 1967 et 1968.

À l’Assemblée, Henri Lavielle est un député aussi actif qu’éclectique. Membre de la commission des affaires culturelles, sociales et familiales de 1967 à 1978, il rejoint la commission de la défense et des forces armées pour son dernier mandat. S’il dépose trois propositions de loi pendant sa carrière parlementaire (réforme de l’enseignement de l’éducation physique et sportive en France en 1968, meilleure protection de la forêt landaise en 1976, modification du code rural relatif au corps de la police nationale de la nature en 1978), ses interventions en séances publiques sont extrêmement nombreuses, et touchent aux sujets les plus variés. On note qu’il suit de près les questions d’indemnisation des rapatriés des anciennes colonies, de même que les questions de financement de l’administration locale. Réputé excellent orateur et spécialiste des batailles d’amendements, il est fréquemment désigné par l’opposition pour interpeller le gouvernement. Les 2 et 3 octobre 1975, il mène ainsi la bataille contre le projet de loi relatif au développement de l’éducation physique et du sport. Après avoir dénoncé fermement le « simulacre de concertation », ainsi que le « manque de moyens et de crédits, il fait adopter un amendement précisant que « les activités physiques ou sportives sont un élément fondamental de la culture », avant de voir un autre, précisant que cette formation doit être confiée à des enseignants qualifiés, repoussé. Il défend également des amendements réclamant que tout sportif salarié bénéficie d’aménagements horaires, que le sport soit promu sur les lieux de travail, avant de conclure : la quasi-totalité des amendements du groupe socialiste ayant été repoussée, en raison de « l’absence d’assurances données par le projet quant à l’avenir du sport en France », son groupe s’y opposera.

Henri Lavielle décède en cours de mandat, le 27 octobre 1980, dans sa ville de Saint-Paul-lès-Dax. Son suppléant, Jean-Pierre Pénicaut, lui succède à l’Assemblée. Néanmoins, c’est un autre député élu en 1978, Henri Emmanuelli, qui lui succède comme leader du socialisme landais.