Albert, Marie, Nicolas, Maurice Le Clec'H

Né le 10 avril 1857 à Douarnenez (Finistère), date et lieu de décès non connus.

Député du Morbihan de 1893 à 1902.

Fils d'un professeur d'hydrographie, Albert Le Clec'h s'orienta vers le droit. Après avoir obtenu son doctorat, il s'inscrivit au barreau de Quimper.

Mais la politique l'attirait également. Il était déjà conseiller municipal de Douarnenez, sa ville natale, lorsqu'il se présenta aux élections générales du 20 août 1893 dans la 2e circonscription de Pontivy comme candidat républicain contre le comte Albert de Mun, député sortant, rallié. Il l'emporta au premier tour par 4.427 voix contre 4.160 à son concurrent - lequel avait été député sans interruption depuis 1876 - sur 8.605 votants.

Il s'inscrivit au groupe de la gauche démocratique et appartint à diverses commissions. Il présenta trois rapports sur des projets de loi d'intérêt local et déposa un rapport sommaire sur la proposition de loi Michelin tendant à l'établissement d'une taxe annuelle sur les décorations étrangères décernées aux personnes non militaires.

Sa seule intervention au cours de cette législature - il l'a souligné lui-même - fut pour reprendre un amendement de M. Armez tendant à transférer le canton de Cléguérec de la 1re circonscription de Pontivy dans la 2e, afin de rétablir l'égalité entre les nombres des habitants de ces deux circonscriptions. Cet amendement fut d'ailleurs repoussé.

Représentant une région essentiellement agricole, Albert Le Clec'h vota tous les textes tendant à améliorer la condition des cultivateurs - augmentation des droits de douane sur le blé, dégrèvement des petites cotes foncières, etc... Il vota également le projet de loi tendant à réprimer les menées anarchistes.

Le 8 mai 1898, il fut réélu député de la même circonscription, au premier tour, par 4.568 voix contre 4.479 à Cadoret, sur 9.097 votants.

Au cours des cinq années qui suivirent, si l'on excepte un rapport sur l'élection de Bansard des Bois par l'arrondissement de Mortagne, son activité parlementaire fut pratiquement nulle : il n'appartint à aucune commission et n'intervint jamais en séance publique.

Ayant affirmé dans sa profession de foi sa volonté de «voir prendre des mesures contre ces juifs qui accaparent les fortunes et contre ceux qui insultent notre armée», il vota, en 1900, contre le projet de loi d'amnistie. Tout en voulant que la liberté de religion soit respectée, il vota, en 1901, le projet de loi concernant le droit d'association.

Il se présenta encore aux élections du 11 mai 1902, toujours dans la 2e circonscription de Pontivy. Il fut battu au second tour par le baron de Boissieu, catholique libéral, n'obtenant que 4.317 voix sur 9.953 votants, contre 5.652 voix à son concurrent. Ce dernier l'avait d'ailleurs déjà devancé au premier tour, avec 4.810 voix contre 3.172 sur 10.045 votants.

Dès lors, il ne se représenta plus.